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La retraite des députés compromise, le gouvernement rechigne à intervenir

Au bord de la faillite, le régime de retraite des députés a besoin d’un remède de cheval. En difficulté depuis plusieurs mois, la Caisse chargée de verser les pensions des parlementaires retraités ne pourra pas tenir ses engagements à partir de la fin du mois en cours. Et visiblement, le gouvernement ne compte pas intervenir pour sauver le système. Chez les parlementaires, les avis divergent. Alors que certains ont demandé la suppression définitive du système, d’autres se sont dit favorables à l’ouverture d’un débat sur la question.

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Le système de retraite des parlementaires est au bord de la faillite. Après plusieurs appels à la réforme lancés depuis quelques mois, la Caisse de dépôts et de gestion (CDG), qui gère la retraite des parlementaires à travers sa filiale dédiée, la Caisse nationale des retraites et assurances (CNRA), vient de communiquer des statistiques inquiétantes pour les deux Chambres du Parlement. En effet, selon plusieurs sources, les parlementaires retraités ne pourront plus toucher leurs pensions à partir du mois prochain.

Sollicitant, à plusieurs reprises, l’intervention du gouvernement afin de résorber le déficit et permettre au système de durer, le président de la Chambre des représentants a eu la confirmation que l’Exécutif ne volerait pas au secours de la caisse. En effet, le ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapaha El Khalfi, avait déclaré qu’il s’agissait là d’une question qui ne concerne que le Parlement. S’exprimant à l’issue de la réunion du Conseil du gouvernement de la semaine dernière, le ministre avait affirmé que c’est «le Parlement qui est concerné par ce sujet. Aucune tendance n’existe pour débloquer des ressources financières pour la retraite des parlementaires».

La position du gouvernement semble être partagée par le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD). Ce dernier vient d’adresser, mardi, une lettre au bureau de la Chambre des représentants pour signifier son rejet de toute subvention publique visant le redressement de ce système souvent critiqué pour son caractère «rentier». Dans ce sens, les députés du parti de la lampe ont souligné qu’après avoir étudié toutes les pistes de réforme, «il paraît clairement que ce système ne peut assurer son autofinancement et dépendra toujours des subventions publiques». Des données qui ont poussé les parlementaires à demander la suppression définitive de ce système, précise la lettre.

Toutefois, la nouvelle position adoptée par les parlementaires du PJD ne semble pas faire l’unanimité au sein de l’Hémicycle. En effet, les autres groupes parlementaires sont favorables à une réforme et non une suppression du système. Contacté par «Le Matin», le chef du groupe parlementaire du Mouvement populaire (MP) a affirmé qu’un débat doit être ouvert sur la question avant la prise d’une décision. L’ancien ministre chargé de la réforme de l’administration a souligné que le système actuel ne peut être qualifié de système de retraite. «Il s’agit plutôt d’un système intermédiaire sur lequel on doit débattre tout en s’éloignant des polémiques politiques et du populisme», a déclaré le responsable.

Pour rappel, les élus ayant siégé au moins pendant deux ans à l’une des Chambres du Parlement ont droit à une pension de retraite dès la fin de leur mandat. Plafonnée à 20.000 dirhams, cette pension est calculée selon les années passées au sein de l’hémicycle. En effet, pour chaque année législative, le parlementaire perçoit un montant de 1.000 dirhams mensuellement. S’agissant des cotisations, elles avoisinent les 2.900 dirhams par mois et par parlementaire. 

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