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Un musée au nom de feu Farid Belkahia ouvre ses portes

Un musée au nom de feu Farid Belkahia, doyen de l’art moderne marocain décédé le 25 septembre 2014, a ouvert ses portes, le 12 février à Marrakech, lors d’une grande cérémonie ayant réuni une brochette de personnalités de divers horizons, dont le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi, le président de la Fédération nationale des musées, Mehdi Qotbi, et l’ancien ministre français de la Culture et président de l’Institut du monde arabe (IMA), Jack Lang.

Un musée au nom de feu Farid Belkahia  ouvre ses portes
L'inauguration du Musée a eu lieu en présence de ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi, et du directeur de l'IMA, Jack Lang.

Ce nouveau-né entend perpétuer l’œuvre grandiose de ce pionnier de l’art contemporain et moderne au Maroc qui, tout au long de son parcours fascinant, a su marier tradition et modernité et faire de ces deux concepts son axe de pensée. Le défunt avait, en effet, révolutionné l’art contemporain arabe et islamique et s’était imposé comme un artiste international reconnu par de nombreux collectionneurs et musées dans les quatre coins du monde.

Le musée a vu le jour grâce à l'abnégation absolue, au dévouement sans réserve et l'amour sans égal de l’écrivaine Rajae Benchemsi, épouse du défunt et présidente de la Fondation Farid Belkahia (FFB), créée il y a un an dans le but notamment de promouvoir davantage l’œuvre de cette icône de la révolution culturelle au Maroc et de faire partager son legs artistique avec les générations montantes. «Ce projet lui tenait particulièrement à cœur et son aboutissement constitue pour moi à la fois la fin d’un rêve et la concrétisation d’une promesse, voire d’une “Amana”», a confié au journal «Le Matin» Rajae Benchemsi. Ce nouvel espace, qui va abriter, une année durant, une exposition retraçant les différentes périodes et influences artistiques de l’œuvre de feu Farid Belkahia, accueillera également des expositions de jeunes artistes dans la mesure où le défunt avait énormément aidé cette catégorie à se déployer et à s’épanouir, a-t-elle ajouté. Elle a également fait observer que la Fondation ambitionne d’octroyer des bourses et des prix à de jeunes peintres et à des artisans professionnels. Dans une déclaration similaire, Jack Lang a souligné que le défunt était, par sa personnalité, son œuvre et son combat, «l’homme qui incarnait et incarne toujours la renaissance d’un art contemporain marocain extraordinairement vivant, créatif et très profondément ancré dans les traditions et ouvert sur le monde». Farid Belkahia était «un personnage d’exception et son œuvre est d’une originalité radicale. C’est un artiste de la vie, de l’amour et de la liberté», a estimé le président de l’IMA, pour qui ce musée n’est pas uniquement un conservatoire de l’œuvre du défunt, mais aussi «un lieu de lumière et de réflexion ainsi qu’un laboratoire d’idées».

Dans la foulée, un colloque autour de l’artiste a eu lieu, le lendemain de l’inauguration du musée, sous le signe «Farid Belkahia dans l’histoire de l’art et des musées : état des lieux et perspectives». Initiée par la FFB, cette rencontre, qui a rassemblé plusieurs personnalités du monde de l’art et des représentants de moult musées internationaux, dont la «Tate Gallery» de Londres et le Centre parisien Georges Pompidou, a été l’occasion pour rendre un hommage appuyé à ce grand monument des arts plastiques qui a réussi à marquer profondément de son empreinte la scène artistique tant nationale qu’internationale.
Dans ce contexte, Jack Lang a fait savoir qu’un hommage sera rendu également au défunt, le 16 février au siège de l’IMA à Paris, à travers la projection d’un film intitulé «Farid Belkahia, le signe nomade», réalisé quelques mois avant sa disparition par le peintre-sculpteur et cinéaste Richard Texier, et une table ronde autour du riche parcours et de la foisonnante œuvre du défunt.

Né en 1934 à Marrakech, feu Farid Belkahia avait commencé à exposer à l’âge de 15 ans. En 1959, il se rend à Paris où il poursuit ses études à l’École des beaux-arts puis à Prague où il étudie la scénographie à l’Académie de théâtre. De retour au Maroc, il a été nommé directeur de l’École des beaux-arts de Casablanca où il a été réussi à rénover le concept de l’art et de son enseignement en s’entourant, de 1962 à 1974, d’une équipe de pionniers, dont les peintres Melehi, Chebaâ, Azema, Hamidi et des historiens de l’art comme Toni Maraini et Bert Flint. Avec sa disparition, le Maroc a perdu plus qu’un monument, une mémoire.

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