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Chasseur de têtes, une prestation «clé en main»

Recruter la perle rare. C'est le souci de près de 86% des patrons en Afrique. Dans un environnement extrêmement concurrentiel et digitalisé, un bon recrutement peut certainement faire la différence. Dans cette perspective, les entreprises sont en train d'optimiser leurs méthodes en se dotant de moyens efficaces leur permettant d’engager, de retenir et de fidéliser les talents. C’est la mission des chasseurs de têtes qui répondent à des exigences très spécifiques telles la confidentialité, l'éthique, l'adéquation d’un profil à un système de valeurs…

Chasseur de têtes, une prestation «clé en main»

À l’heure de l’accélération technologique, de l’éclosion de nombreux nouveaux métiers, la pénurie de talents guette toujours un grand nombre d’entreprises aussi bien au Maroc que dans le reste du monde. En témoignent les nombreuses études effectuées dans ce sens auprès des entreprises. Citons à titre d’exemple celle publiée en 2016 par le cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) qui confirme les inquiétudes des patrons qui peinent à se rendre attractifs auprès des talents rares. 

Selon les résultats de cette enquête, la préoccupation en pénurie de talents concerne 86% des patrons africains contre 73% seulement à l’échelle mondiale. Un chiffre très inquiétant et qui devrait provoquer la réaction des responsables «recrutement» appelés à se remettre en question. Pour ne pas passer à côté de la perle rare, recourir à un chasseur de têtes peut servir de remède efficace.

Toutefois, avant d’évoquer les avantages du recours à ce type d'intermédiation dans le domaine du recrutement, il faut d'abord s'interroger sur le rôle ainsi que la manière dont le chasseur de têtes fonctionne. Selon Alexandra Montant, DGA de Rekrute.com, «la chasse de têtes est le fait d’approcher en direct les candidats répondant au mieux aux critères d’exigence d’une entreprise pour un poste donné. Cela est donc une démarche de recherche pointue qui nécessite des compétences clés». Au rang des compétences clés, citées par l’experte, on repère : «une très bonne compréhension du métier RH pour comprendre les attentes d’une entreprise et définir précisément qui fera l’affaire. Après, une très bonne connaissance du tissu économique local. Il faut, en effet, savoir dans quelle structure on peut trouver ce profil. Le chasseur de têtes doit disposer de très bonnes connaissances informatiques pour accéder aux coordonnées de l’entreprise et, idéalement, du candidat». De nos jours, il est impossible de dissocier la fonction de chasseur de têtes de celle de commercial, insiste le DGA de Rekrute.com en expliquant que le chasseur de têtes «doit être un très bon commercial pour pouvoir “approcher” le candidat clef, mais aussi le “convaincre” d’accepter une rencontre et d’être à l’écoute d’une nouvelle opportunité de carrière». Comment cela pourrait-il fonctionner en pratique ? Mehdi El Yousfi, directeur général du cabinet Diorh, distingue deux types de démarches : une démarche continue d’enrichissement, de qualification et d’animation du vivier de talents et de compétences sur le marché et une démarche projet de réponse à un mandat de recrutement confié par une entreprise. Pour cet expert, le vrai chasseur de têtes adapte son approche de sourcing aux spécificités du profil à recruter et s’appuie sur une approche directe qui consiste à identifier, cartographier puis approcher, en toute confidentialité, les profils cibles sur le marché. Et c’est cette confidentialité qui reste au cœur de ce métier. À en croire un chasseur de tête qui préfère garder l’anonymat : «Notre profession est une des professions où la confidentialité est incontournable. Il s’agit d’un pacte de confiance qui nous permettra d’assurer une coopération efficace avec nos clients pour examiner et étudier efficacement leurs besoins. Sans cette condition basée sur la transparence, la clarté, le respect de l’autre, la loyauté, la confiance, la conscience et la transparence, cette coopération ne peut en aucun cas se bâtir et donner ses fruits». 

Autre avantage déjà cité est l’approche directe du candidat. «Il faut savoir que plus on monte en expérience et plus l’approche directe est un outil qui nous concerne. Cependant, plus on monte en expérience, et moins les postes sont nombreux. Il faut donc privilégier tous les moyens de recherche lorsque l’on décide de se mettre à nouveau sur le marché. Portails emploi, réseaux, cabinets, relations… il ne faut mettre de côté aucune opportunité de se faire remarquer… et recruter !», fait savoir Mme Montant. À cet avantage s’ajoute le gain de temps et d’investissement. En effet, la chasse fait gagner aux recruteurs clients un temps précieux : (définition du poste, publication de l’annonce, entretien d’embauche, évaluation du profil…). Grâce à cette prestation «clé en main», l’entreprise gagne en compétitivité en privilégiant l'efficience des ressources. À la question de savoir si les chasseurs de têtes perdent de leur efficacité à l’ère des réseaux sociaux, M. El Youssfi, qui n’est pas du même avis, souligne que «ni les réseaux sociaux, ni les jobboard ni aucune autre plateforme de recrutement ne peuvent (à court moyen terme à tout le moins) remettre en question le rôle des chasseurs de têtes. Tous ces outils sont complémentaires et donc partenaires». Il recommande aux candidats de considérer les chasseurs de têtes comme des experts «à même de les éclairer sur les opportunités du marché, sur ses tendances… et même de leur apporter également du conseil et de la compétence, notamment sur la manière de valoriser leurs parcours, de préparer leurs entretiens de recrutement…».  À cet égard, «les prestataires doivent être de vrais experts et savoir démontrer leur valeur ajoutée qui est réelle. Mais cela est vrai dans tous les autres métiers du service où les systèmes d’information ont pris une grande place…», conclut Mme Montant.


Alexandra Montant, DGA de Rekrute.com

«La chasse de têtes est le fait d’approcher en direct les candidats répondant au mieux aux critères d’exigence d’une entreprise pour un poste donné. Tous les postes peuvent donner à une recherche de ce type, surtout lorsque l’entreprise est exigeante sur le profil recherché. Mais aussi quand le profil est rare. Les candidats dans ce cas sont souvent dans une recherche passive et font rarement des démarches pour changer de postes, étant plutôt habitués à être approchés. La chasse a donc plus souvent lieu pour des postes de cadres pointus ou dirigeants. Pour se faire repérer par des chasseurs de têtes, il faut être visible sur la Toile internet tout d’abord, car c’est l’outil préféré des chasseurs de têtes. Il faut donc avoir un profil complet, et à jour, sur les portails emploi, par exemple. Truffer son CV de mots clefs en détaillant bien ses expériences et expertises pour ressortir efficacement sur les moteurs de recherche. Mais cela ne doit pas aussi mettre de côté les autres méthodes comme le réseau professionnel, qui reste un des moyens les plus efficaces d’être approché ! Aujourd’hui plus que jamais, les prestataires doivent être de vrais experts et savoir démontrer leur valeur ajoutée qui est réelle. Mais cela est vrai dans tous les autres métiers du service où les systèmes d’information ont pris une grande place… ».

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