Les discussions d'Astana sur la Syrie commenceront le 23 janvier et ont pour objectif de bâtir un solide cessez-le-feu dans tout le pays, à l'exception des zones tenues par les jihadistes. Elles sont organisées par les parrains des protagonistes : la Russie et l'Iran, qui appuient le régime, et la Turquie, soutien des rebelles. Si les pourparlers d'Astana étaient un succès, ils pourraient ouvrir la voie à des négociations sous les auspices de l'ONU le mois prochain à Genève. «Tous les groupes rebelles y vont. Tous ont donné leur accord», a affirmé Mohammad Allouche, un dirigeant du groupe rebelle Jaïch al-Islam (l'Armée de l'Islam), surtout implanté dans la banlieue de Damas.
Ahmad al-Othman, de la fraction Sultan Mourad, implanté dans le Nord, a également indiqué à l'AFP que les groupes rebelles avaient «décidé d'aller aux pourparlers».
Les protagonistes devraient se retrouver «probablement» face à face, contrairement à ce qui s'est passé jusqu'à présent à Genève, où toutes les négociations, placées sous les auspices de l'ONU avec l'appui des États-Unis et de la Russie, étaient indirectes.
Selon Ahmad Ramadan, membres de la Coalition nationale de l'opposition, l'objectif de ces discussions est de renforcer le cessez-le-feu établi le 30 décembre, «tandis que les détails du processus politique seront discutés à Genève».
Toutes les précédentes initiatives diplomatiques ont échoué à mettre fin à la guerre, qui a fait plus de 310.000 morts depuis mars 2011 tandis que la moitié de la population est déplacée.
«Ce qui nous a poussés à donner notre accord à Astana, c'est que le thème exclusif des pourparlers consiste à renforcer le cessez-le-feu, et donc la délégation (rebelle) sera purement militaire avec en appui une équipe technique en matière politique et juridique» fournie par le Haut Comité de négociation de l'opposition (HCN), a confié à l'AFP Oussama Zabou Zeïd, conseiller juridique des factions rebelles.
Initié après la chute de la partie rebelle d'Alep en décembre, ce cessez-le-feu est globalement respecté. Le président syrien Bachar al-Assad s'est récemment déclaré «optimiste» sur les négociations, affirmant être prêt à négocier avec une centaine de groupes rebelles, avait indiqué à l'AFP un député français l'ayant rencontré à Damas. Pendant ces préparatifs, le groupe État islamique poursuit son offensive contre les forces gouvernementales à Deir Ezzor, une ville clé dans l'Est.