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Vers l'adoption de quotas pour l'espadon de Méditerranée

Pour la première fois, une cinquantaine de pays s'apprêtent à instaurer un quota de pêche pour l'espadon de Méditerranée, surexploité depuis des décennies. Cette mesure attendue par les ONG est loin de régler tous les problèmes de cette pêche.

Vers l'adoption de quotas pour l'espadon de Méditerranée
70% des poissons capturés sont des juvéniles, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas arrivés à maturité pour se reproduire.

La création d'un quota de pêche à l'espadon en Méditerranée, proposée par l'Union européenne (EU), est soumise au vote par les participants à la 20e réunion extraordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta), réunis depuis lundi à Vilamoura, au Portugal. La Cicta, qui compte 51 membres (50 pays + l'UE), est responsable de la conservation des thons et espèces apparentées dans l'océan Atlantique et en Méditerranée. Le quota pour 2017 serait fixé à 10.500 tonnes. Selon l'ONG Oceana, la population d'espadon a chuté de 70% en 30 ans en raison de la surpêche. Et 70% des poissons capturés sont des juvéniles (moins de trois ans), c'est-à-dire qu'ils ne sont pas arrivés à maturité pour se reproduire, précise le WWF (Fonds mondial pour la nature). Un plan de reconstitution sur 15 ans (2017-2031) proposé par l'UE prévoit que le quota serait ensuite réduit de 3% par an, de 2018 à 2022.

Un «groupe de travail spécifique» devrait se réunir début 2017 pour définir un schéma de répartition du quota entre les différents pays pêcheurs. L'Italie est le principal pays pêcheur (45% des prises), suivie du Maroc (14%), de l'Espagne (13%), de la Grèce (10%) et de la Tunisie (7%). Selon le Comité scientifique de la Cicta, après un pic de 23.365 tonnes en 1988, les volumes d'espadon pêchés et déclarés ont baissé, fluctuant entre 12.000 et 16.000 tonnes jusqu'en 2011. Ces dernières années (2012-2015), ils se sont stabilisés à quelque 10.000 tonnes. Selon la Cicta, cette stabilisation s'explique notamment par l'instauration de trois mois d'interdiction de pêche par an. Un quota de 10.500 tonnes en 2017, «ce n'est pas très ambitieux», déplore Alessandro Buzzi, du WWF. Ce dernier se félicite cependant de ce «premier pas dans la bonne direction, sur un long chemin». Pour Ilaria Vielmini de l'ONG Oceana, «c'est un premier pas», même s'il reste en deçà des recommandations du Comité scientifique qui préconise une «réduction substantielle» des prises. «Les membres de la Cicta ne peuvent pas nier que cette pêche est complètement hors de contrôle», affirme le directeur d'Oceana pour l'Europe, Lasse Gustavsson, cité dans un communiqué. 

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