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L’UMT déplore l’absence de mesures destinées au travailleurs et refuse de s’engager dans un dialogue social «de façade»

La présentation du bilan des premiers 120 jours du gouvernement n’est pas passé inaperçue du côté des syndicats. L’Union marocaine du travail (UMT) vient en effet de réagir en publiant un communiqué vendredi dans lequel elle annonce son boycott des réunions «de pure forme» avec le gouvernement, en attendant la reprise d’un dialogue social sérieux et engagé.

L’UMT déplore l’absence de mesures destinées au travailleurs et refuse de s’engager dans un dialogue social «de façade»

La rentrée sociale s’annonce chaude. En effet, la présentation il y a quelques jours du bilan des 120 premiers jours du gouvernement ne semble pas avoir laissé de marbre les syndicats. L’Union marocaine du travail annonce déjà la couleur à travers la publication d’un communiqué dans lequel elle annonce son boycott des futurs rounds de négociations, tant que l’Exécutif n'aura pas donné pas des gages de son sérieux et de sa volonté de respecter ses engagements envers la classe ouvrière. Contacté par «Le Matin», Miloudi Moukharik, secrétaire générale de l’UMT, tient à expliquer la position de son syndicat : «Il ne s’agit pas d’une prise de position, mais plutôt d’un avertissement adressé au gouvernement afin qu’il prenne au sérieux le dialogue social.

Le gouvernement a récemment présenté le bilan de ses 120 jours, dans lequel il se vante de la mise en œuvre de 120 mesures. Sauf qu’aucune mesure n’est adressée à la classe ouvrière. Aucune mesure sociale n’a été prise et mise sur les rails depuis son investiture. Même les rounds de négociations ne sont actuellement pas à l’ordre du jour. Depuis l’arrivée de ce nouveau gouvernement, aucune réunion sérieuse n’a été tenue avec les syndicats, hormis la réunion protocolaire qui avait réuni les syndicats et le Chef du gouvernement au début de ce mandat. L’UMT annonce donc qu’il ne cautionnera de sa présence aucune réunion de pure forme». L’UMT et les autres centrales syndicales semblent être sur des charbons ardents et attendent de pied ferme le gouvernement, d'autant plus que la reprise du dialogue social a tardé de plus de quatre mois. «Nous étions optimistes avec l’arrivée de ce nouveau gouvernement. Mais il semble que ce dernier suive les pas de son prédécesseur», s’indigne M. Moukharik.

Ceci n’empêche pas que cette formation syndicale, souhaite – sans grande conviction d’ailleurs – la reprise d’un dialogue social sérieux dans les plus brefs délais. «Le gouvernement opte pour de nouveaux subterfuges pour retarder la reprise du dialogue. À chaque réunion, il nous demande d’exposer nos doléances qui sont connues de tous. Nous estimons que c’est une démarche peu sérieuse», ajoute le secrétaire général de l’UMT. Ce dernier ne cache d’ailleurs pas son scepticisme quant à la manière avec laquelle seront gérées les discussions au Parlement autour du projet de loi organique sur les grèves. En tout cas, l’UMT annonce déjà son opposition à ce projet de loi «rétrograde» qui vise à museler les syndicats. «Ce texte a été élaboré sans aucune concertation avec les formations syndicales. Par conséquent, il ne pourra être adopté dans sa forme actuelle», renchérit M. Moukharik.

La question qui reste à poser est de savoir si le Chef du gouvernement El Othmani pourra répondre concrètement aux doléances des syndicats et réussir là où son prédécesseur a échoué. En tout cas, l’UMT annonce son intention de recourir à toutes les formes de protestation au cas où le dialogue n’aboutirait pas. «Nous sommes déterminés à défendre les intérêts de la classe ouvrière», tient à souligner M. Moukharik. 

Le gouvernement veut relancer la machine

Face au scepticisme des syndicats, le gouvernement réitère sa détermination à relancer le dialogue social. Il va entamer l'actuelle saison sociale par le lancement du processus d'institutionnalisation du dialogue social, a indiqué le ministre de l'Emploi et de l'insertion professionnelle, Mohamed Yatim. «Le gouvernement, qui est déterminé à mettre en place des relations de partenariat et de coopération avec les centrales syndicales, procèdera prochainement au lancement du processus d'institutionnalisation du dialogue social», avait déclaré le ministre de l'Emploi et de l'Insertion professionnelle, Mohamed Yatim, dans un entretien à la MAP, à l'occasion de la rentrée sociale. Le ministre a noté que les bases, les approches et le programme de ce dialogue seront mis en place en concertation avec les centrales syndicales. Il a de même fait savoir que le Chef du gouvernement va recevoir les secrétaires généraux des centrales syndicales, lors d'une première rencontre de concertation, afin de recueillir leurs opinions, tirer profit des aspects positifs du processus de dialogue social et éviter les problèmes liés à sa gestion ces dernières années, rappelant que son département a eu une série de rencontres avec les syndicats.

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