Le 23 septembre dernier, la caravane de l'auto-entrepreneur, organisée sous l'égide du ministère de l'Industrie, en partenariat avec Maroc PME et Al Barid Bank, a fait escale à Oujda. «Le Maroc de demain, le Maroc des régions économiques et le développement économique de ces régions ne se feront qu’avec la contribution des jeunes femmes et hommes entrepreneurs des régions», souligne d’emblée Amal Cherif Haouat, directrice générale d'Attitudes Conseil et présidente de la Caravane. Elle a rappelé à cet égard le rôle du nouveau régime de l'auto-entrepreneur qui a permis à des milliers de Marocains de créer leur propre entreprise de manière simple et rapide. Mais ces entreprises restent cependant confrontées à certaines difficultés.
«Ce nouveau régime lève les barrières à l'entrée de l'entrepreneuriat et offre une nouvelle chance aux personnes désireuses de se lancer à leur propre compte. Il constitue une véritable alternative pour des milliers d’hommes et de femmes. Cependant, une fois inscrits, ces hommes et ces femmes se trouvent face à la réalité du marché et face aux exigences administratives, fiscales, dont ils n’ont pas l’habitude ou pour lesquelles ils n'ont pas les connaissances idoines ou suffisantes», indique-t-elle. D’où l’intérêt et l’urgence selon la présidente de ce genre d’événements, dont la finalité est de rapprocher les acteurs institutionnels nationaux, les acteurs régionaux et les programmes internationaux de cette population pour une réussite territoriale de ce nouveau statut.
Abondant dans le même sens, Abdelhafed Jarroudi, président de la Chambre de commerce, d'industrie et de services (CCIS) de l’Oriental, a déclaré que «l’un des objectifs principaux de la loi 114-13, c’est bien sûr d’encourager la création d’entreprises, mais aussi et surtout d’attirer vers le secteur organisé toute personne qui opère dans l’informel. Dans ce cadre, la CCIS a créé des structures d’orientation, de formation et d’accompagnement pour les AE, notamment la création du premier Business Center d'incubation à Nador pour l’accompagnement des porteurs de projet de la région de l’Oriental». Par ailleurs, M. Jarroudi, a insisté sur l’urgence de créer un pôle financier pour l’appui et le soutien des investissements de la région, et ce afin de lever les freins d’accès au financement et, partant, mettre en place des lois et des dispositifs pour le développement de la région de l’Oriental qui dispose d’un environnement favorable à l’investissement.
C’est l'occasion aussi pour Maroc PME de présenter les avantages de la loi sur le statut de l’auto-entrepreneur : simplification des procédures de création et de cessation, exemption de l’inscription au registre du commerce, insaisissabilité du domicile principal. Il s’agit d’une nouvelle forme juridique d’entreprise destinée à toute personne physique exerçant, à titre individuel, une activité industrielle, commerciale ou artisanale, ou prestation de service. Le chiffre d’affaires encaissé ne devrait pas dépasser 500.000 DH pour les activités industrielles, commerciales ou artisanales et 200.000 DH pour les prestations de services. Pour bénéficier de ce statut, des guichets de proximité ont été mis en place à travers le réseau des agences de Barid-Al-Maghrib. Ces dernières offrent des services d’accompagnement aux AE, comme le lancement de l’offre d’un crédit dédié «Tahfiz Baridi» sous forme de facilité de caisse, destinée à couvrir les besoins d’exploitation des AE en vue de leur permettre le développement de leurs activités professionnelles et leur pérennité. Pour ce faire, Barid-Al-Maghrib met ainsi à la disposition des personnes intéressées un large réseau d’agences bancaires à travers le Maroc pour l’inscription au statut de l’auto-entrepreneur. Lors de cette rencontre, les experts de Barid Bank ont révélé que le nombre d’AE inscrits dans tout le Royaume est de 62.000, dont 49.000 inscrits auprès d’ABB. Par secteur, ils se répartissent comme suit : commerce 43%, industrie 33%, services 20% et artisanat 5%.
