Si l’année 2017 n’a pas connu l’organisation d’élection, la scène politique a connu nombre de soubresauts. En effet, le lundi 7 août dernier, les membres du Parti authenticité et modernité (PAM) se sont réveillés en apprenant la démission de leur secrétaire général, Ilyass El Omari. Le chef de la deuxième force politique du pays et plus grand parti de l’opposition, M. El Omari, a déposé sa démission, «malgré les efforts des membres du bureau politique qui ont tenté de l’en dissuader».
Toujours à la tête du parti pour le moment, Ilyass El Omari a assuré à plusieurs reprises que sa démission était irréversible et intervient dans le cadre de l’interaction avec le dernier discours du Trône. M. El Omari assure d’ailleurs qu’il restera un militant au sein de la formation politique. Toutefois, réuni en session ordinaire, fin octobre dernier, le conseil national du parti n’a pas pris de décision claire à propos de la démission du secrétaire général en mandat depuis janvier 2016. En effet, le point relatif à la démission a glissé à la fin de l’ordre du jour et a même failli ne pas être discuté, assurent plusieurs sources présentes sur place lors de cette réunion.
Une semaine seulement après cette réunion, le 30 octobre exactement, Ilyass El Omari a dû reprendre de nouveau ses fonctions à la tête du parti sans évoquer de nouveau sa démission, toujours sur la table. En effet, le responsable a présidé une réunion du bureau politique du parti puis a enchainé avec une série de rencontres avec les élus locaux. Des actions qui ont poussé les observateurs à parler d’une «vraie-fausse» démission du SG du PAM. Ce dernier, qui n’a plus évoqué la question de la démission devant les médias, préfère, depuis quelques semaines, se concentrer sur les activités au niveau de la région qu’il préside. Pour rappel, créé en 2008, le Parti authenticité et modernité dispose de 102 sièges au sein de la Chambre des représentants et quelque 23 parlementaires au sein de la Chambre des conseillers. Se plaçant derrière le PJD au niveau des dernières élections législatives, le parti ayant pour emblème le Tracteur a réussi à rafler 21% des sièges lors des élections communales de 2015 et a pu se placer premier également au niveau des Conseils des régions.