Le Chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, doit réunir ce samedi un Conseil des ministres extraordinaire pour entamer le processus de suspension de l'autonomie de la région catalane. Madrid, qui brandissait depuis quelque temps la menace de cet article de la Loi fondamentale l’autorisant à suspendre l’autonomie d’une région pour l’intérêt général de l’Espagne, vient de passer de la parole aux actes, en annonçant la tenue samedi d’un Conseil des ministres extraordinaire pour donner le coup d’envoi de cette décision inédite dans l’histoire de la démocratie espagnole. Cette décision intervient après épuisement des deux délais accordés par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy au Chef du gouvernement catalan, Carles Puigdemont, pour clarifier s’il a déclaré ou non l’indépendance de la Catalogne. Dans sa première réponse lundi dernier à la demande officielle du gouvernement central, Puigdemont avait sollicité un délai de deux mois pour négocier avec Madrid une sortie politique de la crise en Catalogne, sans préciser s’il a déclaré ou non l’indépendance.
Le chef de l’exécutif catalan a adressé jeudi une seconde lettre à Rajoy dans laquelle il a menacé, cette fois-ci, de faire voter officiellement la déclaration d’indépendance de la Catalogne. «Si le gouvernement persiste à empêcher le dialogue et poursuit la répression, le parlement de la Catalogne pourra procéder, s’il le juge opportun, de voter de manière officielle la déclaration d’indépendance qu'il n’a pas votée le 10 octobre», lit-on dans cette lettre de Puigdemont au Chef du gouvernement central.