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«Entreprendre demain revient à identifier les voies et prérequis qui mènent vers les business modèles d’avenir permettant aux entrepreneurs de percer, grandir et durer», a souligné Asmaâ Morine Azzouzi, présidente de l’AFEM vendredi dernier à Rabat à l’ouverture de la deuxième édition du «South Economic Women Initiative» (SEWI). Parmi ces prérequis figure le digital. À l’heure de la mondialisation, la transition vers le digital est une nécessité absolue pour l’entreprise, quel que soit son secteur d’activité. Pour la présidente de l’AFEM, «L’entreprise de demain sera complètement connectée, voire virtuelle. Aucun secteur ni aucun métier ne sera épargné». Un avis partagé par le vice-président de l'Association marocaine des exportateurs (Asmex). Ce dernier a vivement défendu la nécessité d’une politique de digitalisation au sein des entreprises. «Ce qui requiert un engagement de toutes les parties prenantes», a-t-il souligné.
La seconde édition du «SEWI» se fixe ainsi comme objectif d’éclairer la vision des entrepreneurs à travers l’initiation d’une réflexion commune sur les questions prioritaires de l’entreprise de demain, comme l’apport numérique, les nouveaux moyens de financement, le réseautage et les nouvelles relations business. Pour l’AFEM, «l’urgence et la singularité de la situation poussent à relever l’importance de l'oser entreprendre, de la créativité, de la technologie et du networking pour l’entreprise de demain».
La digitalisation de l’entreprise est également un facteur de promotion de l’entrepreneuriat aussi bien au niveau national qu’international. C’est une des voies de développement du partenariat Sud-Sud. D’ailleurs, l’ambassadeur itinérant du Sénégal, Fodé Sylla, a estimé que l’avenir de l’entreprise de demain se définira en Afrique. «C’est en Afrique qu’il faudrait inventer l’entreprise de demain», pour reprendre son expression. En effet, la forte croissance démographique que connaîtra l’Afrique d’ici 2050 sera importante. La population du continent pourrait doubler en atteignant 2,4 milliards de personnes. Pour le diplomate sénégalais, cette croissance démographique déclenchera une forte dynamique entrepreneuriale au niveau du continent où les femmes joueront un rôle important.
L’entrepreneuriat au féminin : encore du chemin à faire
Aujourd’hui, nul ne peut contester le rôle actif des femmes dans la vie économique. Elles sont un véritable gisement de croissance, comme l'a indiqué Khalid El Ouazzani, directeur général de l’Institut marocain de management. Au Maroc, la présence des femmes dans le monde entrepreneurial n’a cessé de se renforcer, grâce notamment à l’ouverture économique du pays et la mise en place de politiques publiques encourageantes. Toutefois, leur nombre demeure en deçà des attentes, comme l'a souligné Bassima Hakkaoui, ministre de la Famille, de la solidarité et de la femme, lors de l’ouverture du SEWI. Seulement 10% des créateurs d’entreprise sont des femmes. Un chiffre qui laisse beaucoup à désirer.
