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Le capital immatériel pèse 73% dans la richesse du Maroc

Conformément aux Hautes Orientations du Souverain, lors du discours royal du 30 juillet 2014 prononcé à l’occasion de la fête du Trône, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), en collaboration avec Bank Al-Maghrib, a publié son rapport sur la richesse globale du pays. Celui-ci mesure la valeur et l’évolution de la richesse du Royaume entre 1999 et fin 2013 et la part du capital immatériel dans celle-ci. L’étude formule des recommandations pour intégrer le capital immatériel dans l’élaboration des politiques publiques. L’objectif est d’accélérer la dynamique de création de richesses et d’en assurer une répartition équitable au profit de l’ensemble des citoyens et des régions du Royaume.

Le capital immatériel pèse 73% dans la richesse du Maroc
Le rapport du CESE publié hier note qu'en dépit des avancées réalisées par le Royaume, un certain nombre de défis reste à relever notamment le chômage des jeunes et les inégalités sociales et régionales.

C’est fait. Le rapport sur la richesse immatérielle du Royaume est tombé. Intitulé «Richesse globale du Maroc», le document indique que selon l’évaluation réalisée, la valeur de la richesse globale du pays, à prix courants, a plus que doublé entre 1999 et 2013. Elle est passée de 5.904 à 12.833 milliards de dirhams. Elle s’est ainsi appréciée, en moyenne annuelle, de 5% sur la période 1. Il en ressort, par ailleurs, que le capital immatériel, formé par les capitaux humain, social et institutionnel, constitue la principale composante de la richesse globale du Maroc avec une part moyenne de 73% entre 1999 et 2013.

L’épargne nette ajustée (ENA), qui tient compte de la destruction du capital naturel se situe, en moyenne, sur cette même période, à 17,4% du Produit national brut. Le rapport souligne, d’ailleurs, que le Maroc est sur un sentier de croissance durable. Il nuance toutefois que cette situation n’est pas soutenable à long terme vu sa tendance baissière : l’ENA étant passée de 24,1% en 2006 à 14,8% en 2013. Toujours selon les conclusions du rapport, l’amélioration de la richesse globale trouve son origine dans les «efforts intenses» menés par le pays dans différents domaines, durant cette période. Concrètement, l’économie nationale a accédé à un nouveau palier de croissance (4,6% contre 3% au cours des années 1990) et le revenu par habitant a presque doublé.

Une performance que le CESE attribue aux «ambitieuses» politiques sectorielles menées, aux grands chantiers d’infrastructure (port Tanger Med, réseau autoroutier et aéroportuaire, etc.) et à la politique de soutien au pouvoir d’achat des citoyens. «Ces efforts ont permis la réduction, au cours de cette période, du taux de pauvreté de 15,3 à 4,2% et du taux d’analphabétisme de 48 à 32%, la quasi-généralisation de l’enseignement primaire, la réduction de moitié du déficit en logements, l’accès quasi généralisé des populations rurales à l’eau potable et à l’électricité et le désenclavement de plus de trois millions d’habitants dans le milieu rural», détaille le rapport.

En dépit de ces avancées, un certain nombre de défis reste à relever, notamment le chômage des jeunes, les inégalités sociales et régionales et la confiance. Selon le document, le capital immatériel est au service de l’émergence sociétale. «L’ambition tracée par cette étude consiste à faire entrer le Maroc, de manière irréversible, dans l’émergence sociétale. Cette dernière a pour objectif d’assurer un développement soutenu, durable et inclusif, tout en veillant à optimiser l’impact sur le bien-être des citoyens, à accélérer le rythme de développement du pays et à assurer une répartition équitable des fruits de la croissance», recommande le rapport.

Dans ce cadre, poursuit le document dans sa partie recommandations, l’effort devra se concentrer sur le capital immatériel qui constitue un gisement important de création de richesses et d’opportunités. À cet effet, les trois piliers principaux du capital immatériel sur lesquels il est prioritairement recommandé d’agir sont d’abord le capital humain dont les compétences doivent être renforcées et les valeurs consolidées. Ensuite, les institutions et politiques publiques devront être plus efficientes. Enfin, le capital social doit être conforté en assurant l’effectivité des droits pour tous les citoyens et en renforçant la cohésion sociale. Le développement de ce capital immatériel favorisera, selon le rapport, l’accélération de la transformation structurelle de l’économie dans le cadre d’un modèle national de développement durable et permettra de consolider le rayonnement du Royaume. Aussi, propose le rapport, pour développer la richesse globale du pays et d’en assurer une répartition équitable, il faudra prendre appui sur sept leviers essentiels dont le renforcement des compétences du capital humain et la consolidation du capital institutionnel. Rappelons que cette étude a été réalisée par le CESE, en collaboration avec Bank Al-Maghrib conformément aux orientations du Souverain lors du discours royal du 30 juillet 2014 prononcé à l’occasion de la fête du Trône.

L’étude a pour objectif de mesurer la valeur et l’évolution de la richesse globale du Maroc entre 1999 et fin 2013 et la part du capital immatériel dans celle-ci. Cette étude formule également des recommandations pour intégrer le capital immatériel dans l’élaboration des politiques publiques en vue d’accélérer la dynamique de création de richesses et d’en assurer une répartition équitable au profit de l’ensemble des citoyens et des régions du Royaume. Notons que suite au discours royal, un débat national autour de la richesse immatérielle du pays a été enclenché à plusieurs échelles institutionnelle et privée. La Banque Mondiale s’est également intéressée à la question à travers plusieurs études et rapports. L’institution avait publié en début d’année un nouveau Mémorandum sur le Maroc intitulé «le Maroc à l’horizon 2040 : investir dans le capital immatériel pour accélérer l’émergence économique». Ce rapport propose une analyse exhaustive des performances économiques récentes du pays ainsi que des perspectives de croissance pour les vingt prochaines années. Il expose, également, les réformes de la gouvernance économique susceptibles de faciliter la mise en œuvre d’un scénario «ambitieux» mais «réaliste», capable d’accélérer la croissance économique de manière durable et de réaliser un développement social et humain plus inclusif.

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