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La Turquie souhaite établir des relations de confiance avec les pays du Maghreb

Des journalistes, des éditeurs de presse et des professionnels des médias maghrébins, venus du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, ont été conviés, lundi à Ankara, à une rencontre avec des officiels turcs. L'objectif est d'explorer les possibilités de coopération dans le domaine de la presse et de l’information ainsi que de s'informer des politiques de la Turquie aux niveaux régional et mondial.

La Turquie souhaite établir des relations de confiance  avec les pays du Maghreb
La rencontre des journalistes à Ankara avec Mehmet Akarca, directeur général de la presse et de l’information auprès de la primature.

Une délégation composée d’une quinzaine de journalistes a été accueillie dans la matinée de lundi dernier par Mehmet Akarca, directeur général de la presse et de l’information auprès de la primature. En commentant une exposition de photos retraçant l’histoire de la Turquie durant les 50 dernières années, le responsable turc a donné un aperçu historique sur son pays. Une histoire plus que mouvementée, «émaillée en moyenne tous les dix ans depuis 1961 de coups d’État militaires qui se sont conclus par des arrestations et des procès de Chefs d’État, voire par des exécutions», rappelle cet ancien journaliste et ex-député. Il explique que la Turquie, qui accueille 2,7 millions de réfugiés syriens, est le pays qui compte le plus de réfugiés dans le monde.


En effet, la Turquie a créé plusieurs centres d'accueil dans dix de ses provinces, dans lesquels 300.000 réfugiés sont hébergés. Le montant dépensé pour les réfugiés est supérieur à huit milliards de dollars. D'autres camps ont été installés de l'autre côté de la frontière, en Syrie. 160.000 personnes y vivent. Pour rappel, la visite des journalistes maghrébins intervient au moment où le gouvernement turc a décidé de prolonger l'état d'urgence pour une période de trois mois supplémentaires. La Turquie a décrété l'état d'urgence le 20 juillet 2016, soit quelques jours après la tentative de coup d'État prétendument ourdi par le prédicateur établi aux États-Unis, Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir été le cerveau de la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016.

Conformément à la Constitution turque, pendant l'état d'urgence, le cabinet a le droit de promulguer des décrets-lois, sous les auspices du Président de la République, sans tenir compte des procédures et restrictions habituelles. En invitant la presse maghrébine, les autorités turques ont voulu montrer qu’elles voulaient établir des relations de confiance avec le Maghreb tout en tournant résolument le dos à l’Europe et aux États-Unis. «Ils n'ont pas condamné le putsch, ne tiennent pas leurs promesses à l'égard de notre pays confronté à l'afflux des réfugiés syriens et irakiens. Ils ne sont pas sincères avec nous !» La Turquie reproche aussi aux États-Unis d'appuyer des milices kurdes, en Syrie, qu'elle qualifie de «terroristes».


Déjà tendues depuis plusieurs mois, les relations entre la Turquie et les États-Unis, pourtant alliés au sein de l'OTAN, se sont encore dégradées après l'inculpation pour «espionnage», il y a deux semaines, d'un employé turc du consulat américain à Istanbul. En effet, il s'agit de Metin Topuz, accusé par la justice turque d'être lié au prédicateur Fethullah Gülen. En réaction à son arrestation, l'ambassade des États-Unis a annoncé le 8 octobre la suspension des services de délivrance des visas américains en Turquie, hors visas d'immigration. Et Ankara a répliqué en prenant des dispositions similaires. Pour tenter de juguler cette crise, des diplomates américains ont été en visite lundi à Ankara, annonçait l'agence de presse turque Anadolu (AA), qui constitue la colonne vertébrale de l’information en Turquie. Fondée le 6 avril 1920, l'AA a précédé à la proclamation de la République de Turquie, elle a accompagné la modernisation du pays et elle nourrit aujourd'hui des ambitions internationales en couvrant le monde entier et en publiant en 11 langues.

Selon Faruk Tokat, directeur de la publication des informations internationales de l’AA, qui a également reçu dans l’après-midi du lundi la délégation des journalistes maghrébins, l’Agence a entamé la diffusion de ses bulletins d’information le 6 avril 1920 et a été un témoin privilégié de l’ensemble des événements que la Turquie a traversés tout au long de son développement. Actuellement, l’AA dispose de 97 correspondants à travers 39 pays, 
dont le Maroc. Ankara - El Mahjoub Rouane

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