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L'Association des ingénieurs de l'école Mohammadia (AIEM) s’ouvre sur l’Afrique. En organisant, samedi dernier à Rabat, son congrès national, l’association a annoncé le lancement de son initiative africaine «Engineer 4 Africa» et, par la même occasion, la création de son bureau régional africain. Visant à attirer l'attention des différents acteurs concernés sur la nécessité d'allouer une grande importance à la question de la formation des ingénieurs en Afrique et renforcer les liens de coopération entre les différents intervenants en matière d'ingénierie africaine, en vue de l'ériger en une véritable force de développement, la nouvelle initiative tient compte du grand déficit que connaît l'Afrique en termes d'ingénieurs, affirment ses initiateurs. Selon les dirigeants de l’AIEM, cette initiative permettra à l’Association de s’inscrire dans trois agendas connectés et complémentaires, à savoir l'Agenda 2030 pour le développement durable, adopté en 2015, l'Accord de Paris sur le climat, également adopté en 2015 et dont l'opérationnalisation a commencé à la COP 22 à Marrakech, qui a placé l'Afrique au cœur des négociations, et l'Agenda 2063 «l'Afrique que nous voulons», qui est un cadre stratégique partagé pour une croissance inclusive et un développement durable. Prenant la parole lors des travaux d’ouverture de ce congrès placé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, la présidente du bureau national de l’AIEM, Mounia Boucetta, a affirmé que la nouvelle initiative avait pour objectif de créer des espaces fédérateurs et mobilisateurs des différents acteurs de l’ingénierie africaine pour le développement des canaux de réflexion, d’échange et de partage d’expériences au service du développement durable en Afrique.
Poursuivant son intervention, la présidente, qui occupe actuellement le poste de secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, a mis l’accent sur les systèmes et dispositifs de formation des ingénieurs et leur contribution à la construction de l’Afrique de demain. Dans ce sens, la responsable a appelé à la création de cursus répondant aux besoins du marché national et international et adoptant des techniques modernes et évolutifs, et d'espaces de recherche au sein des écoles d’ingénierie.
Intervenant également lors de cette rencontre, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, est revenu, quant à lui, sur le rôle que jouent les lauréats de l’École Mohammadia des ingénieurs (EMI) dans la modernisation du pays aux niveaux économique et politique. Selon le Chef du gouvernement, «cette grande école d’ingénierie, qui contribue au rayonnement du Maroc à l’échelle internationale, forme des ingénieurs africains qualifiés qui apportent leur expertise et participent au développement durable de leurs pays».
Un avis partagé par la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Miriem Bensalah Chaqroun, qui a affirmé que l’EMI constitue un levier de promotion de l'ingénierie au Maroc. La présidente du patronat marocain a également souligné que «cette orientation vers l’Afrique s’inscrit dans la droite ligne de la vision éclairée du Souverain, afin de transformer les opportunités en une vraie chaîne de valeur».
Dans le même sens, Mme Bensalah Chaqroun a fait savoir que les ingénieurs marocains sont très présents en Afrique et contribuent considérablement à la concrétisation des projets lancés au niveau de tout le continent. De son côté, le directeur de l’EMI, Larbi Abidi, est revenu sur l’histoire de la prestigieuse école. Dans ce sens, le responsable a rappelé que la création de cet établissement, dont la pierre inaugurale a été posée par Feu S.M. Mohammed V le 23 octobre 1959, est intervenue dans le souci de doter le Maroc d’une école d’ingénieurs de haut niveau à même de fournir au tissu économique marocain des cadres techniques capables d’en conduire le développement. Quant à l'AIEM, elle a été fondée en 1964 par les ingénieurs de la première promotion de l'EMI. Aujourd'hui, elle constitue, avec plus de 10.000 membres, le plus grand groupement d'ingénieurs au Maroc.
