Les faits qui remontent à 2010 avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l'ordre et quatre morts parmi les civils, ainsi que d'énormes dégâts matériels au niveau des établissements publics et des biens privés. La Chambre criminelle près la Cour d'appel à Salé a prononcé, mercredi 19 juillet 2017 à l'aube, des peines allant de deux ans de prison ferme à la perpétuité à l'encontre des accusés dans les événements liés au démantèlement du camp de Gdim Izik.
Dans la même ligne, l’avocat français Hubert Seillan a fait observer que la décision prise par la Cour après sept mois est «équilibrée», tenant compte des faits reprochés aux accusés poursuivis pour constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné la mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité. «Il s’agit d’une décision d’équilibre qui mérite d’être relevée», a martelé l'avocat français qui a assisté aux audiences en tant qu'observateur, assurant que l’individualisation des faits et des peines est une mesure qui doit être saluée. La Cour a accompli son travail de manière «exemplaire et examiné les faits et non pas les idées, parce que nous étions devant un procès pénal qui devait juger des faits criminels condamnés par la loi et non pas des idées politiques», a insisté Me Seillan.
Pour André Martin Karongozi, avocat observateur belgo-rwandais, les observateurs ont assisté, durant le procès «équitable» de Gdim Izik, à un exercice de transparence respectant les garanties et les critères du droit international. «Nous étions avec des observateurs venus de plusieurs pays et nous avions tous la conviction que ce procès s’est déroulé dans les meilleures conditions, ce qui a donné lieu à des peines justes», a-t-il poursuivi.
L’avocat danois Laue Smidt a, à son tour, qualifié le procès de Gdim Izik de «professionnel», notant que toutes les conditions étaient réunies pour que les accusés, les parties civiles et leurs défenses accomplissent leur devoir de la meilleure manière possible. Tout en insistant sur la nécessité de respecter les droits des victimes, Me Smidt a mis l’accent sur la «liberté même excessive» dont jouissaient les accusés dans la salle d’audience et les provocations dont ils usaient sans respect des règles qu’impose le déroulement d’un procès. Pour rappel, le procès de Gdim Izik s’est tenu devant la Chambre criminelle près la Cour d'appel à Salé, après la décision de la Cour de cassation d'annuler le verdict prononcé contre les mis en cause par le tribunal militaire en 2013. Le tribunal militaire de Rabat avait prononcé, le 17 février 2013, des peines allant de 20 ans de prison ferme à la perpétuité contre les accusés dans ces événements, poursuivis pour «constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité». Les événements de Gdim Izik avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l'ordre et quatre victimes parmi les civils, ainsi que d'énormes dégâts matériels au niveau des établissements publics et des biens privés.Mohamed El Ayoub rattrapé par la justice
La Chambre criminelle près la Cour d’appel à Salé a condamné, mercredi 20 décembre 2017, l’accusé Mohamed El Ayoubi, qui était poursuivi pour violence et blessures contre les éléments des forces de l’ordre, dans le cadre des événements de Gdim Izik, à 20 ans de prison ferme par contumace. La Cour avait décidé en janvier dernier de séparer le dossier du mis en cause – qui était poursuivi en état de liberté provisoire en raison de son état de santé qui ne lui permettait pas de se présenter aux audiences – de celui des autres accusés.
