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«Pour jouer pleinement son rôle, la femme doit sortir de l’invisibilité»

Dans cet entretien, Candide Leguede, présidente de la Fédération des femmes entrepreneures de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao)et ancienne présidente de l’Association des femmes-chefs d’entreprise du Togo (AFCET), nous fait part des engagements pris par la fédération qu’elle préside pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin en Afrique.

«Pour jouer pleinement son rôle, la femme  doit sortir de l’invisibilité»
Candide Leguede.

Le Matin : Pourriez-vous nous parler de la place de la femme africaine dans la sphère économique entrepreneuriale ?
Candide Leguede : Les femmes sont reconnues en Afrique pour être entreprenantes. Je suis de nationalité togolaise et je voudrais vous donner l’exemple des «Nana Benz». Il s’agit de femmes togolaises revendeuses de tissu. Ce sont des femmes qui, par leur savoir-faire traditionnel, sont arrivées à percer dans l'écosystème entrepreneurial et qui ont fait la réputation de notre pays ; une réputation qui s’est forgée au-delà de nos frontières. Aujourd’hui, nous connaissons une nouvelle génération de femmes entrepreneurs de par l’Afrique qui sont d’un certain niveau, diplômées, opérant dans le secteur formel. Toutefois, elles sont peu nombreuses parce que la plupart des femmes entrepreneurs sont majoritaires dans le secteur informel et représentent plus de 80% du tissu économique.

Quels sont vos engagements actuels et futurs pour promouvoir ce rôle et permettre, justement, à la femme de le jouer pleinement ?
Tout d’abord, pour jouer pleinement leur rôle, les femmes doivent se faire connaitre et sortir de l’invisibilité. Pour ce faire, il est essentiel de les accompagner. Au niveau de la Fédération des femmes entrepreneurs de la Cédéao, nous avons mis en place un centre entrepreneurial des femmes d’affaires pour accompagner les initiatives entrepreneuriales féminines qu’ils soient dans l’informel ou le formel. Notre objectif : faciliter la transition et rendre les projets opérationnels.
À travers cet accompagnement, nous voulons aussi capitaliser sur la jeunesse montante que nous accompagnons depuis l’idée jusqu’à la mise en place du projet. Pour cela, nous avons installé un incubateur au sein du centre. Un incubateur des startups qui prend en charge les jeunes filles porteuses de projets.
L’idée est aussi de leur faire un test entrepreneurial pour détecter si elles ont le profil adéquat et ensuite les aider à élaborer un plan d’affaires. Nous sommes là pour donner un coup de pouce aux jeunes entreprises novatrices qui n’arrivent pas à décoller, car les statistiques montrent que la plupart d’entre elles meurent avant les 5 premières années.

Nombreuses sont les femmes qui rencontrent des obstacles pour réussir leurs projets entrepreneuriaux. Pouvez-vous nous parler plus longuement de ce volet et des solutions pour les aider à les surmonter ?
Je citerai à titre d’exemple le financement qui pose un important problème. Les banques de la place sont très frileuses par rapport au financement des jeunes projets, par rapport aux startups.
Nous sommes en train de voir comment nouer des conventions avec des institutions bancaires pour les inciter à financer les startups. Beaucoup de femmes font appel à des institutions de micro-finances, mais le taux est tellement élevé, à tel point que ça les bloque. Et jusqu’à ce jour, nous n’avons pas trouvé un produit qui répond parfaitement aux besoins des femmes entrepreneurs. Au sein de notre centre, nous essayons de trouver des solutions à cet obstacle.

Quelle est la valeur ajoutée qu’offre cet évènement international pour consolider la place de l’entreprise sociale féminine ?
Cet évènement va permettre de conscientiser les gens sur le sujet étant donné que nous volons un développement inclusif en Afrique qui nous amène tous à avancer ensemble.
C’est aussi un très fort moyen de communication qui va aussi permettre de prendre conscience de l’enjeu de se tenir la main pour pouvoir aller de l’avant. 

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