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Les conflits armés accentuent de 6 fois la sous-alimentation des populations

L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation a présenté au Caire l'édition 2017 du «Panorama régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition au Proche-Orient et en Afrique du Nord». Dans cette région du monde, 27% de la population des pays touchés par des conflits armés ont souffert de sous-alimentation au cours de la période 2014-2016. C'est six fois plus que la part de la population sous-alimentée dans les pays épargnés par les guerres.

Les conflits armés accentuent de 6 fois  la sous-alimentation des populations
En Irak, où les conflits ont entraîné une baisse de 58% du PIB, 30% de la population ont besoin d'une aide humanitaire et 9% d'une aide alimentaire. bPh. FAO

L'édition 2017 du rapport «Panorama régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition au Proche-Orient et en Afrique du Nord (MENA)», publié par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) met en lumière l'impact des conflits armés sur la prévalence de la sous-alimentation. Dans les pays de la région MENA directement touchés par des conflits, on comptait 27,2% de personnes chroniquement affamées ou sous-alimentées au cours de la période 2014-2016. C'est six fois plus que la part de la population sous-alimentée dans les pays non touchés par des conflits (4,6% en moyenne) rapporte la FAO. Ces guerres aggravent une situation déjà précaire dans cette région du monde essentiellement composée de pays en développement à revenu intermédiaire où la faim chronique touche généralement moins de 5% de la population et les rend comparables aux pays les plus pauvres du monde. En juin 2016, la FAO avait attribué au Maroc un prix en récompense de ses «progrès remarquables» déployés en matière de lutte contre la faim. Cette distinction, remise au ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, récompense le Royaume pour avoir réduit la prévalence de la sous-alimentation de 6,7% en 1990-1992 à moins de 5% en 2011-2013. Au cours de la même période, le nombre de personnes sous-alimentées est tombé de 1,7 million en 1990-1992 à 1,6 million en 2011-2013. Dans les pays en guerre, le rapport de l'Organisation onusienne cite l'exemple de la Syrie où les violences ont fait chuter de 67% le produit intérieur brut (PIB). Selon les estimations de la FAO, quelque 70 à 80% de Syriens ont actuellement besoin d'aide humanitaire, tandis que 50% ont besoin d'une aide alimentaire. Le même constat est également valable pour l'Irak où les conflits ont entraîné une baisse de 58% du PIB, 30% de la population ont besoin d'une aide humanitaire, tandis que 9% ont besoin d'une aide alimentaire. 
Au Caire où le rapport a été présenté, le représentant régional de la FAO, Abdessalam Ould Ahmed, a souligné «le besoin croissant de mettre en œuvre des politiques et des pratiques globales et à long terme pour atteindre l’objectif “Faim Zéro” d'ici à 2030». Il a ajouté : «Lorsque les pays de la région souffrent d'une escalade des conflits, la tâche consistant à affronter les problèmes pressants de la malnutrition, de la pénurie d'eau et du changement climatique devient plus difficile, mais en même temps plus urgente». 

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