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Une année jalonnée d'investissements dans l'automobile

Si l’histoire de l’automobile marocaine date de 1959 avec la création de la Somaca, ce n’est qu’en 2012, avec l’implantation de Renault à Tanger, que cette industrie a pris son envol. Une date qui a marqué le début d’un véritable décollage de ce secteur qui pèse aujourd’hui des dizaines de milliards de dirhams à l’export. Le Maroc figure désormais dans les radars des plus grands groupes automobiles et les investissements se multiplient, en attestent les grandes annonces qui ont ponctué l’année 2017. Retour sur les principales réalisations ayant marqué cette industrie en 2017.

Une année jalonnée d'investissements  dans l'automobile

L’année 2017 s’achève sur les chapeaux de roues pour l’industrie automobile. L’année a été jalonnée d’investissements importants pour le secteur, qui confirme son rang de premier exportateur du pays. Signe de cette dynamique industrielle, le lancement, le 11 décembre à Casablanca sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, de 26 investissements industriels d’un montant global de 13,78 milliards de dirhams. «Ces investissements attestent du positionnement affirmé du secteur industriel du Maroc sur des activités à haute valeur ajoutée, ainsi que de la confiance d’opérateurs internationaux de renom dans le programme industriel national. Le Plan d’accélération industrielle et la démarche des écosystèmes sont des leviers réels de l’accélération industrielle en marche», a déclaré, non sans fierté, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, lors de la cérémonie du lancement de ces investissements. Ceux-ci introduisent, en effet, de nouvelles spécialisations au Maroc, renforcent l’intégration locale, densifient le tissu productif et devront générer 11.568 emplois directs.
Quelques jours auparavant, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé au Palais Royal de Casablanca, la cérémonie de signature d’un protocole d’accord entre l’État marocain et le groupe chinois BYD, pour la réalisation d’un écosystème de transport électrique. L’écosystème BYD, qui s’ajoute à ceux de Renault et PSA Peugeot Citroën, porte sur les solutions de transport électrique de BYD (véhicules électriques de tourisme, bus et camions électriques), le Skyrail et les batteries. Ce projet, majeur pour l’industrie automobile locale et premier du genre en Afrique, permettra la création de 2.500 nouveaux emplois directs.
L’arrivée du mastodonte chinois au Maroc atteste de la réussite du Plan d’accélération industrielle du pays qui, en quelques années, a permis d’atteindre des records dépassant les réalisations de certains pays émergents. L’attractivité et le décollage du «Made in Morocco» dans l’automobile est aujourd’hui une «réalité», avait déclaré récemment Moulay Hafid Elalamy au «Matin». Selon lui, «le Maroc a pu atteindre en si peu de temps la taille critique qui lui permet de se positionner en tant que véritable plateforme automobile mondiale». Résultat : leaders mondiaux, constructeurs, équipementiers… se bousculent au portillon pour s’implanter dans le pays, grâce notamment à l’effet d’entrainement des écosystèmes Renault, PSA et sous peu celui de BYD.

L’italien Magneti Marelli s’installe à Tanger
Si l’année 2017 a été marquée par l’arrivée d’un troisième constructeur, elle a été rythmée par plusieurs implantations d’équipementiers et inaugurations d’usines. Fin septembre, l’italien Magneti Marelli, spécialisé dans la production de composants automobiles, a annoncé la construction d’une unité industrielle dans la zone franche Tanger Automotive City. La future usine couvrira une superficie d’environ 20.000 mètres carrés, avec des possibilités d’extension ultérieures. Sa capacité de production, en rythme de croisière, sera d’environ 6 millions de pièces. La production devrait commencer d’ici 2019, avec l’emploi progressif d’environ 500 salariés d’ici 2025. Le projet nécessitera un investissement global de 37 millions d’euros.

Faurecia se renforce au Maroc pour fournir PSA
Du côté de l’écosystème PSA, c’est Faurecia, l’un des principaux équipementiers automobiles mondiaux, qui vient renforcer cet écosystème en inaugurant le 13 juillet une nouvelle usine au Maroc, à Salé. L’usine, qui s’étend sur 12.800 mètres carrés, représente un investissement de 170 millions de dirhams. Elle a généré plus de 1.300 emplois, avec la perspective d’accueillir 1.800 salariés à terme. Faurecia produit chaque jour 10.000 coiffes cuirs et textiles de sièges automobiles à Salé, notamment pour Peugeot et ses véhicules 3008 et 5008. «Le niveau de formation des salariés, leur savoir-faire reconnu dans les métiers du textile et l’installation d’outils de production ultramodernes et connectés font de l’usine de Salé une référence industrielle», avait souligné le ministère de l’Industrie.

Un investissement de 1,183 milliard de DH pour AGC Automotive Induver Morocco
Non loin du site de Faurecia, une nouvelle usine de verre automobile devra voir le jour. AGC Automotive Induver Morocco a commencé, le premier trimestre 2017, la construction de son usine faisant partie de l’écosystème PSA. Fruit d’une joint-venture entre AGC Automative, leader mondial dans le vitrage automobile, et Induver Morocco, cette unité industrielle sera spécialisée dans la production du verre trempé pour lunettes-arrières et vitres latérales ainsi que du verre feuilleté pour pare-brise. Le projet porte sur un investissement de 1,183 milliard de dirhams et permettra la production de 1,1 million de carsets par an, la création de 625 emplois et générera un chiffre d’affaires à l’export d’un milliard de dirhams. L’usine devrait être opérationnelle en 2019. 

Leoni poursuit son plan de développement au Maroc
À Bouznika cette fois-ci, une nouvelle unité de production a été inaugurée par le groupe allemand Leoni, principal fournisseur européen de câbles et de systèmes de câbles pour le secteur de l'automobile. Le projet s’inscrit dans le cadre d’un plan d’investissement du groupe au Maroc, consistant en le développement sur la période 2017-2022 d’un écosystème Leoni au Maroc. L’investissement global prévu par Leoni dans le pays s’élève à 650 millions de dirhams avec la création de plus de 11.000 nouveaux emplois directs, à terme, sur l’ensemble des sites au Maroc, dont plus de 3.000 emplois pour la seule usine de Bouznika, portant ainsi l’effectif total employé par le Groupe au Maroc, à terme, à plus de 17.400.
Par ailleurs, en juillet 2017, plusieurs conventions d’investissements ont été signées dans le cadre de la mise en œuvre des écosystèmes industriels dans l’automobile. Parmi elles, celles paraphées avec le chinois Xiezhong qui lancera une unité spécialisée dans les systèmes de conditionnement d’air et celle avec Electroplast pour le traitement de surface ainsi que l’unité de Lear Corporation Automotive, spécialisé dans l’électronique embarquée. Autres investissements contribuant à renforcer l’intégration locale, ceux de Knauf et de Hispamoldes qui vont opérer dans l’injection plastique. La joint-venture entre Dolidol et l’espagnol Jobelsa sera, elle, spécialisée dans la fabrication de coiffes de sièges et de sièges complets.
L’année 2017 aura donc été un bon cru pour l’industrie automobile marocaine. Le pays figure désormais dans le radar des investisseurs mondiaux. L’ambition est de positionner le Royaume parmi le top 5 des destinations mondiales du secteur automobile. Et le Maroc est bien parti pour maintenir le cap des 100 milliards de dirhams de chiffre d’affaires à l’export d’ici 2020 et 1 million de véhicules produits. Un chiffre ambitieux, mais nécessitant, selon des observateurs, l’implantation d’un quatrième constructeur de taille mondiale.

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