Les travaux de la deuxième partie ainsi que la cérémonie de clôture du Forum Crans Montana se sont déroulés à bord du navire amiral GMV Rhapsody (la première partie a eu lieu sur terre ferme, à Dakhla). Lors de cette deuxième phase, les participants se sont penchés sur plusieurs thématiques. Il a ainsi été question, entre autres, du rôle des nouveaux médias et d’internet ainsi que des enjeux et des opportunités qu’ils représentent. À cet égard, les participants ont essayé de répondre à deux questions : comment le digital fait-il évoluer les pratiques politiques en Afrique ? Et quel est l'impact des réseaux sociaux sur l'opinion publique et la mobilisation politique ?
Les passagers du GMV Rhapsody participant au débat ont admis que les nouveaux médias (blogs, réseaux sociaux) offrent une opportunité inédite pour les pays peu couverts par les médias occidentaux de mettre en avant leur image et faire entendre leurs voix. Les panélistes intervenant à cette occasion ont souligné que les réseaux sociaux permettent également aux institutions et entreprises du secteur de l’énergie l’accès à l’eau et à l’électricité, de mieux communiquer avec leurs usagers et leurs utilisateurs, ont-ils expliqué. Selon Valentin Grimaud, spécialiste du digital, de la communication d’influence sur internet et des enjeux de réputation pour les pays, on recense un peu plus de 1,7 milliard de comptes sociaux dans le monde (1,2 milliard de comptes Facebook, le reste étant réparti entre Twitter et YouTube).
Selon lui, on compte 4 milliards de vues sur YouTube chaque jour, dont 25% sur des appareils mobiles. En ce qui concerne le continent africain, il a souligné qu’il représentait aujourd’hui 7% d’accès aux réseaux sociaux sur mobile dans le monde, ce qui correspond à 85 millions de personnes.
Une autre partie des débats a porté sur «L’Afrique et la nouvelle économie maritime mondiale : espoirs et préoccupations». Les participants ont considéré que l’espace maritime est le principal levier de développement économique et de progrès pour l’Afrique. Ce qui requiert une interconnexion et une optimisation des corridors intérieurs sécurisés.
Sur un autre registre, il a été question de l’amélioration de la gestion des ressources naturelles en Afrique. Un appel a été lancé pour promouvoir une distribution des revenus plus équitable et de meilleures conditions de travail et rééquilibrer la chaine de valeur en valorisant les ressources naturelles du continent. Les organisateurs du Forum Crans Montana ont tenu à exprimer leur grande satisfaction de la tenue au Maroc pour la troisième fois de cette rencontre internationale au Maroc, notamment à Dakhla. C'est ce que nous a affirmé Pierre-Emmanuel Quirin, président du Forum de Crans Montana.
Pierre-Emmanuel Quirin, président du Forum de Crans Montana
«Dakhla est incontestablement un hub de coopération entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne»
«La plus grande satisfaction de cette troisième édition c’est de voir que l’enthousiasme ne faiblit pas. On sent une réelle dynamique qui est à l’œuvre depuis quelques années maintenant et qui fait que le nom de Dakhla résonne aux quatre coins du monde. C’est le premier succès. Le deuxième est que nous voyons chaque année plus de participants qui souhaitent prendre part au Forum et plus de pays qui sont représentés qualitativement. Il y a des Chefs d’État, des premiers ministres, des ministres, des organisations internationales… On peut donc dire que ce Forum, petit à petit, est devenu vraiment incontournable dans l’agenda de toute haute personnalité qui souhaite prendre la mesure de ce qui est l’Afrique aujourd’hui et des défis qu’elle a à relever. Géographiquement et au moment où la coopération entre le Maroc et l’Afrique, et encore plus particulièrement l’Afrique subsaharienne, se renforce, Dakhla apparait incontestablement comme un hub de coopération entre le Maroc et toute cette région. Tout est en germe pour que Dakhla devienne incontestablement un hub stratégique de coopération entre le Maroc et ses voisins africains, mais aussi une voie assez naturelle de coopération entre les pays européens au Nord, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Ce qui s’est passé à Tanger au Nord est en train de se passer à Dakhla aujourd’hui à la faveur d’une vision claire. Les projets en tourisme écoresponsable, les projets au niveau du port… dénotent une bonne gouvernance et la stabilité dont jouit le Maroc. Cette projection dans l’avenir se fait d’abord au bénéfice du territoire et au bénéfice des populations. Ce qui est magnifique dans le cas du Maroc, c’est que cette expérience et cette ambition sont offertes en partage avec tous les pays de bonne volonté qui sont prêts à coopérer.»
