Dès sa projection au Ficam de cette année, «The empty» de Dahee Jeong a séduit tout le monde, y compris le jury de cette compétition. Composé de Georges Schwizgebel, réalisateur (Suisse), président du Jury, Ann Marie Fleming, réalisatrice (Canada), Bilal Marmid, journaliste (Maroc), Stephan Roelants, producteur (Belgique) et Lewis Trondheim, auteur de BD (France), le jury a attribué le Grand Prix de cette édition à ce film. Sublime, touchant, fourvoyant, cet opus relate l’histoire d’une femme dans sa chambre, dont les souvenirs s’accumulent et disparaissent sans cesse comme de la poussière. La femme passe son temps dans cette chambre à jouer à des jeux sentimentaux, avec les empreintes qui restent après que quelque chose ou que quelqu’un soit passé dans la chambre ou dans sa vie. Le «Prix spécial jury» est revenu au film «Une tête disparaît» du réalisateur français Franck Dion et le Prix «Meilleur film étudiant» à Eugène Boitsov pour son film «La Table». Cette année, deux films ont remporté ex aequo le Prix du public : «No Offence» de Kris Borghs et «Silence» de Chadi Aoun. Le jury Junior Courts Compèt», composé d’élèves de l’option cinéma du lycée Paul Valéry et de la section internationale du lycée qualifiant Moulay Ismaïl, a attribué le «Prix Junior du meilleur court métrage» au film «Le Fil d’Ariane» de Claude Luyet. Le jury Junior Longs Compèt» a choisi «Ethel & Ernest» de Roger Mainwood comme «Meilleur long métrage».
Tenue du 17 au 22 mars, cette 16e édition du Festival international du cinéma d’animation était celle de tous les records. Le public a eu droit à plus de 50 projections de films exceptionnels de divers horizons. C’était aussi une édition grand public puisque 6.000 spectateurs composés essentiellement de familles et d’étudiants ont suivi les diverses activités du festival, conférences, hommages, projections et rencontres. À cette affluence s'ajoutent plus de 7.500 écoliers, 24 projections scolaires en faveur des établissements scolaires de la ville de Meknès et 8.000 élèves attendus lors de la tournée dans 10 villes du Royaume. Il est à noter que ces chiffres «ne comprennent pas les associations pour lesquelles l’accès aux projections est à titre gracieux. La fermeture des salles de cinéma ainsi que le manque d’infrastructure pour des projections en 3D ont été un réel obstacle pour répondre à une demande toujours croissante», indiquent les organisateurs. Cette édition a été aussi marquée par la présence de plus de 250 étudiants appartenant aux écoles, aux instituts de cinéma et des beaux-arts du Royaume, dont 150 ont bénéficié de formations spécifiques liées au cinéma d’animation. De même, ces étudiants ont pu accéder au réseau des grands réalisateurs et spécialistes du cinéma d’animation.
Par ailleurs, on a constaté qu’il existait «un jeune public plus averti dans ses choix», de même qu'un engouement des établissements scolaires pour la projection des films en 3D et un engouement particulier pour les films «Ma vie de courgette» du réalisateur Claude Barras, «Iqbal, l’enfant qui n’avait pas peur» des réalisateurs Michel Fuzellier et Babak Payami, et «Ivan Tsarévitch et la princesse changeante» du réalisateur Michel Ocelot. «Tout cela démontre la qualité du travail pédagogique et des outils d’appréciation artistique en faveur des élèves grâce au travail réalisé par la Fondation Aïcha tout le long de l’année scolaire», souligne Widad Chraïbi, secrétaire générale de la Fondation Aïcha. Rendez-vous donc l’année prochaine pour une 17e édition prometteuse du Ficam où l’on découvrira d’autres écoles mondiales du cinéma d’animation. C’est ce que promet Alain Millot, le directeur de l’Institut français de Meknès.