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Sans conteste, Mohamed Nabili est une figure incontestable de l’art abstrait marocain. Pour rendre hommage à cet artiste-peintre décédé en 2012, le poète et critique d’art Abderrahmane Benhamza vient de publier un ouvrage intitulé «Mohamed Nabili : un récit de vie typique, 1952-2012», aux Éditions Marsam. Cette monographie s’inscrit dans le cadre de la collection «Regards obliques» que dirige le critique d’art Farid Zahi. D’une cinquantaine de pages, cet opus est riche en reproductions des œuvres de l’artiste et des témoignages poignants sur son œuvre, son parcours et sa vision de l’art.
«D’un naturel discret et frisant parfois l’effacement (sans doute craignait-il les discussions familières et pas trop engageantes, où il aurait risqué d’être entrainé à parler de ses origines d’orphelin sur lesquelles il n’avait jamais voulu se prononcer), il n'en restait pas moins ouvert à la communication, celle générée par les rapports quotidiens avec les autres, comme celle, plus édifiante, qui touche à l’art et la culture. Comme artiste, il se distinguait par sa qualité d’homme cultivé formé à l’université européenne dans le cadre de ses préoccupations artistiques», souligne le critique d’art et poète Abderrahmane Benhamza, dans l’introduction de l’ouvrage. Cet opus retrace le parcours de cet artiste-peintre à travers quatre chapitres : «Un récit de vie typique», «Aux rythmes des expositions», «Témoignages» et «La cote de Mohamed Nabili». «Longtemps, il sera accaparé par ses recherches, notamment sur le sable, son matériau fétiche qu’il n’hésitait pas à aller recueillir dans les contrées les plus lointaines. La veine abstraite allait trouver sous sa main des résolutions techniques et esthétiques inédites, qui vont chercher l'inspiration dans son imaginaire d’arabo-musulman à forte imprégnation amazighe : signes, symboles, détails architecturaux, effets de lumière, couleurs et teintes, tout parle à l’âme d’une expérience sensitive et spirituelle destinée à faire date», ajoute Abderrahmane Benhamza.
Il faut dire que Mohamed Nabili est un virtuose et que son jeu est sensible. Son œuvre riche à plus d’un titre respire cette technique, cette vision et cette démarche propres à lui.
