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Quand le secteur privé fait mieux que le public

Les entreprises privées figurent en tête des organisations les plus avancées dans la responsabilité sociétale, d'après le dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental. Cette prise de conscience et sa déclinaison en plans d’action varient cependant d’un type d’organisation à un autre, et ce, en fonction de la volonté de chacun de s'inscrire dans une démarche de développement durable.

Quand le secteur privé fait mieux que le public

La responsabilité sociétale a pris toute sa place dans les stratégies de développement des organisations, à travers des démarches volontaires tenant compte de l’ensemble des paramètres liés à leurs activités. La corrélation entre performances économique, sociale et environnementale a ainsi poussé les organisations à prendre conscience de la nécessité d’inclure les facteurs «exogènes» dans leurs stratégies de développement.
La responsabilité sociétale des organisations (RSO) consiste donc à créer de la valeur, qui est partagée avec la communauté de manière équitable, dans le respect des ressources de la planète. L’objectif pour l’organisation étant d’établir un climat serein pour pérenniser son développement.
Cette démarche est, par ailleurs, bien définie par la norme internationale ISO 26.000, qui identifie sept lignes directrices à placer au cœur de la gouvernance de l’organisation : les droits de l’Homme, les relations et conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, les communautés et le développement local.

D’après les auditions et analyses menées par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) auprès de 32 entités publiques et privées, dans le cadre d'un rapport élaboré récemment sur la «Responsabilité sociétale des organisations : mécanismes de transition vers un développement durable», les meilleures avancées à l’échelle nationale sont présentées par les entreprises privées.
«Ces avancées couvrent à la fois les volets de la planification stratégique, la gouvernance, le reporting - même s’il n’est pas toujours en conformité avec les normes internationales-, les outils dédiés à la gestion, ainsi que l’importance accordée à l’implication des parties prenantes», explique Abdellah Mouttaqi, membre du CESE et directeur du pôle exploration à l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). Les organisations les plus impliquées par la force des choses sont, d’après le rapport, celles dont le cœur de métier est lié aux ressources naturelles (agriculture, foncier, forêts, écosystèmes naturels, mines) ou gestionnaires de services de base.

Bien que les entreprises marocaines soient de plus en plus sensibles à la responsabilité sociétale des organisations, la mise en place de cette démarche, en bonne et due forme, reste limitée aux grandes entreprises et filiales des groupes internationaux. Quant à la PME marocaine, même si la grande majorité n’a pas encore eu l’opportunité d’adopter des démarches RSE structurées, «certaines mènent, des pratiques respectueuses de l’environnement, de la qualité de vie et des droits de leurs salariés», affirme Aziz Derj, le président de l’association RSO au Maroc, qui œuvre pour la promotion de la responsabilité sociétale. Selon lui, ces PME peuvent exercer leurs responsabilités sociétales de manière plus organisée et efficace si elles pouvaient être informées et accompagnées.
D’où la nécessité de joindre les efforts afin de sensibiliser et mobiliser tous les acteurs socioéconomiques pour la promotion de la responsabilité sociétale. Dans ce sens, le rapport du CESE recommande la création du «Forum national du développement durable et de la responsabilité sociétale des organisations». «Cette instance consultative agira en tant que point focal national défini par les pouvoirs publics en concertation avec les parties prenantes qui la composent pour promouvoir les pratiques du développement durable et de la responsabilité sociétale», indique Abdellah Mouttaqi.

En effet, l’intégration de la RSO s’incarne «dans la dimension quadripartite entre l’État, le tissu économique, les territoires et la société civile y compris bien entendu les centrales syndicales, comme le souligne le rapport du CESE. Dans le complexe de ces relations, les interactions croisées entre ces quatre catégories d’acteurs et leurs synergies sont un tout indissociable pour mener à l’efficience les démarches pour l’appropriation de l’approche RSO», conclut-il.
Force est de constater que la RSE est actuellement limitée aux grandes entreprises, le défi serait donc de voir cette démarche se généraliser dans tout type d’organisation, PME et TPME comprises, car les missions de responsabilité sociétale et de développement durable représentent de réels atouts pour développer les performances. Qu’il s’agisse des secteurs public ou privé, les organisations sont tenues de repenser leurs relations avec leur environnement, en veillant aux intérêts de tous les acteurs. 

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