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Si les dernières statistiques nationales montrent une progression de l’accès à l’éducation de base des enfants en âge d’éducation primaire et collégiale avec des taux de scolarisation qui atteignent respectivement 97,4 et 87,6%, il n’en est malheureusement pas de même pour les enfants en situation de handicap et les enfants migrants et réfugiés. L’Unicef et l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont saisi l’occasion de la rentrée scolaire pour rappeler qu’il est urgent de mettre en place une réforme du système de l’éducation en termes d’amélioration de l’offre et de la qualité des environnements scolaires afin de permettre une meilleure inclusion de tous les enfants en âge de scolarisation et assurer leurs droits à une éducation de qualité. «Cet objectif ne peut être atteint, entre autres, qu’à travers des environnements scolaires inclusifs et capables d’adapter l’accueil, l’accompagnement, les apprentissages et la vie scolaire aux besoins divers des enfants», souligne l’Unicef. Et d’ajouter qu’«inclure les enfants les plus vulnérables tels que les enfants en situation de handicap ou les enfants migrants et réfugiés peut aider l’école à l’amélioration de la qualité des apprentissages et du vécu scolaire à travers une meilleure différentiation pédagogique et l’amélioration des environnements scolaires en termes de valeurs citoyennes».
Dans son dernier rapport publié conjointement le 12 septembre 2017 avec l’Organisation internationale de la migration (OIM), l’Unicef a appelé les différents pays à aider les enfants déracinés à poursuivre leur scolarité et à rester en bonne santé. L’organisation onusienne en charge de la défense et promotion des droits de l’enfant note qu’après avoir fui de chez eux, de nombreux enfants réfugiés et migrants sont privés d’éducation et beaucoup n’ont pas accès aux soins de santé ni à d’autres services essentiels. À cet effet, l’Unicef demande un effort collectif renouvelé de la part des gouvernements, des communautés et du secteur privé pour garantir l’accès des enfants déracinés à l’enseignement et aux services de santé ainsi qu’à un logement, à une alimentation, à de l’eau et de l’assainissement. Le statut migratoire d’un enfant ne doit jamais constituer un obstacle à l’accès aux services essentiels. Le rapport met également en exergue l’importance de l’accessibilité aux
services éducatifs dans les pays de transit, puisque cela permet de réduire le risque que les enfants et adolescents en mouvement soient exploités durant leurs voyages.
Dans ce contexte, le Maroc s’est montré exemplaire. Le HCR salue l’approche humaniste du gouvernement marocain qui consiste à favoriser l’insertion des enfants réfugiés dans le système éducatif national – en accord avec les standards internationaux en la matière. La Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA) constitue à cet égard un pas significatif en permettant un accès ouvert et gratuit des réfugiés, toutes nationalités confondues, aux établissements scolaires publics primaires et secondaires, sur la même base que les Marocains. Au 1er septembre 2017, il y avait 4.924 réfugiés enregistrés auprès du HCR-Maroc. Parmi eux, 1.262 étaient des enfants en âge de scolarisation et environ 73% sont effectivement scolarisés (84% dans le primaire et 54% dans le secondaire). «Scolariser un enfant réfugié, c’est aussi le protéger, par exemple du travail précoce ou de la mendicité. Ainsi, le HCR assiste les familles de réfugiés en offrant à leurs enfants des cours de soutien, de langues, mais aussi des allocations à la scolarisation et des bourses d’études aux étudiants à l’université. Néanmoins, du fait de la répartition territoriale des réfugiés au Maroc dans plus de 50 localités, il est essentiel que tous les acteurs éducatifs soient sensibilisés afin d’assurer que tout enfant réfugié ait accès à une école à proximité de son habitation. Selon l’expérience du HCR à travers le monde, les réfugiés qui ont pu suivre une instruction représentent un “atout” pour leur société d’accueil, puisqu’ils sont aptes à contribuer au développement de l’économie locale ; et aussi à soutenir l’avancement de leur pays d’origine en cas de retour», conclut l’Unicef.
