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Des réserves à la limite du seuil critique

«Les ressources naturelles en eau au Maroc sont parmi les plus faibles au monde», reconnaît le secrétariat d’État chargé de l’Eau. Ce département estime le potentiel des ressources en eau naturelles à 22 milliards de m³ par an, soit l’équivalent de 700 m³ par habitant et par an. Ce ratio est «communément admis comme seuil critique indiquant l’apparition de pénuries et de crise latente d’eau», comme l’indique une étude de ce département ministériel.

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Le Maroc dispose de l’une des plus faibles ressources hydriques au monde, rapporte dans son portail électronique le secrétariat d’État chargé de l’Eau. Si sa position géographique, entre l'Atlantique, la Méditerranée, les chaînes de l’Atlas et le Sahara, lui permet de bénéficier de l’une des réserves de biodiversité la plus riche de la région, en revanche elle pénalise son potentiel en eau. «Le potentiel des ressources en eau naturelles est évalué à 22 milliards de m³ par an. Pour se rendre compte de la faiblesse de ces réserves, il faut avoir à l’esprit que le Maroc dispose actuellement de 700 m³ par an et par habitant». Selon une étude sur les sources de pollution de l’eau réalisée en 2014 par le ministère délégué chargé de l’Eau, ce ratio est «communément admis comme seuil critique indiquant l’apparition de pénuries et de crise latente d’eau».

À ce propos, l’Organisation des Nations unies avertissait, lors du Forum mondial de l’eau qui s’est tenu en 2015 à Daegu et Gyeongbuk, en Corée du Sud, que le Royaume pourrait subir un stress hydrique dans les 15 prochaines années. À cette rareté s’ajoute une répartition spécialement inégale entre les différentes régions. Selon l’étude déjà citée, plus de la moitié de ces ressources sont concentrées dans les bassins du nord et le Sebou couvrant seulement 7% du territoire national.

D’autre part, le secrétariat d’État chargé de l’Eau nous apprend que l'écoulement d’eau de surface varie de quelques millions de m³ pour les bassins les plus arides, tels que les bassins sahariens, du Souss-Massa-Tiznit-Ifni, du Ziz, Rhéris, Guir, Bouâanane et Maïder à des milliards de m³ par an pour les bassins les plus arrosés, tels les bassins du Loukkos, du Tangérois, des bassins côtiers méditerranéens et du Sebou. «Les plus importants systèmes aquifères couvrent une superficie totale de près de 80.000 km², soit environ 10% du territoire», poursuit le secrétariat d’État. Cette répartition géographique inégale est aggravée par la variabilité interannuelle : «Le régime hydrologique de l’ensemble des bassins est caractérisé par une très grande variabilité interannuelle marquée par l’alternance des séquences humides et sèches, intercalées par des années de forte hydraulicité ou de sécheresse sévère. Le bassin de l’Ouergha, à titre d’exemple, l’un des bassins les plus productifs du pays, avec un apport moyen de 2,5 milliards de m³ par an, a enregistré des apports extrêmes variant de 0,1 milliard de m³ en 1994-1995 à 4,2 milliards de m³ en 1996-1997. La quasi-totalité des 4,2 milliards de m³ a été enregistrée durant les mois de novembre et décembre 1996».

Enfin, l’action humaine est la goutte qui fait déborder le vase. La pollution urbaine et industrielle demeure un réel danger : «Les volumes annuels des rejets des eaux usées des villes ont fortement augmenté au cours des dernières décennies. Ils sont passés de 48 à 506,2 millions de m³/an entre 1960 et 2012. Près de 61% de ces volumes sont déversés directement dans l’océan. Le reste (39%) est rejeté dans le réseau hydrographique ou directement dans le sol. Les prévisions établies montrent que ces rejets continueront à croître rapidement pour atteindre 741 millions de m³/an à l’horizon 2030», indique l’étude de 2014.  

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