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Abdellatif Jouahri fait le point

Le gouverneur de la Banque centrale tient à faire le point et à recadrer le débat sur plusieurs questions, dont celles qui relèvent de l’institution qu’il préside. Lors de sa rencontre avec les médias qui a fait suite à la dernière réunion trimestrielle de l’année du conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) tenue mardi dernier à Rabat, Abdellatif Jouahri a été amené notamment à évoquer de nouveau la mise en œuvre de la réforme du régime de change, les conditions monétaires, avec l’insistance du régulateur du secteur bancaire sur l’observance des règles d’une concurrence saine, la possibilité d’intégrer les crédits TVA dans la dette publique et le paiement mobile.

Abdellatif Jouahri fait le point
Abdellatif Jouahri aux banques : «Nous restons très vigilants en ce qui concerne l’observance des règles d’une concurrence saine dans le secteur bancaire».

Réforme du régime de change
Le gouverneur de la Banque centrale persiste et signe : Bank Al-Maghrib a bel et bien fait le nécessaire pour préparer le terrain au passage au régime de change flexible, en terminant un travail qu’elle a entamé dès 2011 et c’est maintenant au gouvernement que revient la décision de rendre opérationnelle cette transition. 
Ce travail, relève-t-il, a permis de montrer que le Maroc est fin prêt pour entamer la flexibilisation du régime de change, puisqu’il a réuni tous les pré-requis (niveau d’endettement, de déficit budgétaire, des réserves en devises…), a préparé, par des actions de communication, les opérateurs et les acteurs concernés à s’y mettre et élaboré des outils de couverture du risque de change avec l’Office des changes.
Abdellatif Jouahri a profité également de cette occasion pour insister sur le fait que l’enquête relative aux spéculations sur les devises qui ont eu lieu en mai dernier est toujours en cours, qu’il est hors de question qu’elle soit abandonnée et qu’elle aboutira bien à un résultat.
En ce qui concerne les devises en question, le gouverneur de BAM a tenu à préciser qu’elles ne sont pas perdues, puisqu’elles sont actuellement chez les banques, la preuve en est que celles-ci n’ont plus procédé à des achats de devises depuis, se contentant de se servir des stocks qu’elles ont constitués.

Règles de concurrence :
réunion avec le GPBM le 30 novembre

En ce qui concerne les conditions monétaires, Abdellatif Jouahri a indiqué que la Banque centrale a tenu le 30 novembre dernier une réunion avec le Groupement professionnel des Banques du Maroc (GPBM) qui a porté sur les règles de la concurrence. «Nous avons été très explicites : nous restons très vigilants» en ce qui concerne l’observance des règles de la concurrence dans le secteur bancaire. Le gouverneur de la banque centrale insiste pour que la concurrence joue au profit des clients, prévenant que les contrôleurs du régulateur du secteur bancaire sur place veillent au grain pour détecter toute entente sur les taux.
Cette piqûre de rappel s’ajoute à celles faites précédemment par BAM et qui ont porté sur les risques d'avilissement des conditions d'octroi des crédits, rappelle-t-il.
Abdellatif Jouahri a, par ailleurs, rappelé la hausse du taux moyen pondéré global de 34 points de base à 5,60% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent. Cette remontée relative des taux reflète notamment l’accroissement des taux des prêts de trésorerie aux entreprises.

Intégration des crédits TVA dans la dette publique
Parmi les autres questions sur lesquelles le gouverneur de la Banque centrale a été amené à réagir, figure le problème des crédits TVA qui n’en finissent pas de grossir, atteignant 30 milliards de DH, ce qui met à mal les entreprises. À ce sujet, Abdellatif Jouahri a révélé que le ministère des Finances étudie actuellement la possibilité de les intégrer dans la dette publique. Ce chiffre serait inclus dans la dette publique si on ne trouve pas d’autre solution, mais il faut attendre ce qui sera décidé par le ministère au sujet de cette consolidation, note-t-il.

Paiement mobile
La mise en œuvre du chantier du paiement mobile avance bien et cette solution devrait être lancée l’année prochaine, selon Abdellatif Jouahri. Cet optimisme du gouverneur de la banque centrale tient notamment au fait que le principe d'interopérabilité a été accepté, explique-t-il, rappelant que ce projet est porté par plusieurs acteurs. Il s’agit notamment de la Banque centrale, l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), les principales banques et opérateurs de téléphonie. Il a expliqué également que ce projet a nécessité d'apporter certaines modifications au niveau de la loi bancaire en vigueur, afin de permettre l'introduction des établissements de paiement. 

Un encadrement international pour le Bitcoin ?
Au menu de la rencontre du gouverneur de la Banque centrale avec les médias a figuré également le Bitcoin. Abdellatif Jouahri a tenu d’emblée à noter qu’il ne reconnait pas comme monnaie, mais la considère plutôt comme un actif financier hautement spéculatif. Pour faire face au défi que pose cette «crypto-monnaie», le gouverneur propose un encadrement international, faisant remarquer qu’il a déjà fait part de cette suggestion, lors des dernières assemblées de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International auxquelles il a participé. Il a souligné à cet effet la proposition du gouverneur de la banque centrale de France qui veut que le G20 se saisisse de ce problème des monnaies virtuelles.
Par ailleurs, Abdellatif Jouahri a fait savoir que le digital fera partie intégrante du prochain plan stratégique de BAM pour la période 2018-2021. 

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