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L’INDH plus que jamais plébiscitée

L’INDH plus que jamais plébiscitée
Ph. MAP

Le 18 mai 2005 est une date qui a marqué un tournant dans l’histoire du développement humain au Maroc. En effet, il s’agit du jour où Sa Majesté le Roi Mohammed VI a lancé l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) dans le but de lutter contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale à travers la réalisation des projets d’appui au profit des populations vulnérables. Cette œuvre maroco-marocaine amorce, en effet, une véritable transformation sociale et un changement de paradigme de l’approche du développement économique et social dans notre pays, mettant l’homme au cœur de toutes les préoccupations. S’attaquer au déficit social en élargissant l’accès aux services sociaux de base, promouvoir les activités génératrices d’emplois et de revenus stables, adopter une action créative envers le secteur informel, venir en aide aux personnes souffrant d’une grande vulnérabilité ou ayant des besoins spécifiques, ce sont là les principaux axes que S.M. le Roi a proposés pour une méthodologie d’action en vue de concrétiser les objectifs de l’Initiative nationale pour le développement humain.

 Ainsi, depuis le mois de septembre 2005, le Souverain a supervisé en personne le lancement des grands projets de développement s’inscrivant dans le cadre de l’Initiative nationale pour le développement humain dans plusieurs wilayas du Royaume. Des projets qui s’étendent aux domaines social, économique et culturel et qui ont pour motivation première de lutter contre la précarité et l’exclusion. Ainsi, entre 2005-2016, le nombre de bénéficiaires de l’INDH a atteint 10 millions, dont 50% en milieu rural et 14.000 associations et coopératives, pour un investissement global de 39,5 milliards de DH, dont 25,9 milliards de DH en contribution INDH. On compte aussi 44.000 projets, 10.271 actions et 8.800 activités génératrices de revenus (AGR), dont 60% en milieu rural, pour un montant total de 2,7 milliards de DH qui ont été lancés au profit de 132.000 bénéficiaires. De même, 877.000 sessions de formation ont été organisées et 810 missions d’audit ont été effectuées dans le cadre de l’INDH. En matière d’appui à la scolarisation, 2,2 millions de personnes ont bénéficié de 9.800 projets et initiatives qui ont nécessité une enveloppe budgétaire de 3,5 milliards de dirhams. Au niveau de l’amélioration de l’accessibilité aux soins durant la période 2011-2016, 845 personnes ont profité de 3.600 projets réalisés. Concernant les activités socioculturelles et sportives, 1,5 million de personnes ont bénéficié de 6.400 projets et initiatives qui ont mobilisé 2,7 milliards de dirhams. S’agissant du volet relatif à la lutte contre la précarité, 503.000 personnes ont bénéficié de projets ayant nécessité une enveloppe budgétaire de 2,4 milliards de dirhams.


Entretien avec Nadira El Guermaï, gouverneure-coordinatrice de l’Initiative nationale pour le développement humain

«L’INDH accorde un intérêt particulier à la promotion des activités génératrices de revenus»

Le Matin : Quel bilan faites-vous de l’Initiative nationale pour le développement humain, depuis son lancement en 2005 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à ce jour ?
Nadira El Guermaï : Après 12 ans de mise en œuvre, il est tout à fait pertinent de dresser le bilan, pour dégager les pistes à capitaliser et celles à renforcer aussi bien en termes de projets de développement qu’en termes de promotion de la gouvernance locale. En chiffres, il y a lieu de noter qu’à travers les cinq programmes (Programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural, Programme de lutte contre l’exclusion sociale, Programme de lutte contre la précarité, Programme transversal et Programme de mise à niveau territoriale), le nombre de bénéficiaires s’élève aujourd’hui à 10,3 millions de personnes (50% en milieu rural), qui ont bénéficié de manière directe ou indirecte de près de 44.000 projets. Ces projets touchent différents secteurs, en l’occurrence :
• Appui à la scolarisation : 9.800 projets et actions réalisés avec un coût global d’environ 5,4 milliards de DH et profitant à 2,2 millions de bénéficiaires.
• Activités génératrices de revenus : 8.800 pour un montant total de 2,7 milliards de dirhams ont été lancées au profit de 132.000 bénéficiaires.
• Animation socioculturelle et sportive: réalisation de 6.450 projets et actions avec un montant global de l’ordre de 5,2 milliards de DH touchant plus de 1,4 million de bénéficiaires.
• Amélioration de l’accès aux offres de soins : 3.700 projets réalisés avec un montant global de 2,9 milliards de DH profitant à une population de 846.000 personnes.
• Désenclavement : 4.500 projets et actions d’aménagement et extension de pistes, routes et voirie pour désenclaver les populations rurales, le montant global s’élevant à 6,4 milliards de DH au profit de 629.000 bénéficiaires.
• Adduction en eau potable : 4.734 projets et actions réalisés avec un coût global de 3,2 milliards de DH au profit de 1 million de bénéficiaires.
• Électrification rurale : le nombre des interventions a atteint 1.080 projets et actions avec un investissement global de 2,4 millions de dirhams profitant à environ 35.000 ménages.
Aussi, et comme impact de l’INDH, la réduction du taux de pauvreté au niveau des communes rurales cibles. En effet, et selon la carte de la pauvreté du Haut-Commissariat au Plan de l’année 2014, le taux de pauvreté desdites communes a baissé de 16,1 points passant de 28,4% en 2004 à 12,3% en 2014. De même, cette initiative a contribué à dynamiser le tissu associatif local et à renforcer son rôle dans le processus de développement tant sur le plan de gestion et de pilotage des projets que sur celui de la représentativité et de décision au sein des organes de gouvernance territoriale.
Au-delà des réalisations physiques, l’avènement de l’INDH a également permis le renforcement du sentiment de citoyenneté et la diffusion des valeurs de participation, de confiance, de dignité, de bonne gouvernance et de pérennité. 

Ceci a donné naissance à une nouvelle dynamique entre les différents acteurs locaux et notamment l’administration, les élus, le tissu associatif et la population. Par ailleurs, pour permettre aux différents acteurs impliqués dans ce Chantier de règne de s’acquitter au mieux de leur mission, l’INDH a accordé une grande priorité aux actions de formation et de renforcement des compétences à travers la mise en place d’un dispositif technique et pédagogique. Dans ce sens, 750.000 homme/jour/formation ont été réalisés selon une démarche territorialisée pour plus d’efficacité et de proximité. Également, et afin d’assurer une meilleure assimilation de sa philosophie et une meilleure appropriation de ses réalisations par l’ensemble des acteurs et bénéficiaires concernés, l’INDH a mis en place une stratégie de communication institutionnelle et de proximité avec la réalisation de plus de 10.000 actions.

Selon vous, comment l’INDH permet-elle aux bénéficiaires d’améliorer leurs conditions de vie ?
L’INDH a accordé, dès son lancement, un intérêt particulier à la promotion des activités génératrices de revenus ayant pour objectif l’inclusion socioéconomique des personnes démunies et leur participation à la vie active. La finalité est d'ancrer davantage leur sentiment de dignité, de confiance en soi et de responsabilité, afin qu’elles puissent se prendre en charge et devenir des acteurs dynamiques dans le développement de leur territoire. Pour la période 2005-2016, et comme cela a été déjà mentionné, 8.800 activités génératrices de revenus ont été lancées au profit de 132.000 bénéficiaires, dont plus de 50% sont des femmes, et également 50% de ces bénéficiaires sont issus du milieu rural. Il est à noter que l’accompagnement des porteurs des activités génératrices de revenus se fait à travers un appui technique et également financier. Dans ce cadre, l’INDH finance les projets à hauteur de 70%, sachant que les 30% restants sont à la charge des bénéficiaires. L’objectif de ce mode d’accompagnement est de respecter la dignité des personnes, de les responsabiliser, loin de toute logique d’assistanat.
À travers ces activités, l’INDH a contribué entre autres à :
• L’amélioration des revenus des bénéficiaires.
• La création d’emplois et la promotion de la culture de l’auto-emploi.
• Le renforcement de la dynamique associative et coopérative.
• L’intégration dans le tissu économique des populations démunies, notamment les femmes et les jeunes.
• La lutte contre l’exode rural.
• L’encouragement des métiers et des initiatives locales avec la valorisation des produits du terroir.

Quelles sont les nouvelles perspectives de l’INDH ?
Le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, en date du 30 juillet 2015 à l’occasion de la Fête du Trône, a donné une nouvelle impulsion à l’INDH, en renforçant son rôle dans la promotion d’un développement territorial intégré du milieu rural et des zones enclavées par l’atténuation des disparités spatiales et sociales. Dans ce sens, l’INDH est appelée à capitaliser ses acquis et à œuvrer pour renforcer certains axes prioritaires liés entre autres à la jeunesse, à l’inclusion économique et à la prise en charge des personnes précaires.

Faites-vous des évaluations régulières des actions réalisées ?
La composante suivi-évaluation fait partie du principe de la bonne gouvernance prôné par l’INDH depuis son lancement. Dans ce sens, un système de suivi-évaluation a été mis en place permettant un suivi rigoureux et à temps des réalisations INDH. Aussi, des services en charge de ce volet sont mis en place au niveau des Divisions de l’action sociale à travers le Royaume et au niveau central. Vu le nombre important de projets, ce dispositif a été renforcé durant l’année 2017 par le recrutement de cadres ayant pour mission le suivi et l’évaluation des projets sur le territoire national. De même, pour renforcer la pérennité des projets et assoir les valeurs de transparence et de reddition des comptes, des missions conjointes d’audit et de certification des comptes, au niveau des différentes préfectures et provinces du Royaume, sont effectuées annuellement par l’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT).
Les objectifs de ces missions sont :
• Examiner la conformité des états financiers avec les dispositions des lois en vigueur, les règlements et les référentiels comptables qui leur sont applicables.
• S'assurer de l'éligibilité des projets et de la régularité des dépenses réalisées.
• Évaluer les réalisations des différents programmes.
• Apprécier le dispositif de contrôle interne.
Pour plus de transparence, un rapport de synthèse des principales constatations et recommandations de ces missions est publié annuellement sur le site web de l’INDH (www.indh.ma). Il convient de noter qu’à ce jour, aucun refus de certification des comptes n’a été signalé. Par ailleurs, il est à noter que les projets INDH font également objet d’évaluation de la part des différents bailleurs de fonds (Banque mondiale, Union européenne, Fonds de développement saoudien…) et aussi par des organismes nationaux, en l’occurrence l’Observatoire national du développement humain et le Conseil économique, social et environnemental. De même, la Coordination nationale de l'INDH effectue régulièrement des visites de terrain pour s’enquérir de l’état d’avancement des différents programmes. 

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