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Comment gérer un collaborateur narcissique

L’entreprise, à l’image de la société, regroupe tous types de personnalités avec des modes de fonctionnement différents et dont certaines sont plus difficiles à gérer que d’autres. Le collaborateur narcissique fait partie de ces personnalités qui peuvent poser problème et auxquelles le manager doit réserver un traitement particulier s’il veut sauvegarder la cohésion de son équipe. Les détails avec Malgorzata Saadani, coach, consultante certifiée ICC et DG d'ANC Communications.

Comment gérer un collaborateur narcissique
Le besoin permanent de se démarquer et d'être au-devant de la scène ou encore le soin excessif apporté à l’apparence sont parmi les paramètres indiquant les traits narcissiques d’un individu.

Éco-Conseil : Comment reconnaître un collaborateur narcissique ?
Malgorzata Saadani : Une personne narcissique est tout d’abord en constante auto-admiration, de sa personne et de ses performances et exploits, réels ou imaginés. Elle témoigne d’un manque total d’autocritique saine et constructive, ce qui peut la mener facilement à l’excès de confiance en soi et à l’erreur éventuelle qui en résulte, voire au ridicule. Son égocentrisme poussé à l’extrême nuit également à son relationnel, par le dédain qu’elle témoigne aux autres et par sa tendance à traiter les gens comme des outils au service de sa propre gloire. La manière la plus simple de reconnaître les traits narcissiques chez un collaborateur ou un collègue consiste à l’écouter et l’observer attentivement. L’utilisation trop fréquente du «je» et du «moi» (à ne pas confondre avec l’utilisation justifiée et assumant la prise des responsabilités normale), le besoin permanent de se démarquer et d'être au-devant de la scène (encore une fois, à ne pas confondre avec l’esprit de compétition sain) ou encore le soin excessif apporté à l’apparence – sont autant de paramètres indiquant un trait narcissique chez la personne.

Est-il possible de gérer ce genre de personnes ? Comment ?
Si le narcissisme est très prononcé et tend même vers la pathologie psychiatrique, il est assez difficile de gérer une telle personnalité. N’oublions pas que le manager n’a ni la vocation ni les moyens d’être le médecin traitant de ses collaborateurs. En revanche, un narcissique «moyen» demande juste un bon cadrage et peut être très performant dans le domaine de sa compétence technique. Compte tenu du fait que l’attitude narcissique d’un membre de l’équipe est très irritante à long terme pour les autres collaborateurs, le manager doit surtout veiller à maintenir la cohésion de son équipe et n'intervenir qu'en cas de besoin pour recadrer.
Pour gérer tout type de personnalité perturbée, le manager doit faire preuve de sens d’observation et de capacités de communication factuelle. Face à un collaborateur narcissique, il faudra tempérer son individualisme afin de l’intégrer – dans la mesure du possible – au sein des équipes. Il sera aussi très important de le complimenter pour le travail bien fait et de lui témoigner de la reconnaissance publiquement pour davantage d’effet. Si ses compétences techniques sont vraiment hors du commun, cette stratégie de gestion douce pourra produire de très bons résultats pour l’entreprise. Ainsi, si le trait narcissique fort a comme impact de semer la zizanie et d'entraver le bon fonctionnement et l’atteinte des objectifs de l’entreprise, celle-ci peut être obligée de se séparer d’un tel collaborateur.

Est-il recommandé de faire appel à un spécialiste ou même de le congédier ?
Tout d’abord, il faut se dire que ni au travail ni dans la vie courante on ne peut changer la nature profonde d’une personne contre son gré. Par contre, dans l’intérêt commun, on peut l’inviter à faire un effort pour se rendre compte de ce qui dérange les collègues ou les clients et apprendre certaines formes de bonne communication et de savoir-être social. À ce titre, un bon coaching individuel pourrait aider la personne à rectifier sa manière de considérer son environnement et ses interactions. Bien sûr, dans les cas extrêmes, l’entreprise peut toujours envisager de se séparer d’un collaborateur à problèmes. Et si cela se produit, c’est habituellement suite à ses manquements aux devoirs, des violations des bonnes pratiques ou du règlement interne ou à ses échecs spectaculaires dans ses missions, dus entre autres à la surestimation de ses propres compétences et à sa réticence vis-à-vis du travail d’équipe.

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