Le Matin : Des rumeurs ont circulé récemment faisant état de la démission de l’entraîneur Abdelhadi Sektioui de son poste d’entraîneur, qu’en est-il ?
Habib Sidinou : Non, c’est faux. M. Sektioui est maintenu à son poste d’entraîneur. Cette information est fantaisiste et dénuée de tout fondement. Le comité du Hassania soutient son entraîneur et le confirme à son poste.
Ce n’est pas dans notre ADN de lâcher l’entraîneur au bout de trois ou quatre défaites. Au contraire, il faut resserrer les rangs et être très proche de l’entraîneur et des joueurs et espérer un déclic dès le prochain match face au Club Athlétic de Kénitra.
Vous êtes-vous réunis avec les joueurs pour les sensibiliser à la situation difficile que traverse le club ?
Nous tenons des réunions régulières avec les joueurs et nous leur parlons constamment. Nous assistons également aux entraînements pour essayer de rehausser le moral des troupes.
Est-ce que vous leur avez un peu tiré les oreilles ?
Oui, bien sûr. Il faut secouer le cocotier de temps en temps, mais il faut aussi les soutenir et les protéger. Après la défaite, il faut les soutenir, mais après, il faut repasser pour les secouer un peu en leur disant que si ça continue comme ça, on n'aura plus de sponsors, donc plus d’argent à leur verser et, en plus, on risque de descendre en deuxième division.
Puisque vous parlez d’argent, comment va le club financièrement ? Est-ce qu’il souffre comme tous les autres ou êtes-vous épargnés par la crise ?
Non, on n’est pas du tout épargné. Nous avons une crise financière aiguë au Hassania et elle perdure. On est abandonné à notre sort. Il faut le dire.
Abandonné par qui ?
Par la ville, par les supporters qui ne viennent plus au stade, par le tissu économique de la région du Souss. Notre club est pauvre dans une région riche. C’est le paradoxe que vit le Hassania d’Agadir. On laisse le comité et le président se débattre comme des diables pour faire tourner le club. Ce n’est plus possible, on ne peut pas continuer comme ça. Un club comme le Hassania, qui représente une grande ville et une grande région, une zone économique importante du pays, sans parler des Soussis qui sont en dehors de la région du Souss. Ils aiment tous le club, mais quand il s’agit de mettre la main à la poche pour l'aider, personne ne se manifeste. C'est un peu dur.
Quel est l’état de santé de votre trésorerie ?
Le club tourne normalement à 30 millions de DH par saison. Nous arrivons à rassembler 20 millions de DH au niveau des recettes.
Nous avons donc un déficit d'un milliard de centimes par an. Ce déficit s’accumule au fil des années. Agadir doit avoir une équipe riche. Madame le wali de la région Souss-Massa, Zineb El Adaoui, est heureusement à notre écoute. Elle ne cesse d'encourager le comité du HUSA pour aller de l'avant afin de bâtir un grand club professionnel à Agadir.
Nous remercions infiniment Mme Zineb El Adaoui pour son soutien. Je profite de cette occasion pour lancer un appel aux responsables et aux élus de notre région à se mobiliser autour du Hassania pour en faire un club capable de représenter dignement le Souss et le Grand Sud dans la Botola Pro Maroc Telecom.
