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«Pluie de sueur» de Hakim Belabbes dans les salles

Le dernier film de Hakim Belabbes relate une histoire humaine qui touche tous les Marocains, celle de l'attachement à la terre et de la dignité.

«Pluie de sueur» de Hakim Belabbes dans les salles
«Pluie de sueur» est un enseignement, un film d’une sensibilité particulière.

Le film «Pluie de sueur» de Hakim Belabbes est actuellement dans les salles de cinéma nationales. Ce long métrage a reçu le grand Prix à la 18e édition du Festival national du film (FNF) à Tanger. Il s'est également distingué par le Prix du premier rôle féminin revenu à Fatima Ezzahra Bennacer et le Prix du second rôle masculin à Ayoub Khalfaoui. Il a également raflé le Grand Prix ainsi que le Prix de la meilleure réalisation de la sixième édition du Festival maghrébin du film d'Oujda. À l’international, le film a été primé à Montréal au Festival international de cinéma Vues d'Afrique.

Cet opus relate l'histoire de Mbarek, un paysan qui cultive son lopin de terre dans un village du Maroc profond. Il y vit avec sa femme Ayda, son vieux père malade et son fils adolescent Ayoub. Mbarek lutte pour ne pas perdre sa terre, sa raison d’être. Il creuse un puits pour faire face à la sécheresse qui frappe la région, mais il est menacé de perdre son champ, faute d’avoir pu rembourser ses prêts. Sa femme Ayda est la pierre angulaire de la famille et supporte la situation en silence. Ayoub, le fils, garde les moutons et parle aux fées, quant à son grand-père, il évoque sans cesse son épouse morte, Rahma.

Désespéré, Mbarek finit par accepter l'offre d'un ami de vendre son rein clandestinement. Après son départ, Ayda prend en charge toutes les tâches domestiques. À bout de force, elle finit par faire une fausse couche. Grâce à la vente de son organe, Mbarek réussit enfin à rembourser son crédit. En reprenant le forage du puits, il meurt enseveli lorsqu'une partie du puits s'effondre sur lui. Son fils prend alors la relève. Au-delà d’une simple chronique de vie, le long-métrage «Pluie de sueur» est un enseignement, un film d’une sensibilité particulière.

Ce long métrage se distingue par sa dimension humaine profonde, mais aussi par la simplicité du style d’écriture. Pour Hakim Belabbes, ce film est un petit conte très simple. En vérité, ce conte traite un sujet cher à tous les Marocains, celui de la terre. «Vu mes origines, j’ai toujours porté en moi cette question obsédante : quand est-ce qu’il va pleuvoir ? Je porte l’idée de la pluie depuis plusieurs années, après une rencontre brève où on m’a raconté cette histoire», explique le réalisateur. Dans ce dernier film de Hakim Belabbes, on parle de terre, mais surtout de dignité. Il s’agit d’un opus où les âmes et les cœurs des gens sont mis en valeur.

Dans «Pluie de sueur», on retrouve Amine Ennaji qui fait une fois de plus preuve d’un grand talent et de professionnalisme. «Ce film est une expérience spéciale pour moi. J’ai intégré cette expérience sans lire le scénario et j’ai découvert le personnage sur le plateau. Le personnage de Mbarek a touché en moi plusieurs souffrances enfouies depuis l’enfance.

Ce sont les mêmes souffrances que partagent plusieurs Marocains comme la relation à la terre», affirme Amine Ennaji. On retrouve également le jeune acteur au talent exceptionnel Ayoub Khalfaoui. Fasciné par le monde du cinéma, ce dernier a vaincu sa trisomie 21. Fatima-Ezzahra Bennaceur, Hamid Najah, Moulay El-Hassan Zahraoui… ont aussi participé à la réussite de long métrage. Durant 2 heures 6 minutes, le côté humain de «Pluie de sueur» touche aussi bien les cinéphiles que les spectateurs lambdas.

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