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Bien que la filière des dattes représente un grand potentiel de développement et une niche importante d’emploi contribuant à la création de 2,3 millions de journées de travail par an pour une population rurale appartenant aux régions les plus vulnérables du Royaume, elle demeure confrontée à de nombreux défis liés notamment à la méconnaissance des qualités intrinsèques des différentes variétés locales et aux lacunes relevées au niveau de la chaîne de stockage et de conditionnement. Conscients de cet état de fait, les pouvoirs publics et le secteur privé ont initié un programme ambitieux de normalisation afin de valoriser au mieux les dattes marocaines.
«Ce programme a permis de normaliser 10 variétés nationales de dattes qui disposent désormais d’une excellente qualité commerciale. Il s’agit notamment du Mejhoul, Feggous, Jihel, Boussekri, Bouslikhene, Bouittob et la variété Outokdim de Tinghir, normalisée au cours de l’année dernière», explique Bachir Saoud, président de l’Association du Salon international des dattes au Maroc dans un entretien accordé au «Matin» en marge du Salon de l’investissement organisé vendredi dernier dans le cadre de la septième édition du Salon des dattes qui se tient à Erfoud du 27 au 30 octobre. En outre, et afin de démultiplier la valeur ajoutée du produit dattier, une attention particulière est accordée à la mise en place des chaînes de froid et de conditionnement dans toutes les régions productrices. Ce programme, qui sera réalisé en trois phases, a déjà permis, selon M. Saoud, de construire 39 unités de stockage frigorifique, de conditionnement et d’emballage des dattes. «La consommation des dattes au Maroc est occasionnelle. Elle est liée au mois du Ramadan et aux fêtes organisées pendant l’été. Or il existe de plus en plus de décalage entre la saison de récolte et celle de consommation. Cela explique le recours à l’importation de ce produit pendant le mois sacré pour répondre à la demande nationale. Une situation qui est appelée à changer avec le renforcement de la chaîne de froid», explique M. Saoud.
En effet, outre les unités de stockage déjà réalisées, on apprend que 24 autres sont en cours d’achèvement, dont 12 grandes unités d’une capacité de stockage de 100 à 400 tonnes et 12 petites unités de moins de 80 tonnes, d’une capacité totale de 4.080 tonnes. Le ministère de l’Habitat a pris en charge, par ailleurs, la gestion de deux unités dans le cadre des projets gérés par ce département. Ces structures sont d’une capacité totale de 400 tonnes. Selon M. Saoud, le contrat programme signé dans le cadre du Plan Maroc vert vise à atteindre à terme une capacité globale de 30.000 tonnes à l’horizon de 2020. Par ailleurs et pour conférer plus de rayonnement aux dattes marocaines sur les étalages nationaux, des opérations de séduction sont lancées ciblant les grandes et moyennes surfaces ainsi que la grande distribution. Les circuits de vente en détail ne sont pas en reste, puisque ces derniers constituent l’un des axes forts d’intervention de ce programme.
