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Présentation en avant-première de «La vache»

«La Vache» est enfin au Maroc. Très attendu, le film qui a eu un grand succès en France a enchanté le public national. Le film du réalisateur Mohamed Hamidi, avec à l’affiche Jamel Debbouze, Fatsah Bouyahmed et Lambert Wilson, a été projeté vendredi en avant-première au Mégarama de Casablanca à 20 h, en ouverture du Festival du film français au Maroc.

Présentation en avant-première de «La vache»
Une scène du film «La vache».

Poétique, essentiel et magnifique, cet opus entraine les spectateurs dans une fable contemporaine. À la fois conte initiatique aux accents déjantés et film poétique et loufoque, «La Vache» raconte le périple de Fatah, petit paysan algérien qui n’a d’yeux que pour sa Jacqueline, une vache de race tarentaise, qu'il rêve d'emmener au Salon de l'agriculture de Paris. Lorsqu'il reçoit la précieuse invitation devant tout son village ébahi, lui qui n’a jamais quitté son bled, il décide de prendre le ferry direction Marseille pour traverser toute la France à pied, vers la Porte de Versailles.

Malgré les reproches de sa femme, Fatah arrive à avoir le soutien financier des villageois et se lance dans ce périple où les rencontres se suivent et ne se ressemblent pas et où de vraies amitiés se nouent. Durant ce voyage, on est tout simplement séduit par le personnage de Fatah, agréablement campé par Fatsah Bouyahmed. Un acteur qui émeut, fait rire et pleurer. «Fatah est un personnage de blédard que je pratique depuis des années au festival Marrakech du rire. Ce personnage est mon histoire, c’est mon père dans le quartier où j’ai grandi qui faisait rire tout le monde sauf nous», nous confie sur un ton humble et sérieux Fatsah Bouyahmed.

L’acteur formé au théâtre classique et à la comédie italienne montre tout son talent dans ce film et nous invite à une aventure humaine marquée par une gentillesse et une naïveté qui font défaut dans la vraie vie. «Souvent, les gens nous disent que cette naïveté n’existe pas, mais ma mère est comme ça. Il existe heureusement de vrais “nia” (naïfs). D’ailleurs, ce film est la promotion de la gentillesse qu’on galvaude et qu’on met à mal. La société moderne dont le Maroc fait partie a du mal avec la gentillesse. Malheureusement, notre jugement a été altéré par la télé, la radio… On a toujours besoin de ce genre de film», explique Jamel Debbouze qui campe un second rôle dans ce film. Celui du beau frère méchant, un urbain qui n’a pas de temps pour un blédard comme Fatah.

«J’ai rarement campé un premier rôle. Je l’ai fait dans le film d’animation, mais j’ai toujours eu un second rôle et puis Fatsah est un acteur exceptionnel qui a tellement de talent qui irradie et qu’on voulait montrer au monde. Il a une telle grandeur et une telle naïveté que même si tu le trouves caricatural tu es forcément touché, souligne Debbouze. J’ai adoré mon personnage qui n’est pas vraiment méchant, mais c’est un lâche, un menteur qui n’assume pas le fait qu’il a épousé une Française. Je connais beaucoup de cas pareils qui ont peur que la famille pense qu’il les a trahis. On a abordé ce sujet comme ça, mais c’est un sujet profond. Ce personnage vit mal, mais il finit par être heureux quand il assume». Pour Jamel Debbouze, un film comme «La Vache» rapproche les deux rives : «Je suis fier quand je vois sur la chaine M6, un couple de Marocains et un autre de Français, côte à côte, morts de rire». Dans cette comédie humaine, on retrouve beaucoup de valeurs. «Il y a beaucoup de messages dans ce film, surtout les liens entre riches et pauvres, la famille… Quand on a un riche et un pauvre qui rient ensemble, comme Fatah et le personnage campé par Lambert Wilson, on découvre qu’ils ne sont pas issus du même milieu, mais qu'ils ont les mêmes émotions. On rencontre des gens très ouverts dans la France d’aujourd'hui et c’est presque un défaut, mais dans ce film on dit le contraire».

Le réalisateur Mohamed Hamidi a voulu rester sur le ton de la fable tout à fait réaliste. Avec ce long métrage, il interroge ses racines familiales tout en se plongeant dans cette France profonde qu’il connaît et qu’il aime. Hamidi a non seulement traité l’attachement des Maghrébins à la culture française, mais également leurs problèmes qu’ils affrontent avec dérision ainsi que le quotidien des agriculteurs français. Pour lui, «il était normal que Fatah se frotte au malaise des agriculteurs». Une rencontre qui va le choquer et bousculer son périple au point de gâcher l’aventure… peut-être. Populaire, drôle, décalée, «La Vache» est une comédie familiale qui fait rire aux éclats. À la fin du film, on sort forcément heureux. 

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