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Un enfant a 20% de risque de développer de l'asthme

L'asthme affecte aujourd'hui 334 millions de personnes dans le monde. Au Maroc, 5 à 20% de la population serait concernés. C'est une maladie dont on ne guérit pas et qui peut même s'avérer grave, voire mortelle, lorsque les symptômes sont mal traités ou ne le sont pas du tout.

Un enfant a 20% de risque de développer de l'asthme
Lors d'une crise d'asthme, l’utilisation de médicaments bronchodilatateurs (type Ventoline) atténue ou fait disparaître les symptômes.

L’asthme est une maladie chronique dont la gravité et la fréquence varient d’une personne à l’autre et qui se caractérise par des crises récurrentes où l’on observe des difficultés respiratoires et une respiration sifflante. Lors d’une crise d’asthme, la paroi des bronches gonfle, ce qui entraîne un rétrécissement de leur calibre et réduit le débit de l’air inspiré et expiré. Le diagnostic de l’asthme est suggéré lorsque les symptômes sont récurrents, les signes apparaissant après l’exposition à un facteur déclenchant : allergènes, produits chimiques irritants, vent, changement de température, effort ou infection des voies respiratoires. Les symptômes apparaissent généralement la nuit ou tôt le matin. L’utilisation de médicaments bronchodilatateurs (type Ventoline) atténue ou fait disparaître les symptômes.

L’asthme ne se guérit pas, mais une bonne prise en charge permet de juguler le trouble et de donner au patient asthmatique une bonne qualité de vie. Il lui sera généralement conseillé d’éviter au mieux les allergènes domestiques : animaux, humidité, tapis (qui sont de vrais nids à poussières), on change de literie tous les 10 ans et on nettoie toutes les semaines son linge de lit (taies d’oreiller, housses, couettes sont souillées par les acariens).

Attention aussi à la climatisation ! En plus de véhiculer tout un tas de particules, les variations de température de cet appareil peuvent entraîner une attaque soudaine. À l’extérieur, il conviendra de prendre garde aux allergènes occasionnels comme le pollen. Le patient devra également faire son possible pour lutter contre le tabagisme actif et passif. Même si la personne ne fume pas, en présence du tabac, elle ingurgite quasiment la même dose de produits extrêmement nocifs pour la santé. En effet, le tabac détruit les cellules ciliaires, augmente les sécrétions bronchiques et favorise l’inflammation de l’arbre respiratoire. D’ailleurs, selon les statistiques, environ 20% des asthmatiques sont des fumeurs.

«Hormis ces règles de vie, on pourra diriger le patient vers une kinésithérapie respiratoire ou la pratique d’un sport tel que la natation. La vaccination antigrippale peut être indiquée annuellement vers le mois de septembre en cas d’asthme sévère», explique le Pr Khalid Yaqini, notre spécialiste à l'Hôpital universitaire d'enfants Abderrahim Harouchi de Casablanca. «On pourra également orienter le patient vers un traitement médicamenteux (corticostéroïdes, bronchodilatateurs, anticholinergiques ou d'autres traitements à inhaler)», poursuit la même source.

Rappelons qu’au Maroc, 5 à 20% de la population est asthmatique. Dans les grandes villes comme Casablanca, sa prévalence serait de 20% (pollution oblige). Dans les zones du sud ou de l’intérieur, elle varie entre 12 et 14%. La prévalence des crises aiguës graves est évaluée par le taux d’hospitalisation ou de décès par asthme. L’asthme aigu grave représente 25 à 35% des crises d’asthme se présentant aux urgences marocaines. L’asthme survient volontiers chez le sujet jeune ou ayant des antécédents personnels et/ou familiaux d’asthme. «Un enfant a un risque de développer une allergie estimée à 20%. Ce risque monte à 40% si l’un des parents est allergique et à 80 ou 90% si les deux parents sont allergiques», conclut le Pr Yaqini. 

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