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Pétrole : la Russie disposée à abaisser sa production

Pétrole : la Russie disposée à abaisser sa production

La Russie s'est montrée lundi ouverte à une baisse de sa production de pétrole et l'Arabie saoudite a affirmé qu'un baril à 60 dollars était envisageable, faisant souffler un vent d'optimisme sur les marchés, où le Brent a atteint son plus haut niveau en un an. «La Russie est prête à se joindre aux mesures pour limiter la production» de pétrole, a déclaré le Président russe, Vladimir Poutine, dans une allocution au Congrès mondial de l'énergie à Istanbul. «Dans le contexte actuel, nous pensons qu'un gel ou une réduction de la production de pétrole est le seul moyen de préserver la stabilité du secteur de l'énergie et d'accélérer le rééquilibrage du marché», a expliqué M. Poutine. Ces propos surviennent deux jours avant une réunion informelle prévue à Istanbul en marge du forum énergétique entre producteurs membres et non membres de l'Opep à laquelle la Russie, qui ne fait pas partie du cartel, est attendue.
Les marchés enregistrent une tendance haussière depuis la décision surprise de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole le 28 septembre de ramener sa production à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils par jour (mbj), contre 33,47 mbj en août. Après les déclarations de Vladimir Poutine, le prix du baril de Brent a grimpé pour se retrouver à 53,60 dollars, son plus haut niveau en un an. Quant au «light sweet crude» (WTI), il montait à 51,46 dollars, son prix le plus haut depuis juin.

«Éviter le choc»

Après la baisse décidée par l'Opep, la Russie avait dans un premier temps refusé de prendre une mesure similaire, se targuant même du fait que sa production avait atteint en septembre des records, dépassant les 11 millions de barils. Dans son discours, M. Poutine a ainsi espéré devant ses partenaires que la prochaine réunion de ce cartel en novembre permettrait de parvenir à un nouvel accord. «L'approbation de la Russie a effacé l'incertitude des marchés et maintenant la situation est plus claire», a salué Naeem Aslam, directeur de la recherche de ThinkMarkets, tout en rappelant que les pays producteurs de pétrole avaient tendance à ne pas tenir les engagements pris.
«Les commentaires de M. Poutine ont pris les marchés par surprise», a expliqué à l'AFP Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com. «Les grands pays producteurs, dont la Russie fait partie, savent à quel point les marchés sont sans pitié et pourraient bien avoir compris que s'ils ne réduisaient pas leur production cette fois-ci, les conséquences seraient catastrophiques pour eux», a-t-il ajouté. Le ministre de l'Énergie de l'Arabie saoudite, poids lourd de l'Opep, a estimé pour sa part qu'un baril à 60 dollars était envisageable d'ici à la fin de l'année, compte tenu de la tendance à la hausse des cours.

Cette organisation «doit faire en sorte de ne pas trop resserrer» la production, car «nous ne voulons pas créer un choc sur le marché et déclencher un processus susceptible d'être nuisible», a-t-il toutefois mis en garde.
Le Président vénézuélien, Nicolas Maduro, a quant à lui plaidé pour la mise en place d'un «nouveau mécanisme» afin de doper les prix du pétrole. Son pays, qui dispose des plus importantes réserves de pétrole du monde et est également membre de l'Opep, a été frappé de plein fouet par la dégringolade des cours entamée à l'été 2014. «Nous sommes prêts à tout faire pour assurer la stabilité du marché et j'espère que dans les six prochains mois, nous allons mettre en place un mécanisme» à cette fin, a-t-il ajouté.

«Nous avons besoin d'un nouveau mécanisme, car le monde du pétrole a besoin de prix réalistes et plus justes», a insisté M. Maduro, constatant que «les prix actuels ne peuvent pas durer», que «nous avons atteint les plus bas niveaux enregistrés en 40 ans. Ils sont même inférieurs aux coûts de production».
Le Venezuela affiche désormais le pire taux d'inflation mondial (720% cette année, prédit le Fonds monétaire international) et les pénuries touchent 80% des aliments et des médicaments.
Le Congrès mondial de l'énergie a lieu tous les trois ans pour discuter en présence de centaines de participants
des transformations dans ce secteur. 

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