Éco-Conseil : Parmi les compétences clés d’un individu est la «réactivité». Pouvez-vous nous en dire plus sur cette compétence ?
Cela suppose que la réactivité repose sur un professionnalisme certain. Comment la stimuler chez un individu ?
Hélas, la réactivité est faiblement stimulable. Tous comme le reste des traits comportementaux, la réactivité est difficilement acquise après un certain âge. Toutefois, le manager peut agir sur certains leviers afin de la stimuler. Parmi les outils les plus évidents et utilisés, je cite la définition des délais. En effet, sans deadline, le salarié risque de «nager» dans son quotidien et oublier les consignes ou ses missions. D’autres managers préfèrent utiliser le reminders (rappels). L’outil informatique facilite une telle pratique managériale qui peut même être programmable.Certains managers à tort ou à raison ont recours aux malus et avertissements afin d’éradiquer ou, au moins diminuer le manque de réactivité. Ceci dépend bien évidemment de la personnalité du collaborateur. Ceci dit, l’intéressement dans les missions et les tâches reste plus fructueux pour obtenir des résultats durables.Il est impératif donc, de bien analyser la personnalité de son collaborateur et d’explorer les éléments de blocage chez lui par rapport au manque de réactivité. La stimulation peut provenir de n’importe quel levier : une implication plus importante au travail, une valorisation, un suivi rigoureux, ou même une sanction des fois. Il s’agit de faire un ancrage mental, si j’ose m’exprimer ainsi, de l’importance de donner suite rapidement aux sollicitations des autres.Un manque de réactivité peut-il coûter au salarié son poste ?
En Occident, on évoque actuellement beaucoup plus l’importance de la pro-activité. Certains considèrent le rappel comme étant déjà un échec. Dans un monde de plus en plus en mouvement et en flux tendu, il devient impératif de s’inscrire dans une logique de pro-activité et d’anticipation. Le cas échant, le collaborateur doit absolument réagir rapidement aux sollicitations professionnelles le concernant. Un manque de réactivité peut être interprété différemment, mais globalement négativement : manque d’intérêt au travail, manque de respect vis-à-vis de son responsable, absence de motivation ou d’auto-motivation, déconnexion de la vie professionnelle, sabotage, ou encore du je-m’en-foutisme. Cette attitude peut coûter au salarié son poste ou sa carrière au sein de l’entreprise. Remédier à une telle posture devient ainsi plus qu’impératif pour pouvoir survivre aujourd’hui.