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La HACA plaide pour le développement de l'esprit critique chez les jeunes

Comment protéger le jeune public, en général, et les enfants, en particulier, des risques que représentent les médias et le numérique ? C’est pour répondre à cette question que la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA), en partenariat avec l’Unesco, organise, ces 23 et 24 novembre à Rabat, la conférence africaine intitulée «La protection de l’enfance et l’éducation aux médias».

S’inscrivant dans le cadre des activités du Réseau des instances africaines de régulation de la communication (RIARC), cette rencontre a réuni de nombreux experts pour échanger autour du concept d’éducation aux médias et du rôle des régulateurs et des autres acteurs concernés par la mise en place des approches et des stratégies adéquates pour faire face aux importants défis qui se posent en la matière à l’échelle de notre continent.
S’il y a un sujet sur lequel tous les intervenants étaient d’accord lors de cette rencontre, c’est bien celui de l’importance de développer l’esprit critique chez les jeunes. «La pensée critique n’est pas une habileté dont on découvre les vertus face aux nouveaux médias. Elle devrait constituer la compétence maitresse et transversale de nos systèmes éducatifs en Afrique, et ce du primaire à l’université. Aujourd'hui, la question est donc d'intégrer la notion de l'esprit critique dans l'enseignement, ce qui permettra aux jeunes d'utiliser les nouveaux médias d'une façon plus productive, plus sûre et plus intelligente», a souligné Amina Lamrini El Ouahabi, présidente de la HACA. Elle a aussi indiqué qu’un changement a été opéré sur la loi relative à la communication audiovisuelle et celle qui régit le statut de la HACA.

Le législateur a ainsi introduit pour la première fois l'éducation aux médias parmi les obligations des prestataires. «C'est donc suite à cette nouveauté que nous avons organisé cet événement pour sensibiliser à la publication de cette loi, mais aussi pour discuter de la meilleure manière de mettre en œuvre ce nouvel élément. En plus du fait que cet événement est africain, il nous offre l’occasion de partager les expériences. La discussion au niveau africain permettra également d’aborder la problématique de l'accès des enfants à l'école. En effet, malgré les grands efforts consentis dans ce sens, cet accès n'est malheureusement pas encore généralisé».

 

Questions à Jamal-Eddine Naji, directeur général de la HACA

«Nous ambitionnons de lancer un plaidoyer à destination de tous les acteurs qui sont en relation avec l'usage des médias par le jeune public et les enfants.»

 

Dans quel cadre s'inscrit l'événement que vous organisez aujourd'hui, en partenariat avec l’Unesco ?
L’une des nouveautés sur lesquelles nous voulons travailler en 2018, c'est l'éducation aux médias à destination des enfants et du jeune public. Protéger le jeune public, et en particulier l’enfant, fait partie des grandes missions du régulateur. C'est aussi un thème qui se trouve en tête de l'agenda international, notamment de l'Unesco, qui organise annuellement, dans les différents continents, une semaine sur l'éducation aux médias. Nous ambitionnons donc de lancer un plaidoyer à destination de tous les acteurs qui sont en relation avec l'usage des médias par le jeune public et les enfants. L'idée est d’organiser des activités multidisciplinaires par plusieurs secteurs pour qu'il y ait de la créativité au niveau de l'école, c'est-à-dire l'éducation aux médias sur les médias, à l'école et en dehors de l'école. Nos générations voyaient dans l'école une institution qui va leur apprendre à lire, à écrire et à calculer. Nous voudrions ajouter une quatrième composante qui est celle d’apprendre le numérique dès l'âge de 5-6 ans pour développer un esprit critique dans l’usage des médias.

Pourquoi ce choix d'une dimension africaine à cet événement ?
Nous avions le choix. Soit organiser une rencontre au niveau national et sensibiliser les différents acteurs nationaux, ou bien impliquer les régulateurs africains. Nous avons opté pour la seconde solution afin de faire un plaidoyer au niveau international. C’est un domaine où les choses ne sont pas encore bien établies. Il y a encore des recherches, des théories... Tous ces débats-là, nous voulons les partager avec nos compatriotes du continent, parce qu'il y a une certaine contingence et un contexte qui pose des problèmes propres à nos pays, différents de ceux des pays européens par exemple.

Comment évaluez-vous les programmes dédiés aux enfants et aux jeunes dans le champ médiatique national ?
Il y a deux ans, on a publié une étude sur ces émissions et on a découvert que 90% de nos programmes n'ont aucun contenu marocain et ne sont pas produits par des Marocains. 
C'est donc un chantier qui représente un déficit de presque 100% et c'est dommage dans un pays où la population est jeune. Aussi, on ne peut pas penser à des producteurs sans penser à la formation de ces producteurs, sans penser au référentiel qui va orienter ces producteurs, d'où ce genre de rencontres avec des experts qui vont expliquer pourquoi cette éducation sur les médias est importante. Cette dernière doit être une composante aussi importante que le fait de parler ou de lire.

 

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