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Ce n’est pas la première fois que l’association «Rihab Attakafa» organise des activités de ce genre en choisissant, à chaque fois, une pointure dans le monde des arts, de la culture et des lettres pour célébrer sa carrière et ses travaux. Cette fois-ci, le choix s’est porté sur le peintre, l’écrivain et l’homme de culture Afif Bennani. Au début de la rencontre, il a été présenté par Driss Oumali, poète et membre de l’Association, qui a évoqué le riche parcours de l’artiste Bennani, dont les œuvres ont voyagé dans différents pays du monde et appréciées à leur juste valeur. Ce qui lui a valu de nombreuses distinctions et reconnaissances honorifiques. Pour sa part, le professeur Abdelmajid Benjelloun, ayant préfacé les «Mémoires de Afif Bennani», a préféré parler beaucoup plus de Afif l’homme que de l’artiste. Car, pour lui, quelqu’un qui rédige ses mémoires avec courage, en témoignant de ses propres faits et gestes, est un homme à respecter et à saluer. «Afif considère ces mémoires comme un voyage à l’intérieur de lui-même pour se corriger. Je trouve ce témoignage d’une sincérité émouvante. Ceci sans parler de l’importance qu’il donne à sa vie professionnelle que beaucoup d’artistes ignorent en évoquant uniquement leur parcours artistique. C’est une vraie prouesse chez lui. Ce que j’admire, aussi, chez lui est le fait d’avoir créé son style propre grâce auquel il a été nommé Prince des casbahs», renchérit A. Benjelloun.
En prenant la parole après le professeur Abdelmajid Benjelloun, pour parler des «Conséquences de l’invention de la photographie sur la peinture», on a découvert, en plus de l’artiste dévoué qui respecte son art, le pédagogue, le persévérant, l’homme humble, le généreux, l’intellectuel avec une vaste culture dans l’univers de la peinture et bien d’autres domaines. Son intervention a été des plus enrichissantes, ayant décortiqué le mot peinture de long en large, depuis les écoles classique et romantique jusqu’à l’arrivée de l’impressionnisme qui a constitué une vraie révolution dans la peinture. «Il faut dire que l’artiste a, depuis toujours, été mieux considéré dans la société. D’ailleurs, on a souvent fait appel à lui pour les décors des pièces théâtrales, les costumes des comédiens… Au cinéma aussi, on a eu recours aux peintres pour faire des fresques d’arrière-plan. Donc, la peinture a toujours eu une relation étroite avec les autres arts», indique Afif Bennani qui a, également, expliqué le passage d’une école à l’autre et les répercussions de chacune sur l’univers pictural. «Cet univers a commencé à délaisser progressivement les règles traditionnelles de la peinture et les lois de l’Académie qui régnaient, au temps du classicisme, même sur le plan de la thématique. Puis, on arrive à l’invention de la photographie, en 1822, qui a été combattue par des écrivains, des poètes, des artistes de l’école classique jusqu’à dire que c’est une profanation de l’art. Cette invention a entrainé beaucoup de conséquences notamment la baisse des revenus des artistes, le foisonnement des posters dans le marché, la réduction des commandes sur les batailles militaires qui ont été remplacées par de vrais reportages photographiques. Ce qui a poussé les jeunes talents à abandonner tout ce qui est classique dans la peinture et emprunter d’autres chemins qui se sont répercutés sur les expériences et les recherches d’aujourd’hui», explique l’artiste Afif Bennani. Un bel exposé suivi de débats et de questions auxquelles il a répondu avec persuasion et connaissance en la matière.
