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Un budget pour la zone euro et plus d'investissements pour surmonter le Brexit

Un budget pour la zone euro et plus d'investissements  pour surmonter le Brexit
Les dirigeants européens doivent se retrouver le 16 septembre à Bratislava pour un sommet à 27 sur l'avenir de l'Union sans le Royaume-Uni.

Des responsables français et européens ont appelé dimanche à approfondir la zone euro en la dotant notamment d'un budget commun, sur fond de divergences sur l'avenir et le rôle de l'Union européenne (UE) après le choc du Brexit. Tous les représentants d'institutions politiques et monétaires rassemblés pour trois jours aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ont jugé urgent d'agir. «Le statu quo ne peut pas être une réponse au Brexit», a estimé le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, appelant à «une offensive européenne».

En parallèle à Berlin, le ton apparaissait plus prudent. Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, proche de la chancelière Angela Merkel, a estimé qu'il fallait regagner la confiance des peuples avant de se lancer dans de grandes visions. «En principe, je suis favorable à plus d'intégration en Europe», a-t-il déclaré au journal «Welt am Sonntag». «Mais ce n'est pas le moment. Face à une démagogie et à un euro-scepticisme de plus en plus répandus, l'Europe ne peut tout simplement pas continuer comme avant».

Alors que les dirigeants européens doivent se retrouver le 16 septembre à Bratislava pour un sommet à 27 sur l'avenir de l'Union sans le Royaume-Uni, M. Moscovici a assuré que la France et l'Allemagne, couple moteur de l'UE avec une «responsabilité particulière» dans ce processus, avaient déjà des points d'accord, sur l'idée d'une Europe qui «protège davantage» ses citoyens et «plus efficace» sur le plan économique, créant davantage d'emplois et de croissance.

Selon M. Moscovici, la zone euro à 19 doit s'approfondir, via une «politique économique commune». «Nous ne pouvons pas contourner un budget de la zone euro», a-t-il dit, plaidant pour un ministre des Finances de la
zone euro.
Un point de vue partagé par le ministre français de l'Économie, Emmanuel Macron.
«Nous nous sommes un peu paralysés à considérer qu'il y avait des géographies interdites, et on a passé des mois à ne pas oser se réunir en format zone euro, en pensant que ça allait contrarier les Polonais et les Britanniques», a-t-il déclaré. «Ils viennent de nous remercier de cette pudeur», a-t-il ironisé. Selon le ministre, «il y a une Europe qu'il faut tenir, celle du marché unique, qui est le fruit de l'élargissement» et un «club à 19», la zone euro, qui «suppose un travail d'approfondissement».

Relance par l'investissement

Dans cet espace à 19, l'investissement est la clef pour stimuler la croissance.
«La politique d'investissement, en termes de relance, est un des éléments dont on va devoir parler au sein de la zone euro», a renchéri Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères. «Le débat majeur dans les décisions à prendre rapidement, c'est de voir comment, à côté de la politique monétaire (...), avoir une vraie politique budgétaire, pas simplement en regardant les déficits et les endettements, c'est d'avoir une politique d'investissement à plusieurs en Europe», ainsi que des politiques fiscale et sociale, a-t-il expliqué.
Pour M. Moscovici, le plan Juncker, «sans doute insuffisant, et dans l'ampleur, et dans le temps», est dans cette optique un «fer de lance».

Ce plan, dont l'objectif est de relancer la croissance et l'emploi, doit permettre de mobiliser 315 milliards d'euros en trois ans (de 2015 à 2018), via un Fonds pour les investissements stratégiques, le FEIS. Le FEIS est financé par le budget européen et la Banque européenne d'investissement à hauteur de 21 milliards d'euros, le reste devant venir d'investisseurs privés souhaitant financer des projets dans l'énergie, les infrastructures ou encore la recherche. Début juin, la Commission européenne a proposé de prolonger ce plan au-delà de 2018.
Soulignant que l'UE investissait environ «10% de moins» qu'en 2008, M. Moscovici a indiqué avoir, avant de devenir commissaire, estimé à 100 milliards d'euros par an le manque d'investissements en Europe, jugeant qu'il faut «peut-être davantage». Au-delà du plan Juncker, la priorité doit être donnée «au capital humain»,
selon lui.

Dans cette perspective, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a plaidé pour une meilleure utilisation des excédents d'épargne (300 milliards d'euros) pour financer un autre plan : un programme d'apprentissage paneuropéen et l'innovation.

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