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Le groupe PSA Peugeot Citroën débarque à Kénitra avec une vision régionale

Le complexe industriel de PSA Peugeot Citroën de Kénitra nécessitera un investissement de 557 millions de DH, avec à la clé la production de 90.000 moteurs et autant de véhicules au démarrage. Il atteindra 200.000 unités par an à l’horizon 2023. Ce projet génèrera 4.500 emplois directs et 20.000 indirects et permettra le développement d’une filière de R&D, employant à terme 1.500 ingénieurs et techniciens supérieurs.

Le groupe PSA Peugeot Citroën débarque à Kénitra avec une vision régionale
Le complexe PSA assemblera dès 2019 des moteurs et des véhicules des segments B et C.bPh. DR

L’année 2016 a été marquée par le démarrage des travaux de construction du premier complexe industriel de PSA Peugeot Citroën, au Maroc, dans la commune d’Ameur Seflia, dans la région de Kénitra. L’accord industriel relatif à ce projet a été signé le 19 juin 2015 à Rabat, sous la présidence du Souverain, par Carlos Tavares, président du directoire de PSA Peugeot Citroën, et Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique.

L’investissement, qui s’élève à 557 millions d’euros (6 milliards de DH) est financé à hauteur de 95% par le groupe PSA. La Caisse de dépôt et de gestion (CDG) apporte les 5% restants. «Bien évidemment, si la demande commerciale nous pousse à augmenter la taille du site, il y aura d’autres investissements dans le futur», avait déclaré au «Matin Eco» Carlos Tavares, président du directoire de PSA Peugeot Citroën. Ce projet génèrera 4.500 emplois directs et 20.000 indirects. Il permettra, en outre, le développement d’une filière de R&D, employant à terme 1.500 ingénieurs et techniciens supérieurs.

Le complexe assemblera, dès 2019, des moteurs et des véhicules des segments B et C. D’une capacité annuelle de 90.000 moteurs pour autant de véhicules, cette unité industrielle atteindra 200.000 unités par an à l’horizon 2023. Le taux d’intégration locale sera de 60% au démarrage et devra atteindre 80% à terme. Le taux actuel d’intégration est estimé à 40%. Cette montée en puissance est prévue grâce à un écosystème dédié. En effet, les véhicules et moteurs seront produits à partir de pièces et composants automobiles majoritairement fabriqués au Maroc.
D’ailleurs, dès l’annonce du projet, PSA a multiplié les rencontres avec les fournisseurs locaux potentiels. Le groupe a ainsi présenté en mars 2015 ses besoins à différents équipementiers lors d’une rencontre organisée à la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM). La réunion d’information, sur le thème «Projet PSA Peugeot Citroën au Maroc : Enjeux et besoins en sourcing», a été suivie de rendez-vous BtoB. L’occasion pour le constructeur de présenter ses procédures d’achats. Pour les équipementiers présents à cette rencontre, l’enjeu est de taille : l’approvisionnement de PSA Peugeot Citroën en composantes et pièces devra s’élever à un milliard d’euros par an.

Le complexe permettra d’adresser le marché marocain, mais également africain. «L’Afrique et le Moyen-Orient sont des marchés historiques pour le groupe. Le potentiel global de ce marché est estimé à 8 millions de véhicules à horizon 2025. Et cette implantation au Maroc nous permettra de réaliser notre ambition de vendre sur ce marché d’Afrique et du Moyen-Orient un million de véhicules en 2025, contre 200.000 cette année (2015, ndlr). À partir du Maroc, PSA repart effectivement à l’offensive commerciale de l’Afrique», a déclaré au «Matin-Éco» Carlos Tavares. Pour adresser la demande qui sera générée par le complexe industriel PSA, un Centre de formation professionnelle dans les métiers de l'automobile a été initié. Situé au quartier Bir Rami Est, à Kénitra, les travaux de construction de ce centre ont été inaugurés par le Souverain, en juin dernier. Ils dureront 24 mois. Le futur centre assurera 1.764 places pédagogiques et sera érigé sur une superficie totale de 11.000 m2.

Le projet nécessitera une enveloppe budgétaire de 35 millions de DH, financée dans le cadre d’un partenariat entre la Fondation Mohammed V pour la solidarité, le conseil provincial et l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail, qui assurera également la gestion et l’encadrement pédagogique. Pour Oxford Business Group (OBG), l’annonce de l’implantation d’une usine Peugeot au Maroc a contribué au renforcement du positionnement du Royaume sur l’échiquier mondial de l'industrie automobile. «La réalisation de ce projet s'inscrit en droite ligne du Plan d'accélération industrielle du gouvernement, qui vise à doubler la capacité de production automobile du pays pour atteindre 800.000 véhicules d'ici à 2020 et à augmenter l'emploi dans le secteur de 75.000 à 165.000», rappelle OBG. Premier constructeur automobile d’Afrique du Nord, le Maroc a réalisé plus de 49,59 milliards de DH de chiffres d’affaires à l’export dans ce secteur à fin novembre 2016, en hausse de 8,5% sur un an, selon l'Office des changes. L’automobile se positionne d'ailleurs au 1er rang des secteurs exportateurs au Maroc. L’ambition est d’arriver à terme à 100 milliards de DH d'exportations, selon Moulay Hafid Elalamy. Pour y arriver, le pays est entré en négociations avec d’autres constructeurs mondiaux. 

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