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81 cas ayant entrainé la mort recensés en 2016

La violence physique contre les femmes est la plus répandue au Maroc et plus de 50% des actes de violence sont commis par le conjoint, selon le deuxième rapport annuel de l'Observatoire national de la violence à l'égard des femmes au titre de l'année 2016.

Les chiffres du deuxième rapport de l'observatoire national de la violence à l'égard des femmes en 2016 donnent froid dans le dos. Présenté vendredi dernier à Rabat lors d’une conférence de presse, ce rapport fait état de 81 cas de violence ayant conduit à la mort, contre 92 cas l’année précédente. Le même document précise que la violence physique contre la femme est la plus répandue au Maroc et que plus de 50% des actes de violence sont commis par le conjoint. Il indique également que la violence physique touche essentiellement les femmes âgées entre 18 et 30 (plus de 40%), suivies par la catégorie d'âge d'entre 31 et 45 ans, à savoir les femmes en âge d'activité économique.

Ce rapport, dont les chiffres ont été collectés auprès des cellules institutionnelles d'accueil des femmes victimes mises en place au niveau des tribunaux, des hôpitaux, des postes de police et de la Gendarmerie, a fait savoir que les lieux publics ont connu le plus grand nombre d'actes de violence physique et sexuelle à l'égard des femmes, en comparaison avec les autres espaces. Les femmes sans travail rémunéré sont les plus vulnérables à la violence, notamment sexuelle, ajoute la même source, notant que 10% des affaires enregistrées par le ministère de la Justice en 2015 et 2016 ont concerné des violences sexuelles exercées essentiellement par des adultes. De même, plus de la moitié de ces violences sexuelles, soit 65% en 2015 et 68% en 2016, ont été commises contre des femmes âgées de moins de 30 ans, selon des données de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).
Le viol vient à la tête des violences sexuelles enregistrées au niveau des cellules institutionnelles relevant du ministère de la Justice et de la Gendarmerie Royale, qui font état d'une hausse au niveau du nombre de femmes déclarant être victimes d'une violence ou avoir besoin d'une assistance auprès du personnel de la santé dans le cadre des services de prise en charge offerts par ces cellules implantées dans les hôpitaux du Royaume. La violence, notamment physique, contre les femmes âgées persiste aussi, déplore la même source qui note que 883 femmes âgées de plus de 61 ans étaient victimes de cette maltraitance en 2015 (6% des cas), et 792 autres en 2016, soit 5%.
Pour définir le terme de violence à l'égard des femmes, l'Observatoire a adopté la même définition incluse dans le projet de loi 103.13 approuvé par la Chambre des représentants le 20 juillet 2016, qui la considère comme étant «tout acte physique ou moral ou abstention basés sur la discrimination en raison du sexe, entraînant des dommages corporels ou psychologiques, sexuelles ou économiques pour les femmes» et énoncée dans la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Les cellules institutionnelles d'accueil des femmes victimes de violence relevant des tribunaux, des hôpitaux, de la DGSN et de la Gendarmerie Royale constituent la source principale des informations et des données relatives aux cas enregistrés de violence contre les femmes et les filles aux niveaux national et régional, qui ont été exploitées pour la rédaction de ce rapport.


Appel à accélérer l'adoption de la loi relative à l'élimination de la violence à l'égard des femmes

Le deuxième rapport annuel sur la violence contre les femmes au Maroc a appelé à accélérer l'adoption définitive du projet de loi 103.13 relative à l'élimination de la violence à l'égard des femmes et à poursuivre l'élaboration des dispositions législatives visant à mettre fin à ce phénomène. Le rapport qui a été élaboré par l'Observatoire national de la violence à l'égard des femmes en 2016 et présenté, vendredi dernier, lors d'une conférence de presse à laquelle a pris part la ministre de la Famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social, Bassima Hakkaoui, a recommandé l'harmonisation des législations nationales avec la Constitution et les conventions internationales, ratifiées par le Maroc, ainsi que de compiler, suivre et analyser les actions de jurisprudence relative à la protection des femmes, notamment contre la violence. Le document, dont les données ont été collectées sur la base des cas enregistrés par les cellules institutionnelles relevant des ministères de la Justice et de la Santé, la Gendarmerie Royale et la Direction générale de la sûreté nationale, comprend des recommandations relatives à la protection des femmes victimes de la violence, notamment le renforcement de la coordination institutionnelle entre les différents acteurs en vue de garantir la protection des femmes victimes de maltraitance et le renforcement de leurs mécanismes de protection.

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