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La CGEM plaide pour un renforcement du secteur privé

Le développement d’un secteur privé dynamique est essentiel pour stimuler l’emploi, la croissance et la résilience économique, soulignent les participants à la conférence «Renforcer le développement du secteur privé et l’investissement au Maroc», organisée le 8 décembre à Rabat par la BEI, en partenariat avec la CGEM et Bank Al-Maghrib.

La CGEM plaide pour un renforcement du secteur privé

L’État doit soutenir davantage les entreprises. C’est l’un des principaux messages formulés par les participants, le 8 décembre à Rabat, à la conférence «Renforcer le développement du secteur privé et l’investissement au Maroc». Organisée par la Banque européenne d’investissement (BEI), en partenariat avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et Bank Al-Maghrib (BAM), la conférence a permis aux opérateurs privés de rappeler leurs doléances, notamment l'amélioration du climat des affaires. Abderrahim Bouazza, DG de BAM, a brossé d’emblée un tableau plutôt sombre de l’économie marocaine. «Malgré les efforts entrepris par le Maroc, le processus de convergence de l’économie nationale reste lent. L’essoufflement de la croissance durant les dernières années ainsi que le recul de son potentiel mettent en exergue le faible rendement de l’investissement ainsi que le manque d’efficacité des différentes réformes engagées». À ses yeux, cette situation reflète également l’incapacité de l’économie de tirer profit des différentes fenêtres d’opportunités qui s’ouvrent, notamment le dividende de sa transition démographique et la stabilité politique et sociale dont elle jouit, pour accélérer son développement économique et social, selon Bouazza. Cette lenteur de la croissance a eu des incidences sur les créations d’emplois qui demeurent faibles, creusant davantage le chômage se situant à plus de 9%. Bank Al-Maghrib précise, par ailleurs, que l’économie nationale continue de souffrir de certaines limites structurelles, et ce, en dépit des différentes stratégies sectorielles mises en place par le gouvernement.

Trois principaux constats ont ainsi été dressés par BAM, à savoir un processus lent de transformation de la structure de l’économie nationale, une offre insuffisante de compétences et une lente amélioration du climat des affaires. Des constats partagés par Hakim Marrakchi, vice-président de la CGEM. Selon ce dernier, la création de richesses et d'emplois est tributaire d’éléments de la compétitivité globale du pays tels que les infrastructures, le capital humain, l’innovation, un corpus réglementaire et normatif cohérent et efficient, ainsi qu’une fiscalité incitative. Pour la CGEM, atteindre une croissance inclusive et forte passe surtout par 4 leviers, à savoir la compétitivité des entreprises, leur renforcement sur le marché local, leur internationalisation et une promotion plus intelligente des investissements étrangers directs. Dans ce sens, Marrakchi recommande au gouvernement de mettre en place des mesures facilitant la vie aux entreprises marocaines. «Être compétitif suppose de lutter contre les surcoûts subis qui grèvent la capacité de nos entreprises à affronter la compétition internationale, comme pour le coût du travail qui a augmenté. Il nous faut également travailler dans un environnement où les règles de concurrence loyale sont respectées. Or l’informel, la contrebande et la sous-facturation sont en train de détruire le tissu économique organisé, qui offre des emplois décents et contribue aux recettes fiscales», se désole le vice-président de la Confédération. La CGEM milite également pour des procédures administratives simplifiées et une amélioration du climat social à travers la réglementation du droit de grève et la réforme du Code du travail «qui a maintenant 13 ans et a été imaginée dans un contexte aujourd'hui désuet», lance Marrakchi. 


Témoignage de Román Escolano, vice-président de la BEI

«Il faut faciliter l’accès aux financements» 

«De 2007 à 2017, la BEI a financé pour plus de 15 milliards d’euros des projets dans la région Afrique du Nord/Moyen-Orient (MENA), notamment dans les secteurs des transports, de l’éducation, de l’eau, de l’assainissement et de la santé et de l’énergie. Sur ces 15 milliards, presque 4 ont été destinés au Maroc. En 2017, la BEI financera pour plus de 300 millions d’euros de projets au Maroc. Dans une récente enquête sur les entreprises menée par la BEI, le groupe Banque Mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), les entreprises de la région considéraient que les trois principaux obstacles à l’investissement étaient l’instabilité politique, les problèmes d’électricité et les accès aux financements. Pour le Maroc, les préoccupations des entreprises étaient différentes, car les obstacles les plus importants étaient l’environnement des affaires, le manque d’instruction de la main d’œuvre et la concurrence déloyale par des entreprises du secteur informel. Pour résoudre ces problèmes et renforcer le secteur privé, il faut donc investir en infrastructure, éducation, mais il faut aussi faciliter l’accès aux financements et conduire des réformes qui encourageront les entreprises à se formaliser. Nous devons contribuer à améliorer la qualité de vie de la population, en particulier l’emploi des jeunes, et développer leurs compétences.»

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