Le Matin : Quel a été votre sentiment au moment où vous avez présenté votre ouvrage à S.M. le Roi Mohammed VI à l’occasion de Son 54e anniversaire ?
El Hassan Amine Demnati : C’est une joie immense que je n’oublierai jamais de ma vie. Être reçu par le Souverain lors de la cérémonie commémorant Son anniversaire est en soi un grand honneur. Cela devient encore plus intéressant dès lors que la réception concerne la remise d’un exemplaire du livre qui retrace la vie et l’œuvre de mon défunt frère, l’artiste-peintre Amine Demnati.
Qu’est-ce qui vous a poussé à publier ce livre et pourquoi ce titre ?
Comme je vous l’ai dit, cet ouvrage, catalogué dans le cadre des beaux livres, est venu rendre hommage à mon frère Amine Demnati, mort en juillet 1971, au cours des événements de Skhirate. En me recevant et en acceptant un exemplaire du livre, S.M. Mohammed VI a pour ainsi dire rendu hommage aux précurseurs des arts plastiques marocains en général, et à Amine Demnati tout particulièrement. C’est aussi un signe du Souverain en direction de l’art plastique marocain pour lequel la Sollicitude royale a été toujours de mise. Le titre du livre «29 printemps et un été» renvoie à l’âge de mon frère qui est mort à tout juste 29 ans et six mois. Né en janvier, il est mort en juillet. Ce qui fait qu’il a vécu 29 printemps et un été.
Sur quoi vous êtes-vous basé pour réaliser cet ouvrage ?
Depuis la mort de mon frère Amine, je n’ai jamais arrêté de chercher à rassembler ses œuvres, les articles de presse écrits sur son travail et son parcours. Il y a eu des témoignages publiés, des entretiens avec ceux qui l’ont côtoyé… Il y a aussi ses écrits, notamment des poèmes et bien entendu les tableaux pour lesquels j’ai parcouru des milliers de kilomètres dans plusieurs pays pour les répertorier… Plusieurs critiques d’art et journalistes marocains et étrangers ont écrit sur Amine Demnati ces derniers temps et cela a été d’un apport certain dans la réalisation du livre. Abderrahmane Saaidi et sa galerie Mémoarts ont contribué énormément à la réalisation de cet ouvrage. C’était un travail dur, harassant, mais surtout plaisant en ce sens qu’à travers cet ouvrage, c’est un pan de l’histoire des arts plastiques marocains, celui mené par la première vague des plasticiens, notamment Gharbaoui, Cherkaoui et Hocine Talal, qui ont été formés à l’étranger qui se trouve mis en valeur.
Vous avez eu l’idée de créer une fondation au nom d’Amine Demnati. Où en est ce projet ?
Effectivement, depuis quelques années, l’idée de créer une fondation Amine Demnati qui s’occupera de rassembler ses œuvres, faire connaître son travail et contribuer au développement des arts plastiques marocains en général commençait à germer. Maintenant que le livre a vu le jour, ce qui n’est pas rien et surtout que j’ai eu le privilège d’être reçu par S.M. le Roi, je pense que le processus de création de la fondation va s’accélérer. J’espère pouvoir concrétiser ce projet qui m’est cher dans un avenir proche.
Propos recueillis par S.Ba.
