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La Banque mondiale déplore l’absence de programmes adaptés

Selon la Banque mondiale, les inégalités d’accès à des programmes de développement de la petite enfance de qualité revêtent de multiples formes et révèlent d’importants écarts entre les enfants les plus aisés et les plus défavorisés.

La Banque mondiale déplore l’absence  de programmes adaptés
La réussite du développement de la petite enfance passe par la sensibilisation de tous.

À l’occasion de la rentrée scolaire, la Banque mondiale (BM) vient de publier une analyse du système scolaire marocain intitulée «Éducation de la petite enfance au Maroc : miser sur une période féconde». Dans ce document, la BM pointe du doigt le manque de programmes pour la petite enfance, ce qui accentue les inégalités. «Chaque enfant doit, certes, pouvoir bénéficier de programmes de développement de la petite enfance de qualité, mais ils prennent une importance cruciale pour les populations défavorisées. Plusieurs études ont en effet montré que les investissements dans les programmes destinés au jeune enfant peuvent réduire les inégalités et rompre le cercle vicieux de la pauvreté. Au Maroc, les inégalités d’accès à des programmes de développement de la petite enfance de qualité revêtent de multiples formes et révèlent d’importants écarts entre les enfants les plus aisés et les plus défavorisés», souligne la Banque mondiale dans son analyse.

«L’enjeu du développement du jeune enfant concerne tout d’abord sa survie même : au Maroc, 25 nouveau-nés sur mille décèdent dans les 30 jours suivant la naissance. Autre élément essentiel des programmes de développement de la petite enfance, la nutrition. Là encore, les écarts sont importants, comme en témoignent ces chiffres de 2004 : parmi les enfants de moins de cinq ans, 23% présentent un retard de croissance et 10% un déficit pondéral», ajoute l’institution internationale.

La Banque mondiale affirme également que l’accès à l’éducation préscolaire reste malheureusement toujours un luxe pour de nombreux enfants marocains de familles défavorisées. «Malgré les progrès en termes d’accès aux soins et à l’éducation préscolaire, de nombreux enfants marocains sont encore loin de pouvoir atteindre leur potentiel de développement en pleine santé. Déjà, le réseau d’écoles maternelles reste restreint, surtout en milieu rural, là où elles seraient les plus utiles. En 2015-2016, 43% seulement des Marocains âgés de 4 à 5 ans bénéficiaient d’une prise en charge préscolaire, le pourcentage tombant à 27,9% dans les zones rurales. Les enfants les plus démunis ont nettement moins de chance d’accéder à des activités d’éveil que les enfants les plus aisés (16% contre 58%). Ensuite, la qualité de l’éducation préscolaire varie profondément d’une structure à l’autre et l’absence de mécanisme efficace d’assurance de la qualité à ce niveau empêche toute véritable amélioration sur le plan de la qualité et de l’homogénéité».

Par ailleurs, la BM rappelle que plusieurs recherches ont mis en évidence l’importance de l’implication des parents dans le développement cognitif de leurs enfants. En effet, les enfants dont les parents jouent avec eux et leur parlent depuis leur naissance, leur lisent des livres et les aident à faire leurs devoirs ont plus de chance de réussir à l’école.
Au Maroc, cette stimulation cognitive est malheureusement rare, surtout dans les milieux défavorisés, pour plusieurs raisons, qui vont du faible niveau d’instruction des parents et de leur méconnaissance des comportements susceptibles d’aider les enfants à réussir à la taille des familles.

«La réussite du développement de la petite enfance passe par une sensibilisation de tous : il faut informer les parents sur la nécessité de stimuler leurs enfants et d’interagir avec eux, les inciter à y prendre part et, parallèlement, vérifier que les programmes mis en place contribuent bien à l’acquisition de compétences cognitives, de la naissance des enfants à leur cinquième anniversaire», explique la BM. Et de conclure : «En se dotant de normes de qualité pour la prise en charge et l’éducation des jeunes enfants, qu’il faut surveiller et faire appliquer dans tout le pays, le Maroc pourra engranger les bénéfices économiques et humains de long terme de ce type d’interventions.
D’autant que cela contribuera à protéger et renforcer le développement des enfants et à faire en sorte que chaque jeune Marocain ait la possibilité de s’épanouir, quel que soit son milieu d’origine.

La nécessité d’investir davantage dans les programmes pour la petite enfance va de soi si l’on veut renforcer le capital humain indispensable pour tenir les objectifs de développement d’un pays, contribuer à la hausse de la productivité et améliorer le quotidien des habitants. En tant qu’axe fondamental de la prise en charge des jeunes enfants, l’éducation est un levier réputé efficace pour assurer le développement humain et faire reculer les inégalités». 

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