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Présentation des résultats d'une enquête quantitative sur le lien entre marginalités et violences chez les jeunes

Le «Rabat Social Studies Institute» (RSSI) a dévoilé, jeudi à Rabat, les résultats de son enquête quantitative nationale sur les jeunes, menée en partenariat avec le bureau d'Afrique du Nord de la fondation allemande «Heinrich Böll Stiftung».

Présentation des résultats d'une enquête quantitative  sur le lien entre marginalités et violences chez les jeunes
Les conclusions de l’enquête du RSSI ont confirmé l’impact négatif de l’exclusion politico-sociale des jeunes.Ph. Kartouch

Pour les chercheurs et spécialistes du RSSI, «la marginalité des jeunes reste le produit de l’interaction complexe de différents facteurs individuels, communautaires et sociétaux». Les initiateurs de l’enquête estiment judicieux de voir l’ensemble des facteurs prédisposant et contribuant au sentiment de marginalité à travers une perspective globale. Sur ce point, les chercheurs du RSSI ayant participé à ce travail, ont été on ne peut plus clairs en précisant que «la violence n’est pas systématique dans les situations de marginalité. Elle est entendue au sens large comme une manière de s’exprimer et d’exister dans ces situations». Et d’ajouter que la violence peut être adoptée comme réaction à une violence subie par les institutions d’État et l’exclusion sociale, et peut être exercée envers soi-même ou envers les autres».

Dans le même ordre d’idées, le professeur d’économie Azzedine Akesbi a indiqué que le «tchermil» et la violence des Ultras sont la cause principale d’un déficit de l’offre en matière sociale et culturelle, manifesté notamment à travers un faible et même un non-accès aux services publics, comme l’éducation et le logement. Compte tenu de la défaillance de la sphère publique, les jeunes ne lui font plus confiance, a expliqué Azzedine Akesbi. Dans une étude sur les jeunes «Power2Youth 2016», dont les principaux résultats ont été présentés par M. Akesbi, il a été démontré qu’à l’exception de la famille, les personnes religieuses ainsi que l’armée, la confiance des jeunes dans les institutions et la sphère publique est très faible. De manière générale, les chercheurs et les spécialistes considèrent que la violence chez les jeunes est le résultat d’un processus global auquel contribuent la situation de la famille, les problèmes scolaires, le chômage et la pauvreté. «Pour le moment, une bonne partie de la jeunesse marocaine ne se sent ni acceptée ni respectée et ne possède pas de bonnes perspectives socio-économiques», a souligné Dorothea Rischewski, directrice du bureau Afrique du Nord de Heinrich Böll Stiftung. Et de préciser que les jeunes Marocains ne se sentent pas intégrés dans leur société, ce qui explique leur attirance par la propagande terroriste de Daech. Les conclusions de l’enquête du RSSI ont ainsi confirmé l’impact négatif de l’exclusion politico-sociale des jeunes. «Cette exclusion permet d’entretenir les craintes d’une marginalisation supposée conduire à une croissance de la violence au sein de la société».

L’autre constat arrêté par l’enquête concerne le rôle de la famille dans la vie des jeunes. «La famille est centrale pour les jeunes, elle leur apporte solution et refuge», a précisé Saloua Zerhouni, présidente du RSSI. Cependant, la famille reste également source de pression, toujours selon la présidente du RSSI. La pression est plus présente en milieu rural et est plus exercée sur les filles que sur les garçons. Sur ce point, Saloua Zerhouni a expliqué que durant l'enquête, les jeunes interviewés ont parlé de «problèmes de communication» avec les parents ainsi que de manque de liberté et de frustration. L’enquête a également révélé que les relations qui existent au niveau de la famille sont reproduites au niveau de l’école. «Subir la violence à l’école est un fait commun entre les jeunes. Elle est matérielle au primaire et symbolique à partir du collège», a précisé l’enquête. S’agissant de la violence dans les universités, les conclusions de l’enquête ont révélé que «l’université n’offre pas un cadre pour l’intégration et l’épanouissement des jeunes. Elle est plus un espace de confrontation idéologique, de favoritisme et de reproduction des inégalités sociales». 

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