C’est parti pour la procédure de cession des actifs de la Samir. Le syndic chargé de la liquidation judiciaire du raffineur a lancé le 8 février l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour la cession de la totalité des actifs de la société. Selon les spécifications de cet appel à manifestation d’intérêt, les investisseurs potentiels sont tenus de déposer leur offre dans un délai de 30 jours à compter de la date de publication de l’AMI. Selon Mohamed El Krimi, syndic judiciaire de la Samir, qui s’exprimait lors d’un point de presse le 9 février à Mohammedia, toute offre doit comporter des prévisions d’activité et de financement pour les cinq prochaines années (business plan) avec un prix de cession et ses modalités de règlement. Le dossier de l’offre devra également renfermer la date de réalisation de la cession et le niveau et les perspectives d’emploi justifiés par l’activité considérée. À cela s’ajoutent les garanties souscrites en vue d’assurer l’exécution de l’offre et une synthèse mettant en exergue la valeur ajoutée économique, sociale, environnementale et financière attendue de cet investissement.
«Les offres qui seront déposées seront étudiées et discutées selon les dispositions du livre V du Code du commerce précisément son article 623. Les repreneurs potentiels souhaitant avoir plus de détails sur la société objet de la liquidation judiciaire auront à leur disposition un cahier des charges très détaillé sur le raffineur : son activité, ses actifs corporels et incorporels, les spécifications techniques de son outil industriel, son plan de développement stratégique, ses filiales, etc. Je dois préciser que tout investisseur s’intéressant à la reprise de la société devra respecter la procédure judiciaire de la cession. Nous garantissons la totale transparence de l’opération et le respect strict des dispositions légales en vigueur», développe El Krimi. Et le prix de vente de la société ? Pour le syndic judiciaire, le prix n’est qu’un élément parmi d’autres. «Ce qui nous intéresse le plus dans cette opération c’est que le repreneur éventuel remet la société sur les rails de la production. Il devra présenter un busines plan clair avec l’investissement à consentir et les emplois supplémentaires à créer», souligne El Krimi. Pour lui, l’investisseur potentiel aura une société clé en main. «La Samir dispose d’un outil industriel qui répond aux standards internationaux dans le domaine du raffinage. L’investisseur potentiel pourra enclencher le processus de production dans les six mois qui suivent la cession», assure le syndic judiciaire. Pour rappel, la Samir qui emploie quelque 900 personnes est dotée d’une capacité maximale annuelle de production en gasoil de 3,4 millions de tonnes, soit 68% de la demande nationale actuelle. Elle dispose, par ailleurs, d’un potentiel de satisfaction de la demande nationale en Jet A1 à 100% à l’horizon 2025.
