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El Othmani remplace Benkirane à la tête du gouvernement... et du parti

Le Parti de la justice et du développement vient de tourner la page de Abdelilah Benkirane. Ce dernier a cédé sa place à la tête du gouvernement et du secrétariat général du parti à Saâd Eddine El Othmani. Soutenu par ses ministres, M. El Othmani a décroché la présidence du parti lors du congrès national organisé en décembre.

El Othmani remplace Benkirane à la tête du gouvernement... et du parti

Après plusieurs semaines de débats sur le changement des statuts du Parti de la justice et du développement (PJD) de façon à permettre à l’ancien secrétaire général, Abdelilah Benkirane, de briguer un troisième mandat, l’actuel Chef de gouvernement, Saâd Eddine 
El Othmani, a fini par avoir le dessus. En effet, après avoir gagné la bataille consistant à empêcher Abdelilah Benkirane de se représenter, le «courant des ministrables», comme aiment à l’appeler certains journaux, a conduit M. El Othmani à la tête du secrétariat général du parti.
Porté à la tête du parti de la lampe par les congressistes, dimanche 10 décembre, le nouveau secrétaire général a pu rafler 1.006 sur les 1.943 votes enregistrés. Son rival, le maire de la ville de Fès, un proche de l’ancien secrétaire général, Idriss Azami, n’a pu obtenir que 912 voix, au moment où 25 votes ont été annulés. Toutefois, si M. El Othmani a pu obtenir son mandat, le deuxième de son histoire à la tête du PJD, le parti n’a jamais été aussi divisé.

En effet, les relations entre ses leaders, ainsi que les rapports entre dirigeants et militants ont connu une détérioration inégalée dans l’histoire du parti. Les sorties médiatiques des membres du secrétariat général contre l’ancien premier responsable du parti, Abdelilah Benkirane, s’étaient multipliées, notamment depuis son remplacement par M. El Othmani comme nouveau Chef de l’Exécutif. Sur la liste des leaders en colère contre M. Benkirane, plusieurs occupent des postes ministériels. Ainsi, après Aziz Rabbah, c’est Mustapha Ramid qui s’est rebellé contre son ancien compagnon de route. Dans une longue publication sur son compte Facebook, l’actuel ministre d’État en charge des Droits de l’Homme avait dénoncé clairement les récentes déclarations de l’ancien chef du gouvernement. Pour M. Ramid, la démarche adoptée par M. Benkirane pour faire valoir son combat, lors des dernières législatives de 2016, ainsi que lors de celles de 2011, dénigre les efforts fournis par les autres dirigeants du parti en ces périodes.

Étant le seul membre du secrétariat général ayant choisi à l’époque des législatives anticipées de 2011 de partir en pèlerinage à La Mecque, Mustapha Ramid s’est senti directement concerné par les dernières déclarations de Abdelilah Benkirane. Ce dernier avait affirmé être le seul à avoir fait le nécessaire lors de la campagne électorale «au moment où d’autres ont choisi de partir au Hajj». Pour répondre à ces insinuations, M. Ramid a affirmé qu’il avait participé à cette campagne dès son retour des Lieux saints. «Avec des membres du parti, nous avons sillonné plusieurs régions du Royaume, à savoir Casablanca, Sidi Bennour, Oujda, Berkane, Laâyoune, Boujdour et bien d'autres villes», a-t-il précisé dans sa publication. Aujourd’hui, le Parti de la justice et du développement tourne donc la page Benkirane, qui n’occupe plus aucune fonction officielle. Gardant toutefois sa popularité, notamment auprès de la jeunesse de son parti, le premier Chef de gouvernement après la promulgation de la Constitution de 2011 ne s’est toujours pas avoué vaincu. Refusant de s’exprimer sur son avenir au sein du parti, il n’a toujours pas quitté la vie politique. Il pourra toujours briguer un nouveau mandat de secrétaire général après la fin de celui de M. El Othmani. 

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