Al Omrane, l'heure est au bilan

L’heure était au bilan et le Groupe affichait clairement sa fierté par rapport à ses réalisations. Ainsi, les investissements consentis par la holding Al Omrane ont atteint plus de 72,5 milliards de DH au cours des dix dernières années. Ce montant a été injecté dans la réalisation de quelque 490.000 unités d’habitat et près d’un million d’unités de mise à niveau urbaine, ayant fait appel à des milliers de prestataires (bureaux d'études, architectes, sociétés de travaux, etc.) et ayant mobilisé des centaines opérateurs privés, nationaux et internationaux. «Cela a permis d'améliorer les conditions de logement de plus d'un million et demi de citoyens qui vivaient dans des bidonvilles», a souligné Badre Kanouni, président du directoire d’Al Omrane. Et d’ajouter : «La holding a réduit sa dette de plus de 85% de son capital physique à 50% en 2017», précisant que le Groupe a participé, dans le cadre du programme public de mise à niveau urbaine et de restructuration des quartiers sous-équipés, à l'amélioration du niveau de vie de 5 millions de citoyens.

Pour en arriver là, 13 années marquées par de profondes mutations auront été nécessaires. En ce sens, le processus de transformation progressif de l’action des opérateurs publics en matière d’habitat s’est fait en quatre phases interdépendantes.  La première, qui s’étale de 2004 à 2007, est celle de la refonte institutionnelle où il s’est avéré nécessaire de finaliser la transformation des opérateurs publics de l’habitat (Agence nationale de lutte contre l’habitat insalubre, Société nationale d’aménagement et de construction et la société Attacharouk) pour donner naissance à la holding d’aménagement Al Omrane. 
C’est ainsi que les sept Établissements régionaux d’aménagement et de construction (ERAC) ont rejoint la holding en 2007 en tant que filiales régionales, après leur transformation en sociétés anonymes pour former le Groupe Al Omrane. La deuxième phase, qui couvre la période 2008-2010, est celle de la mise en place d’un grand groupe totalement fonctionnel et opérationnel sur le terrain, à travers le lancement de chantiers relatifs au regroupement de ses activités et de ses ressources (holding et filiales) lui permettant de se positionner parmi les plus grandes entreprises publiques du Royaume.

Durant la troisième phase (2011-2015), Al Omrane a engagé des réformes managériales pour consolider son positionnement en tant que groupe, moderniser sa gestion, développer et mutualiser l’expertise métier, renforcer la transparence et consolider les principes de bonne gouvernance. Enfin, la quatrième phase a débuté en 2016 avec le lancement du projet structurant «Cap 2020» qui devrait permettre au groupe de répondre aux défis liés aux changements conjoncturels et à la mise en place de la régionalisation. Le Groupe Al Omrane se positionne, aujourd’hui, comme étant un acteur incontournable du développement territorial durable au Maroc, accompagnant la vision novatrice de la régionalisation avancée.
Durant ces dix dernières années, le Groupe a joué un rôle majeur dans le développement territorial durable au service d’une nouvelle reconfiguration urbanistique de notre pays, comme il n’a cessé de le faire – depuis plus de 40 ans – en apportant son savoir-faire. L’expertise du Groupe s’est concentrée sur la réalisation de programmes d’envergure, notamment la création de villes nouvelles, l’aménagement de pôles urbains, l’éradication des bidonvilles dans le cadre du programme national «Villes sans bidonvilles», la requalification des quartiers sous-équipés, la mise à niveau urbaine des agglomérations, la réhabilitation du patrimoine dans les médinas et les «ksours» et le confortement des constructions menaçant ruine. 

Questions à Badre Kanouni, président du directoire du Groupe Al Omrane

«nous avons peut-être 10 années d’existence, mais en même temps, les établissements qui composent notre Groupe ont plus de 40 ans d’expérience et d’expertise»​

Comment percevez-vous ces 10 années d’existence et plus de 40 ans d’expertise ?
Le Groupe Al Omrane célèbre cette année son dixième anniversaire depuis sa création par l’État. Le Groupe est composé aujourd’hui des 10 établissements publics qui existaient déjà à l’époque et qui intervenaient dans l’habitat, l’aménagement et le développement urbain. Il s’agit des trois sociétés nationales que sont l’ANHI (Agence nationale de lutte contre l’habitat insalubre, ndlr), la SNEC (Société nationale d’aménagement et de construction) et la société Attacharouk qui ont donné naissance à la holding Al Omrane en 2004. C’est un processus assez long qui a permis, en définitive, de transformer les ERAC (les 7 Établissements régionaux d’aménagement et de construction) en sociétés qui ont été intégrées en tant que filiales au Groupe Al Omrane en 2007. C’est pour cette raison que l’on parle de la naissance du Groupe Al Omrane tel qu’il a été voulu par l’État. 
Cependant, nous avons peut-être 10 années d’existence, mais en même temps, les établissements qui composent notre Groupe ont plus de 40 ans d’expérience et d’expertise. L’objectif visé par l’État était d’avoir un groupe qui dispose de toute l’expertise nécessaire, qui soit capable de mutualiser toutes ses forces et ses atouts au bénéfice des projets qu’il réalise sur l’ensemble du territoire national.

Qu’en est-il de l’Académie Al Omrane qui a été officiellement annoncée à l'occasion de la célébration de votre anniversaire ?
Fort de son expérience et de l’expertise cumulée durant plus de 40 ans, une expertise d’autant plus spécifique puisqu’un certain nombre de métiers n’est fait que par Al Omrane et on ne les retrouve nulle part ailleurs sur le marché. Il était important pour nous de mettre en valeur ces compétences internes et de veiller à les conserver au sein du Groupe. 
Lorsque des collaborateurs arrivent au terme de leur carrière et partent à la retraite, leur expertise ne doit pas partir avec eux, il est important de la conserver et c’est l’objectif majeur de cette Académie. Cette expertise est ainsi gardée puis partagée avec l’ensemble des ressources humaines internes du Groupe. 
Dans une deuxième étape, il est question de nous ouvrir sur notre écosystème et notre environnement, et de partager cette expérience avec d’autres acteurs au niveau local et, pourquoi pas, au niveau international.