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Clôture en apothéose de Tanjazz à Tanger

La 18e édition du festival Tanjazz s'est achevée dimanche. Une programmation riche et diversifiée en termes de genres musicaux était prévue pour le week-end, faisant ainsi le bonheur des festivaliers venus nombreux écouter le jazz sous toutes ses formes.

Clôture en apothéose de Tanjazz à Tanger

Des artistes au top de leur forme et un public mélomane ont fait de la clôture de la 18e édition du festival Tanjazz un événement réussi. Le festival, organisé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, du 14 au 17 septembre dernier, sous le thème : «Nouvelles voix du Jazz», a pris fin dans une ambiance de fête, pour le plus grand bonheur du public venu nombreux pour assister aux différents spectacles. Selon les statistiques annoncées par la direction du festival, entre 6.000 et 7.000 personnes ont assisté aux différents spectacles programmés au Palais des institutions italiennes. «Si l'on prend en compte le public ayant assisté aux concerts gratuits à l'espace BMCI Ville, on peut dire que quelque 10.000 personnes ont pris part au festival Tanjazz cette année», précise Nacer Amiar, directeur de Tanjazz. Les organisateurs avaient en effet prévu un programme riche où des artistes interprétant différents genres de Jazz se sont produits sur les sept scènes du festival.

Morgane Ji, la «Creole Queen»

À la fois auteure, compositrice et interprète, Morgane Ji a séduit le public de la scène BMCI Ville avec sa voix unique et son style métissé qui rappelle son origine réunionnaise. Elle a chanté plusieurs de ses tubes comme : «Time Bomb», «Woman Soldier» ou «Tell Me Who I Am». Des chansons où elle mêle sa voix polymorphe à de la musique Jazz-Rock et des sonorités brutes et technoïdes. Un univers musical qu'elle a créé avec le réalisateur artistique E.r.k. et qui a beaucoup plu à la foule nombreuse venue découvrir cette artiste décrite par la presse de Londres comme une chanteuse «phénomène».

Nicolle Rochelle & Hot Antic Jazz Band, voyage dans le passé

Autre scène, autre ambiance. Le public du Tanjazz Club a vécu une expérience particulière en assistant au spectacle proposé par Nicolle Rochelle et les Hot Antic Jazz Band. Chanteuse aux multiples cultures (afro-américaine, native américaine, anglaise, jamaïcaine et costaricaine). Nicolle a grandi entre New York et le New Jersey, elle a présenté au public de Tanjazz 2017 le projet «Joséphine Baker» réalisé avec un orchestre de sept musiciens. Ce dernier, créé à Nîmes en 1979, avait pour ambition de faire revivre la musique «hot» de Chicago relative à la fin des années 1920 et 1930. Si ces dates semblent bien anciennes, c'est avec joie et bonne humeur que le public s'est laissé emporter par les sonorités dansantes de ces années-là et a rejoint sur scène les danseurs professionnels : Ada & Robin, et Melanie & Thomas.

Izah, la reine de la soul music

Elle a conquis le public par sa douceur, sa beauté et sa belle voix. Malgré son jeune âge et n'ayant lancé son premier album «Izahblues» qu'en 2013, Izah a réussi à s'imposer sur la scène musicale espagnole comme l'une des meilleures jeunes voix, au point d'être surnommée la «reine de la soul music espagnole». À Tanjazz aussi, l'artiste s'est fait remarquer par son style R’n’B contemporain, mélangé au Jazz et à la soul music.

Bobby & Sue, la douceur du blues

Amis de longue date, c'est en 2006 que Violaine et Brendan décident de se lancer dans la musique et former le duo Bobby & Sue autour des musiques américaines jazz et blues. Inspirés par Ella Fitzgerald, Nina Simone, Billy Holidays, Aretha Franklin ou Ray Charles, entre autres, les deux chanteurs ne se font accompagner que par les sons du piano ou de la guitare, joués par Bobby pour reprendre les standards de blues, de jazz, de soul et de folk. «Au début, on a commencé par des reprises de jazz et de blues et on jouait dans des petits restaurants à côté de chez nous, mais aujourd’hui nous composons notre propre répertoire, en y ajoutant toujours quelques reprises des standards et presque chaque année on se produit à l'étranger et on participe à beaucoup de festivals», indiquent les deux artistes qui en sont à leur troisième album : «Spinning Mind». Ce dernier, sorti il y a un an et demi, marque une véritable évolution pour le duo, qui d'ailleurs annonce être déjà en préparation du prochain album. «Nous allons bientôt commencer à écrire de nouvelles chansons. Nous n'avons pas encore fixé de date, mais nous comptons sortir un nouvel album pour 2019».

Vocal Tempo, le coup de cœur

Si tous les artistes réunis à cette 18e édition du Tanjazz ont profondément marqué le public, chacun dans son style, les Vocal Tempo font partie de ceux qui ont fait l'unanimité. En effet, le concert offert par le groupe, qui s'est fait remarquer en 2008, en remportant la version espagnole de l'émission «The X Factor», a été l'un des plus réussis lors du festival.Et pour cause, les cinq artistes cubains ne forment pas un groupe comme les autres. Leur particularité : chanter et jouer de la musique… sans instruments de musique. En effet, les artistes ont impressionné le public par leur vocalise imitant les sons d'un orchestre complet seulement avec leur bouche et reprenant avec brio les standards de la musique jazz-latino, pour le plus grand bonheur du public qui a transformé la scène en piste de danse. 


Questions à Nacer Amiar, directeur de Tanjazz

«Le Jazz dans tous ses états» sera le thème de la prochaine édition

Quel bilan faites-vous de cette 18e édition ?
On peut dire qu’au bout de quatre jours de musique de jazz, qui a réuni 120 artistes autour de 55 concerts durant lesquels on a pu présenter au public tangérois, marocain et espagnol (qui a eu une grande influence cette année grâce à un travail qui a été fait par une équipe spécialisée), le résultat est satisfaisant. Je pense que cette 18e édition est une édition générationnelle. En effet, nous avons constaté que notre public demeure le même, mais qu'il évolue au fil des années. On a connu des gens qui sont venus très jeunes et qui ont grandi avec ce festival et qui aujourd'hui viennent avec leurs enfants. Donc je pense que c'est une approche très intéressante sur le plan sociologique et, en même temps, on est content d'être à l'origine de cet événement, parce que ça démontre qu'on défend quelque chose de très important en ces temps de tension où le vivre ensemble est recherché par tout le monde. Pendant quatre jours, on a vu des gens de différentes cultures circuler dans les allées tout sourire. Donc le pari est gagné pour nous.

Qu'avez-vous prévu pour l'édition 2018 du festival ?
La 19e édition de Tanjazz aura lieu du 21 au 24 septembre 2018 et sera placée sous le thème : «Le Jazz dans tous ses états». Ce sera donc une ouverture sur toutes les sensibilités de jazz moderne, Jazz contemporain, afro-jazz, électro-jazz… et bien sûr il y aura toujours une base de jazz classique, ainsi que des voix de jazz qui constituent la racine même de ce que les gens attendent d'un festival. Il ouvrira aussi l'éventail de quelque chose qui sera toujours le symbole de ce festival, à savoir la découverte et les nouveaux talents.

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