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Les seniors (60 ans et plus) représentent 10% de la population du Maroc. Ils en pèseront 25% en 2050. D’ici là, cette population, dont 76% ont déjà exercé une activité professionnelle, souffre, en majorité, de difficultés financières et d’une protection sociale insuffisante. À titre indicatif, 52% dépend du soutien financier familial et 44% soutiennent financièrement leur famille. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude de l’Observatoire Wafasalaf de la consommation, dont les résultats ont été présentés le 21 décembre à Casablanca, en présence de Laïla Mamou, présidente du directoire de Wafasalaf. La rencontre a été marquée par une table ronde réunissant Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR, Abdelmajid EL Allam, Senior du groupe Attijariwafa bank, et Majid D'Khissy, professeur-sociologue à l'Université Hassan II.
En clair, cette étude – menée entre octobre et novembre 2017 auprès de 508 personnes (avec une marge d’erreur de+/- 4,4%) représentatives de la population senior marocaine – montre que 80% des Seniors se trouve dans des situations financières difficiles et 80% ne disposent pas d’une protection sociale, sachant qu’«une personne qui atteint 60 ans a encore en moyenne 25 années à vivre devant elle», déclare Khalid Cheddadi. En outre, 71% de cette population dispose d’un revenu moyen inférieur à 8.000 DH par mois. 40% d'entre eux vivent avec moins de 4.000 DH et 17% avec 2.000 DH ou moins.
Ainsi, près de 66% considèrent que leurs revenus sont insuffisants. Et 79% estiment que leur pouvoir d’achat et leur capacité d’épargne sont limités sinon faibles. Pas surprenant alors que 69% habitent avec leurs enfants, souvent dans un foyer de plus 4 personnes (62%). «Les seniors, qui représentent 25% de la clientèle Wafasalaf, continuent à avoir des besoins de financement, notamment pour financer les études de leurs enfants», a souligné Laïla Mamou.
L’étude révèle, en outre, que 16% des seniors ont actuellement des crédits, souvent à la consommation (42%), sinon le financement immobilier (34%). La pension reste la principale source de revenus des seniors (51%), devant la famille (42%), le travail (25%) et les revenus locatifs.
Être en mauvais état de santé est de loin la principale préoccupation des seniors (90%). D’ailleurs, la santé figure parmi les trois postes de dépenses prioritaires pour les seniors (82%), aux côtés de l’alimentation (95%) et du logement (69%).
En fait, 46% des seniors souffrent d’une maladie chronique et 15% ont besoin de l’aide d’autres personnes pour les actes de la vie quotidienne.
De même, près de la moitié des seniors (48%) reporte ou diminue certaines dépenses pour faire face aux dépenses prioritaires. Les plus sacrifiées sont les loisirs. Par ailleurs, pour la moitié (47%) des seniors, l’âge idéal de départ à la retraite est 60 ans, afin de s’occuper plus de soi-même (93%) et de sa famille (91%).
Or, 57% des seniors actifs ou retraités n’ont pas préparé leur retraite, notamment en raison de l’absence d’accompagnement. «Seule la moitié des seniors actifs ou retraités pense avoir été suffisamment informée et accompagnée sur le passage à la retraite», a indiqué Abdenbi Louitri, administrateur-directeur général chez LMS-CSA, partenaire de Wafasalaf dans l’Observatoire. Pour le reste (43%), ils ont préparé leur retraite souvent avant l’âge de 40 ans (42%) sinon entre 40 et 49 ans (29%). La grande majorité dispose d’une couverture retraite de base : CNSS (46%), devant la CMR (22%). Et donc très peu d’entre eux disposent d’une retraite complémentaire : CIMR (7%) et RCAR (3%), sachant aussi que plus du quart (27%) n’en ont aucune.
