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Des perspectives prometteuses pour les relations maroco-indonésiennes

Les relations entre le Maroc et l’Indonésie sont anciennes et exemplaires, avec un cadre juridique déjà existant. Cependant, sur le plan économique et en matière d’échanges commerciaux, un grand effort reste à faire. C’est ce qui ressort d’un débat organisé, hier, par l’Institut royal des études stratégiques au sein de son siège à Rabat, animé par l’ambassadeur de l’Indonésie au Maroc.

Des perspectives prometteuses pour les relations maroco-indonésiennes

L’Institut royal des études stratégiques a réuni, au sein de son siège à Rabat, l’ambassadeur de la République d’Indonésie au Maroc, Syarief Syamsuri, et son staff ainsi que d’anciens ambassadeurs marocains en Indonésie, pour des débats auxquels ont également pris part des économistes et des spécialistes en matière sécuritaire, des représentants du ministère des Affaires étrangères et des représentants d’associations d’amitié Maroc-Indonésie. Le but, était de réfléchir aux voies à emprunter pour rendre plus riches les relations entre les deux pays, notamment sur le plan économique.

En effet, ainsi que l’a souligné l’ensemble des intervenants, les relations sont historiques et exemplaires entre les deux partenaires, au point qu'on peut dire que le problème est qu’il n’y a pas de problèmes. Or, comme l’a souligné le directeur général de l’Institut royal des études stratégiques (IRES), Mohammed Tawfik Mouline, ces relations remontent à 1955 lorsque le Maroc a pris part aux travaux de la Conférence afro-asiatique de Bandoeng. Puis il a cité la première visite du Chef d’État indonésien au Maroc, Soekarno, en 1960. De bonnes relations dont les effets sont apparents sur le plan politique, puisque les deux pays ont les mêmes positions et se soutiennent fortement en ce qui concerne leur intégrité territoriale. Aussi, sur le plan juridique, souligne le directeur général de l’IRES, plusieurs accords et conventions ont été signés entre les deux pays instituant un cadre juridique diversifié propice pour la coopération bilatérale, cadre qui englobe les volets diplomatique, économique, culturel, scientifique et technique. Cependant, et c’est là où le bât blesse, les relations économiques et les échanges commerciaux ne sont pas au niveau souhaité, affirme l’ambassadeur de l’Indonésie à Rabat, Syarief Syamsuri.

En effet, sur ce plan, la coopération demeure insuffisante et connaît une progression faible, passant de 38 millions de dollars en 2001 à 215 millions de dollars en 2016. Les échanges commerciaux entre Rabat et Jakarta ne dépassent guère 0,4% des échanges commerciaux globaux du Maroc. Pourtant, plusieurs secteurs sont prometteurs comme l’agroalimentaire, la pêche, le tourisme, l’industrie automobile ou le bâtiment et travaux publics, des secteurs qui offrent de réelles opportunités à saisir pour approfondir le partenariat bilatéral.

Ce diagnostic fait par M. Mouline est partagé par l’ambassadeur de l’Indonésie à Rabat, qui a mis en avant tous les points communs qui rapprochent les deux pays. Il a cité dans ce sens la religion, l’Islam, les activités agricoles, le tourisme… Il a également souligné lors de ce débat la connaissance mutuelle et le rapprochement des deux peuples, exprimant, lui aussi, son regret que les relations ne soient pas au même niveau sur le plan économique. Il a regretté que les échanges commerciaux aient même baissé en 2016 par rapport à 2014.

L'ambassadeur a ainsi cité quelques actions qui sont en cours pour développer les relations économiques entre les deux pays amis et a annoncé, dans ce sens, des investissements projetés par des Indonésiens au Maroc, espérant que des investisseurs marocains fassent faire de même dans son pays. En termes de perspectives, M. Syamsuri a annoncé que des contacts seraient établis par son pays pour négocier un accord de libre-échange avec le Maroc et devraient démarrer au cours de l’année 2018. Dans le même sens, il a évoqué l’approche de l’annonce du début des travaux d’une équipe qui se penchera sur l’examen des niches et des activités de coopération possibles entre le Maroc et l’Indonésie. Cette équipe commune réunit des cadres du ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique et de l’ambassade à Rabat. Ainsi, selon le diplomate indonésien, les perspectives sont prometteuses.

Par ailleurs, les participants à cette rencontre ont formulé plusieurs recommandations pour fructifier davantage les relations entre les deux pays, notamment sur le plan économique. Un appel a ainsi été lancé pour que des secteurs en particulier soient ciblés. Dans ce sens, celui des banques est le premier à avoir été cité. Celles-ci devront jouer leur rôle pour réunir les hommes d’affaires des deux côtés et pour les encadrer dans leurs actions d’investissement.

Des intervenants ayant une grande connaissance de l’Indonésie ont considéré que le Maroc, à travers le groupe OCP, doit entreprendre les mêmes actions qu’il a menées en Inde. Ce qui devrait aller dans le sens de la stratégie de sécurité alimentaire prônée par Jakarta. Les participants ont également souligné le rôle joué par l’Indonésie au sein de l’Organisation de la coopération islamique et le rôle qu’elle doit continuer à jouer pour un Islam modéré. Ainsi, les deux pays ont été appelés à agir ensemble lutter contre la radicalisation.

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