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Le blocage qui dure depuis le 7 janvier connaitrait une issue favorable en début de semaine prochaine, mettant ainsi un terme à la grève qui touche le secteur de la pêche. En effet, ce secteur a été paralysé suite à l’arrêt de l’activité de pêche dans les ports du sud du Royaume (Agadir, Tan-Tan, Tarfaya, Laâyoune, Boujdour et Dakhla). Ce débrayage, qui a été décrété par le Syndicat professionnel des armateurs de la pêche industrielle d’Agadir, regroupant des détenteurs de bateaux de pêche côtière dans les ports du Sud, a pénalisé tout particulièrement les industriels de transformation et de valorisation des produits de la mer.
Face à cette situation, la Fédération nationale des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche (FENIP) et plusieurs groupements d’industriels et associations (l’Association nationale des industries de congélation des produits de la mer, ANICOM, l’Association des produits de la mer Oued Eddahab, AIPMOD, l’Union nationale des industries de la conserve de poisson, UNICOP, et l’association nationale des fabricants de farine et huile de poisson, ANAFAP) ont demandé l’intervention du département de tutelle.
C’est ainsi qu’une rencontre a eu lieu à Casablanca, jeudi, réunissant autour de la même table les armateurs, les industriels ainsi que le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch et la secrétaire générale du département de la Pêche maritime, Zakia Driouch. Au cours de cette réunion, les trois partenaires se sont mis d’accord sur la reprise des activités de pêche à partir de ce lundi 23 janvier. Ils ont ainsi convenu d’ouvrir un dialogue sérieux, à partir de la semaine prochaine, en ce qui concerne les revendications des uns et des autres. Le communiqué commun adopté à l’issue de cette rencontre insiste sur l’importance de trouver «une solution du juste milieu qui arrange les deux parties».
Quelles sont les revendications de chaque partie ?
En fait, le Syndicat professionnel des armateurs de la pêche industrielle d’Agadir a pour principale doléance, raison qui avait motivé l’appel à la grève, l’augmentation des prix du poisson industriel. Face à cette revendication, les industriels avaient tenu une réunion, le 12 janvier, au cours de laquelle ils ont fermement refusé toute augmentation de ce prix. Ils ont étayé leur refus par «l’inexistence d’arguments justifiant une quelconque augmentation». «Tout au contraire, la diminution des prix du poisson industriel est totalement justifiée, compte tenu de la conjoncture internationale marquée par la baisse des prix des produits transformés, en raison de la concurrence acharnée que rencontrent les produits marocains sur les marchés extérieurs, conjuguée à la baisse de la parité de l’euro (l’UE absorbe environ 70% des exportations marocaines)», ont-ils ajouté. Ils rappellent aussi les pertes engendrées dans cette conjoncture difficile à laquelle s’ajoutent les approvisionnements irréguliers en qualité et en quantité et qu’ils chiffrent à plusieurs millions de dirhams.
Face à cela, ils rappellent que les armateurs ont bénéficié de baisses substantielles sur les prix du gasoil durant ces quatre dernières années, sans que cela donne lieu à une baisse du prix du poisson industriel.
Ils rappellent aussi que les industriels supportent, en lieu et place des armateurs, les coûts de l’achat et de l'entretien des caisses plastiques utilisées à bord des navires de pêche côtière ainsi que la fourniture de glace afin de mieux préserver la qualité des captures. Il faut rappeler que le secteur assure quelque 660.000 emplois directs et indirects à travers 414 établissements (les deux tiers des unités de transformation se trouvent au sud d’Agadir), contribuant ainsi à près 2,5% du produit intérieur brut. En valeur, les exportations du secteur vers 126 pays se sont élevées à plus de 20 milliards de dirhams en 2015, représentant 8% des exportations totales et 44% des exportations alimentaires.
