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Fès-Taza attend toujours le grand déclic

Fès-Taza attend toujours le grand déclic qui la hissera parmi les régions les plus développées du pays. Et elle a bien raison d’y aspirer, vu ses importantes potentialités économiques. Pour prétendre à ce statut, la région a besoin d’un sérieux coup de pouce via notamment des projets structurants et l’amélioration de l’attractivité de l’investissement industriel. D'où la nécessaire mise à niveau des ZI et la création de nouvelles plateformes aux standards internationaux.

Fès-Taza attend toujours  le grand déclic

La «sous-région» Fès-Taza n’a pas encore le sort qu’elle mérite. Et ce n’est pas par manque de potentiel. Bien au contraire. Cette zone du pays est, en effet, dotée d’importantes potentialités économiques, mais qui restent sous-exploitées. C’est ce qu'affirme Mohamed Berrada Rkhami. Le président de la CGEM Fès-Taza considère même que cette région était plus développée par le passé au niveau de l’activité industrielle. Le retard accusé dans le développement de cette région a fait que celle-ci ne contribue qu’à environ 4% à la formation du produit intérieur brut (PIB) et à seulement 5,2% aux dépenses de consommation finale des ménages, selon le président de l’antenne régionale de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). «On constate malheureusement que notre région, qui représente 10% de la population de notre pays, est l’une des moins dynamiques en termes de création de richesse et de consommation», regrette-t-il. Le président de la CGEM insiste sur le déclin de l'industrie. «Le secteur industriel est en déclin comparé à sa deuxième position historique au niveau national qu’il occupait dans les années 1980, d’où une augmentation du chômage et un pouvoir d’achat en baisse». 

Une situation que le responsable patronal attribue essentiellement à l'absence de projets structurants. «Nous constatons malheureusement une absence totale de projets structurants pour notre région. Il y a ceux qui étaient programmés et qui n’ont jamais vu le jour, à savoir Wislane dans le cadre du Programme de développement régional touristique (PDRT) et la Plateforme industrielle intégrée (P2I) dans le cadre du Programme de développement régional industriel (PDRI)». Pour 

étayer ses propos, Mohamed Berrada Rkhami cite également le projet Oued Fès qui «n’a pas été achevé dans sa forme initiale». 

Ce qui impacte négativement in fine l’investissement privé, selon notre interlocuteur. «L’absence d’investissements structurants empêche le développement de l’infrastructure économique de base dans notre région, ce qui bloque aussi l’investissement privé et encourage la fuite des ressources humaines qualifiées», martèle-t-il. À l'en croire, Fès-Taza  regorge d’une main-d'œuvre et de ressources humaines abondantes et qualifiées, sorties tout droit des grandes universités et écoles supérieures qui forment cadres, ingénieurs et techniciens dans différentes branches professionnelles». Toutefois, déplore-t-il, par manque d’offres d’emploi, ces ressources humaines «se voient obligées de quitter la région pour en faire profiter d’autres, en l’occurrence Tanger et Kénitra, qui sont en manque».

Que faire alors pour remédier à cette situation ? 

Afin de redynamiser l’économie de la région, «il faudrait d’abord et avant tout» améliorer l’attractivité de l’investissement industriel en réactivant le projet de la Plateforme industrielle intégrée dans les standards internationaux (port sec et zone franche) ainsi que la réalisation du projet autoroute Fès-Meknès-Tanger-Tétouan, qui permettra une meilleure connexion vers le Nord et le port Tanger-Med, estime le président de la CGEM Fès-Taza,

«Il faudrait aussi relancer l’industrie, seule capable de créer emplois et richesses», insiste-t-il, en appelant à favoriser l’investissement dans les métiers mondiaux du Maroc, identifiés dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle du Royaume. Pour ce faire, il préconise une mise à niveau des zones industrielles existantes, ainsi que la création de nouvelles zones industrielles aux standards internationaux. Le responsable note, par ailleurs, que le développement de l’industrie à Fès permettra de «créer des synergies avec les universités déjà présentes en offrant des débouchés d’une part, et en favorisant la création de pôles de recherche performants, d'autre part». 

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